sábado, 29 de mayo de 2021

RETOUR AU MUSÉE CARNAVALET, A PARIS

 Par Anne-Marie Rocco 

Entièrement rénové et repensé, le musée historique de la Ville de Paris rouvre ses portes le 29 mai après plus de quatre ans de fermeture. Dirigé par Valérie Guillaume, l’ancien hôtel de Madame de Sévigné entretient de nombreux liens avec les Parisiennes.


C’est le plus ancien et le plus emblématique des quatorze musées de la Ville de Paris : fermé depuis 2016, Carnavalet rouvre ses portes ce samedi 29 mai, après d’importants travaux de rénovation conduits par le cabinet Chatillon Architectes associé à Snohetta et à l’agence NC Nathalie Crinière. Rebaptisé "musée Carnavalet – Histoire de Paris", il retrace l’histoire de la capitale depuis les temps les plus anciens de la préhistoire, dont témoigne une impressionnante pirogue en chêne du Néolithique, exposée dans de nouveaux espaces créés en sous-sol, jusqu’à la période la plus récente, avec une salle qui évoque les attentats de 2015. Une destination très familiale, avec 10% des 3.800 œuvres exposées présentées à hauteur d’enfant tout au long du parcours. 

"C’est un projet participatif et collaboratif, avec une conception globale complexe", souligne Valérie Guillaume, la directrice du musée, historienne passée par le Centre Pompidou, où elle a notamment travaillé sur l’architecture, l’urbanisme, le design et les perspectives industrielles. Installé dès sa création en 1880 par le baron Haussmann, préfet de la Seine, dans l’hôtel particulier où habita la marquise de Sévigné entre 1677 et 1696, il a été relié en 1989 à l’hôtel voisin Le Peletier de Saint-Fargeau. On peut toujours y admirer les célèbres collections de la Révolution française, qui ont fait la réputation du musée, mais aussi des pièces du Moyen-Âge ou de la période classique.

Ambiances parisiennes

Les appartements de Madame de Sévigné, connue pour les quelque 700 lettres écrites à sa fille, Madame de Grignan, dans lesquelles elle chroniquait la vie à Paris et à Versailles, ont été reconstitués et ornés du portrait l’épistolière par Claude Lefèbvre. Dans un auditorium, on peut d’ailleurs s’assoir pour écouter en toute tranquillité certains de ces petits chefs d’œuvre écrits pour sa fille exilée loin de Paris. Différentes ambiances parisiennes sont proposées au fil du parcours. On découvrira ainsi la chambre de Marcel Proust, ou encore la spectaculaire salle de bal Wendel du XIXe siècle donnant sur l’escalier monumental (photo ci-dessous). Après toutes ces années de restauration du patrimoine, de mise aux normes et de création d’un nouveau parcours de visite, cette salle n’est volontairement pas tout à fait terminée : la deuxième phase de restauration se déroulera à l’automne, sous les yeux du public, qui pourra suivre en direct les coulisses de ces interventions.

Place des femmes

"Ce n’est pas un musée, c’est une maison", considère François Chatillon, l’architecte de cette rénovation. Et dans cette maison si longtemps habitée par une femme de lettres, la place des femmes n’a pas été oubliée. "La contribution des femmes à l’histoire de Paris est présente dans de nombreuses salles, explique Valérie Guillaume. En particulier celles qui sont consacrées à la Révolution, avec l’instauration du divorce." Mais ce n’est pas tout. Après une première exposition temporaire consacrée à Henri Cartier-Bresson et Paris, à partir du mois de juin, suivie d’une exposition sur Proust en décembre, les femmes tiendront le haut du pavé en 2022. "Nous programmons pour l’année prochaine une exposition sur l’évolution des droits civiques et civils des femmes à Paris", révèle Valérie Guillaume. Celle-ci mettra en valeur des femmes d’exception comme Olympe de Gouges et Théroigne de Méricourt ainsi que la contribution des femmes à la Commune de Paris, avec Louise Michel". Une exposition "nécessaire", souligne la directrice du musée Carnavalet-Histoire de Paris.

https://www.challenges.fr/femmes/retour-au-musee-carnavalet_766738#xtor=EPR-1-[ChaActu10h]-20210529

No hay comentarios:

Publicar un comentario