Par Anne-Marie Rocco
Entièrement rénové et repensé, le musée historique de la Ville de Paris rouvre ses portes le 29 mai après plus de quatre ans de fermeture. Dirigé par Valérie Guillaume, l’ancien hôtel de Madame de Sévigné entretient de nombreux liens avec les Parisiennes.
C’est le plus ancien et le plus emblématique des quatorze musées de
la Ville de Paris : fermé depuis 2016, Carnavalet rouvre ses portes ce samedi
29 mai, après d’importants travaux de rénovation conduits par le cabinet
Chatillon Architectes associé à Snohetta et à l’agence NC Nathalie Crinière.
Rebaptisé "musée Carnavalet – Histoire de Paris", il retrace
l’histoire de la capitale depuis les temps les plus anciens de la préhistoire,
dont témoigne une impressionnante pirogue en chêne du Néolithique, exposée dans
de nouveaux espaces créés en sous-sol, jusqu’à la période la plus récente, avec
une salle qui évoque les attentats de 2015. Une destination très familiale,
avec 10% des 3.800 œuvres exposées présentées à hauteur d’enfant tout au long
du parcours.
"C’est un projet participatif et collaboratif, avec une
conception globale complexe", souligne Valérie Guillaume, la directrice du
musée, historienne passée par le Centre Pompidou, où elle a notamment travaillé
sur l’architecture, l’urbanisme, le design et les perspectives industrielles.
Installé dès sa création en 1880 par le baron Haussmann, préfet de la Seine,
dans l’hôtel particulier où habita la marquise de Sévigné entre 1677 et 1696,
il a été relié en 1989 à l’hôtel voisin Le Peletier de Saint-Fargeau. On peut
toujours y admirer les célèbres collections de la Révolution française, qui ont
fait la réputation du musée, mais aussi des pièces du Moyen-Âge ou de la
période classique.
Ambiances
parisiennes
Les appartements de Madame de Sévigné, connue pour les quelque 700
lettres écrites à sa fille, Madame de Grignan, dans lesquelles elle chroniquait
la vie à Paris et à Versailles, ont été reconstitués et ornés du portrait
l’épistolière par Claude Lefèbvre. Dans un auditorium, on peut d’ailleurs
s’assoir pour écouter en toute tranquillité certains de ces petits chefs
d’œuvre écrits pour sa fille exilée loin de Paris. Différentes ambiances
parisiennes sont proposées au fil du parcours. On découvrira ainsi la chambre
de Marcel Proust, ou encore la spectaculaire salle de bal Wendel du XIXe siècle
donnant sur l’escalier monumental (photo ci-dessous). Après toutes ces années
de restauration du patrimoine, de mise aux normes et de création d’un nouveau
parcours de visite, cette salle n’est volontairement pas tout à fait terminée :
la deuxième phase de restauration se déroulera à l’automne, sous les yeux du
public, qui pourra suivre en direct les coulisses de ces interventions.
Place des femmes
"Ce n’est pas un musée, c’est une maison", considère
François Chatillon, l’architecte de cette rénovation. Et dans cette maison si
longtemps habitée par une femme de lettres, la place des femmes n’a pas été
oubliée. "La contribution des femmes à l’histoire de Paris est présente
dans de nombreuses salles, explique Valérie Guillaume. En particulier celles
qui sont consacrées à la Révolution, avec l’instauration du divorce." Mais
ce n’est pas tout. Après une première exposition temporaire consacrée à Henri
Cartier-Bresson et Paris, à partir du mois de juin, suivie d’une exposition sur
Proust en décembre, les femmes tiendront le haut du pavé en 2022. "Nous
programmons pour l’année prochaine une exposition sur l’évolution des droits
civiques et civils des femmes à Paris", révèle Valérie Guillaume. Celle-ci
mettra en valeur des femmes d’exception comme Olympe de Gouges et Théroigne de
Méricourt ainsi que la contribution des femmes à la Commune de Paris, avec
Louise Michel". Une exposition "nécessaire", souligne la
directrice du musée Carnavalet-Histoire de Paris.
https://www.challenges.fr/femmes/retour-au-musee-carnavalet_766738#xtor=EPR-1-[ChaActu10h]-20210529
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