NOUS Y ÉTIONS - Un mois après son prix d'interprétation à Cannes, l'acteur poursuit la promotion du film auquel il tient tant. Nous l'avons suivi ce mercredi au cours d'une de ses trois présentations parisiennes.
On a désormais l'habitude des avant-premières, passage obligé (par contrat,
parfois) d'une promotion digne de ce nom.Vincent Lindon «invente» le service après-Cannes. Quatre semaines après la sortie de La Loi du Marché, 600.000
entrées cumulées, l'acteur est toujours dans son rôle. Pas dans la peau de
Thierry, chômeur en fin de droit, non. Dans celle de Vincent, un homme de 55
ans, qui n'en revient pas d'avoir reçu la récompense suprême, celle qu'il place
plus haut que toutes les autres. «Pour moi, ce prix d'interprétation est plus
fort qu'un Oscar», expliquait-il après la cérémonie de clôture du festival de
Cannes, au cours de laquelle il fut si émouvant.
C'est peut-être pour redescendre de son nuage et défendre, par la même
occasion, son travail avec Stéphane Brizé, qu'il a entamé mercredi 10 juin une
mini-tournée des cinémas parisiens. Les Parnassiens, MK2 Bibliothèque puis
Gaumont Opéra où nous l'avons retrouvé, fidèle à lui-même et à ses convictions.
Dans la salle, une trentaine de spectacteurs, mi-incrédules mi-admiratifs.
Certains d'entre-eux se demandent encore ce qui leur vaut le privilège de sa
présence.
«Je viens
vous voir, vous, les vrais gens. Monsieur et Madame tout le monde»,
explique-t-il en préambule dans son trench. Avant de présenter le film dont il
est seul acteur professionnel. Un film sur la France des oubliés, celle dont
les politiques semblent se désintéresser. «Si j'arrive à faire avancer d'un
milliard de millimètres la condition d'un seul type au chômage avec ce film,
alors mon rôle a du sens», confie-t-il avant d'avouer, pris par un sursaut de
nervosité, qu'il préfère «manger sur une poubelle dans une aire d'autoroute»
que de partager un dîner avec des comédiens. Les stars, très peu pour lui. En
clair, il veut pas se plier à une loi, celle du marché du cinéma.
Visiblement, cette dame blonde, un brin guindée, n'a pas saisi le message.
Elle lui demande des étoiles dans les yeux: «Et alors, comment était-ce le
festival? Nous adorerions avoir votre retour, votre ressenti...»
Aïe, malheureuse. Lindon élude. Avant de se raviser. Après tout, le souvenir
lui est cher. «Je n'en reviens toujours pas.. C'est le plus beau moment de ma
vie, après la naissance de mes enfants, dit-il. Rendez-vous compte, depuis L'Arrivée en Gare de La Ciotat, il n'y a qu'une
soixantaine d'acteurs qui l'ont.» D'humeur blagueuse, il ajoute: «Brad Pitt ne
l'a pas, Tom Cruise ne l'a pas, Gabin ne l'a pas. Mais moi..., je l'ai.»
http://www.lefigaro.fr/cinema/2015/06/11/03002-20150611ARTFIG00394--la-loi-du-marche-vincent-lindon-s-offre-un-service-apres-cannes.php
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