Photo © Tom Spitz
Sofiane Boussahel
: La musique de Copland est-elle réellement américaine ?
George Hanson : Aaron
Copland est considéré comme « le doyen des compositeurs américains ». On
perçoit son influence chez tous les compositeurs d’Outre-Atlantique qui sont
venus après lui. Il a cherché
délibérément à fonder un style américain de musique classique. Tout comme
Edvard Grieg le fit pour la musique norvégienne, Copland choisit de développer
son propre style national après avoir étudié les figures marquantes des
compositions européennes. À partir d’Appalachian
Spring, pendant les années de guerre (1942-1944), Copland
sélectionne des éléments caractéristiques de ce que l’on considère aujourd’hui
comme étant le style américain « classique » : de grands sauts d’intervalles
pour évoquer les paysages, des harmonies simples pour traduire le caractère
franc des Américains, des rythmes de danse enjoués et des tonalités optimistes,
et enfin des mélodies à l’allure de prière, comme empreintes de la ferveur des
pionniers.
Quelle est
l’importance de Copland et Respighi parmi les musiciens du XXe siècle ?
Respighi était
un impressionniste italien. Il a enrichi un style importé de France, propre à
Debussy et Ravel, d’une saveur et d’un caractère qui n’appartiennent qu’à lui. S’il
a influencé les générations suivantes, c’est surtout dans le domaine de
l’orchestration, notamment dans les musiques de film. En aidant Leonard
Bernstein à faire ses premières armes auprès du New York Philharmonic, Copland
a contribué à faire de celui-ci son égal parmi les figures de proue de la
musique américaine. En 1943, Bernstein est entré dans l’histoire en remplaçant
Bruno Walter au pied levé à l’occasion d’une retransmission nationale. Plus tard, Bernstein n’a pas hésité
à programmer la musique de son ami et mentor.
Peng-Peng Gong
est un jeune compositeur chinois qui s’inscrit dans la tradition symphonique
occidentale. Que doit sa musique à la Chine ?
C’est la
première fois que je dirige une œuvre de Peng- Peng Gong. Elle est pour moi le
résultat extraordinaire d’une rencontre des influences musicales chinoises et
européennes occidentales, telle que l’incarne également Le Chant de la
terre de
Gustav Mahler. Mahler est un compositeur européen profondément influencé par la
musique et la poésie chinoises. Chez Peng-Peng Gong, c’est d’une
certaine façon la situation inverse qui se produit.
http://www.opera-nice.org/fr/news/2016-03-09/entretien-avec-george-hanson
No hay comentarios:
Publicar un comentario