Par Bertrand Guyard
INTERVIEW - François
Saint Bris, le conservateur du château du Clos Lucé, explique avec passion la
restauration des salles de travail du génie de la Renaissance, qui vécut en
France à l'invitation de François 1er les trois dernières années de sa vie.
«Vraiment admirable et
céleste fut Léonard, fils de Messire Piero da Vinci...» C'est ainsi
que Gorgio Vasari décrivit le génie florentin dans son ouvrage fondamentalVies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes. Cette année le château du Clos Lucé, dernière demeure du peintre de la
Renaissance, fête le 500e anniversaire de son arrivée en France, à l'invitation
du roi François 1er.
Pour célébrer avec
faste cette date historique et présenter aux visiteurs de nouveaux secrets,
François Saint Bris, le conservateur du musée du Clos Lucé vient d'inaugurer
les ateliers vivants de Léonard de Vinci. Pour Le Figaro, il détaille les étapes de l'incroyable
travail d'orfèvre qu'a nécessité la restauration du «laboratoire» de Léonard de
Vinci.
LE FIGARO. - Léonard de Vinci vécut les trois dernières années de sa vie au Clos Lucé
(1516-1519). Avait-il récréé l'atmosphère des «bottega» de Florence dans
lesquelles il avait l'habitude de travailler avec ses apprentis?
FRANÇOIS
SAINT BRIS. - Bien sûr.
Il ne faut jamais oublier que le premier maître de Léonard fut Verrochio l'un
des artisans d'art les plus réputés de Florence. La création était alors une
oeuvre collective. Dans sa nouvelle demeure française, le peintre qui était
venu s'installer avec quelques assistants, a repris tout naturellement ses
habitudes.
On imagine que vous avez scrupuleusement respecté la vérité
historique pour reconstituer les ateliers du peintre...
Nous voulions que les
visiteurs aient la sensation de voir vivre Léonard. Et vivre, pour Léonard, a
été jusqu'à son dernier souffle parfaire son art. La restauration a été
réalisée sous la direction d'Arnaud de Saint-Jouan architecte en chef des
monuments historiques. Cela a été une tache de titan qui a demandé
l'intervention de 25 corps de métier et d'une centaine d'artisans d'art: des
maîtres maçons, des tailleurs de pierre, des sculpteurs, des maîtres
verriers... mais aussi des scénographes, spécialistes dernières technologies de
la réalité virtuelle.
Combien de temps a duré la restauration?
Le projet de remise en
lumière a exigé deux ans de recherches. Et puis on est passé à la
phase de réalisation proprement dite. Ce fut de la restauration d'art et
beaucoup d'ingénierie culturelle.
Comment
avez-vous retrouvé l'esprit qui animait les ateliers du Clos Lucé?
Léonard a écrit un
ouvrage fondamental Le traité de la Peinture dans
lequel il explique notamment les jeux d'ombre et de lumière. Dans ce
livre, il décrit comment doit être exposé un atelier, comment on doit filtrer
la lumière du jour... Les restaurateurs se
sont inspirés de son génie pour reproduire en 2016 les mêmes effets.
http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2016/07/24/03015-20160724ARTFIG00017-leonard-de-vinci-revit-dans-son-atelier-au-clos-luce.php
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