À l’occasion de la Semaine du dessin, dédiée cette année aux arts
du spectacle, le Musée des Arts Décoratifs présente une exposition consacrée
aux rapports privilégiés que Suzanne Lalique (1892-1989), fille du célèbre
verrier René Lalique, a entretenus avec l’univers de la scène. Présentée du 16
mars au 17 juin 2018 au Musée Nissim de Camondo, cette exposition permet de
revenir sur sa contribution pour le théâtre, et notamment la Comédie-Française,
où elle dirige les ateliers de décors et de costumes pendant plus de trente ans
(1938-1971).
Tour à tour peintre, dessinatrice, scénographe ou costumière,
Suzanne Lalique est une personnalité touchante dont les créations, tout en
finesse, laissent percevoir le raffinement de son travail. Les maquettes en
volumes, croquis et échantillons textiles présentés à cette occasion offrent au
visiteur un aperçu de cette face souvent cachée du théâtre. Le Musée des Arts
décoratifs, dont le département des arts graphiques rassemble plus de 180 000
dessins, conserve également quelques-unes des plus remarquables productions de
Suzanne Lalique, mises en lumière au Musée Nissim de Camondo.
Aujourd’hui trop méconnue, Suzanne Lalique a produit des œuvres
d’une sensibilité empreinte de délicatesse couvrant des domaines variés : elle
a dessiné des modèles pour les créations de son père René Lalique, pour la
Manufacture nationale de Sèvres et pour les porcelaines Haviland de Limoges ;
elle a peint et inventé des décors d’intérieur, avant de travailler pour
l’opéra et le théâtre. Suzanne Ledru-Haviland, dite Suzanne Lalique, grandit
dans un milieu artistique, marqué par la figure de son père, René, le célèbre
joaillier et verrier, mais aussi de sa mère Alice Ledru, sculpteur, comme son
grand-père Auguste Ledru. Elle ne suit pas de cursus académique mais se forme
vraisemblablement auprès de ses parents et au contact des dessinateurs des
ateliers de la maison Lalique, installés dans l’hôtel particulier du Cours La
Reine.
Dans le cercle familial, elle côtoie trois hommes de lettres qui
restent ses amis fidèles, Jean Giraudoux, Paul Morand et Édouard Bourdet. Ce
dernier, devenu administrateur général de la Comédie-Française, fait appel à
ses talents. Le photographe américain d’avant-garde Paul Haviland, qu’elle
épouse en 1917, lui offre un soutien sans faille et ajoute à cette
constellation artistique les mondes de la photographie et de la porcelaine.
À l’âge de 18 ans, en 1910, Suzanne Lalique connaît un véritable
choc esthétique en découvrant, à l’Opéra de Paris, les Ballets russes à travers
la représentation de Shéhérazade, dont Léon Bakst a écrit le livret et dessiné
les décors et les costumes. Elle se la rappelle encore quelques années plus
tard, quand, pour occuper des vacances estivales en famille, elle fabrique « de
merveilleux costumes avec de vieilles tentures » pour imiter Nijinsky et
Karsanina et donner « une grrrrande représentation »………………….
http://madparis.fr/francais/musees/musee-nissim-de-camondo/expositions/prochainement/suzanne-lalique-et-la-scene/presentation
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