miércoles, 5 de abril de 2017

DANSE DU VENT ET DE LA PLUIE : LA BEAUTÉ DANS L'ÉPHÉMÈRE

«Yuya et Matsukaze sont comme un bol de riz», affirme un dicton japonais, suggérant que l’on se lasse tout aussi peu de ces deux chefs-d’œuvre du théâtre nô que de consommer du riz... Matsukaze, troisième opéra de Toshio Hosokawa, a été donné en création mondiale à la Monnaie en 2011. Dans une atmosphère onirique, un moine rencontre les âmes de Matsukaze et Murasame, deux sœurs jadis éprises d’un noble en exil, et errant encore, bien des années après leur mort, à l’endroit où elles l’aimèrent, près d’un sapin sur la grève... L’approche intimiste caractéristique du théâtre nô donne le ton à cette œuvre qu’Hosokawa limite à quatre personnages et un petit chœur, accompagnés par un orchestre de chambre. Sasha Waltz a conçu un spectacle envoûtant où se mêlent organiquement musique, théâtre et danse, et où Barbara Hannigan et Charlotte Hellekant excellent toutes deux en danseuses et chanteuses.

SYNOPSIS
Un moine pèlerin découvre sur la grève un pin isolé, gravé de deux noms : Matsukaze (Vent dans les pins) et Murasame (Pluie d’automne), deux sœurs enterrées non loin. Il s’endort près d’un grenier à sel tout proche. Matsukaze et Murasame remplissent leurs seaux d’algues et quittent le rivage. Leur arrivée réveille le moine ; elles lui offrent l’hospitalité. Une rafale de vent leur rappelle un poème de Yukihira. Ce nom les trouble profondément. Elles racontent au moine que cet homme qu’elles aimèrent les quitta, il y a plusieurs siècles, après leur avoir laissé ce poème. Le moine les déclare péche­resses. Cette évocation enfiévrée leur fait confondre l’amant disparu avec le pin sur la grève. Plongées dans leur délire, elles dansent autour de l’arbre solitaire.
La mer déchaînée réveille le moine là où il s’était endormi après sa rencontre avec le pêcheur. La grève est vide, il n’y a pas de grenier à sel. Il reprend sa route. Seul demeure le pin vert sous les rafales de vent.


https://www.lamonnaie.be/fr/program/16-matsukaze

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