«Yuya et Matsukaze sont
comme un bol de riz», affirme un dicton japonais, suggérant que l’on se lasse
tout aussi peu de ces deux chefs-d’œuvre du théâtre nô que de consommer du
riz... Matsukaze, troisième opéra de Toshio Hosokawa, a été donné en création
mondiale à la Monnaie en 2011. Dans une atmosphère onirique, un moine rencontre
les âmes de Matsukaze et Murasame, deux sœurs jadis éprises d’un noble en exil,
et errant encore, bien des années après leur mort, à l’endroit où elles
l’aimèrent, près d’un sapin sur la grève... L’approche intimiste
caractéristique du théâtre nô donne le ton à cette œuvre qu’Hosokawa limite à
quatre personnages et un petit chœur, accompagnés par un orchestre de chambre. Sasha
Waltz a conçu un spectacle envoûtant où se mêlent organiquement musique,
théâtre et danse, et où Barbara Hannigan et Charlotte Hellekant excellent
toutes deux en danseuses et chanteuses.
SYNOPSIS
Un moine pèlerin découvre
sur la grève un pin isolé, gravé de deux noms : Matsukaze (Vent dans les pins)
et Murasame (Pluie d’automne), deux sœurs enterrées non loin. Il s’endort près
d’un grenier à sel tout proche. Matsukaze et Murasame remplissent leurs seaux
d’algues et quittent le rivage. Leur arrivée réveille le moine ; elles lui
offrent l’hospitalité. Une rafale de vent leur rappelle un poème de Yukihira.
Ce nom les trouble profondément. Elles racontent au moine que cet homme
qu’elles aimèrent les quitta, il y a plusieurs siècles, après leur avoir laissé
ce poème. Le moine les déclare pécheresses. Cette évocation enfiévrée leur
fait confondre l’amant disparu avec le pin sur la grève. Plongées dans leur
délire, elles dansent autour de l’arbre solitaire.
La mer déchaînée réveille
le moine là où il s’était endormi après sa rencontre avec le pêcheur. La grève
est vide, il n’y a pas de grenier à sel. Il reprend sa route. Seul demeure le
pin vert sous les rafales de vent.
https://www.lamonnaie.be/fr/program/16-matsukaze
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