Ghibaudo@saraghibaudo,
Julie Guesdon@Guesdon
La section antiterroriste
du parquet de Paris a été saisie hier soir de l'enquête après qu'un homme
originaire de Tchétchénie a agressé des passants au hasard, blessant cinq
personnes dont une mortellement, d'un coup de couteau à la gorge.
Le très fréquenté quartier
de l'Opéra dans le IIe arrondissement de Paris, a été bouclé par un important
dispositif d'intervention après l'attaque. © AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT
La police a déterminé
l'identité de l'assaillant qui a blessé cinq personnes, dont une mortellement,
dans une attaque au couteau samedi soir peu avant 21h à Paris, dans le très
fréquenté quartier de l'Opéra. Il s'agit d'un homme né en 1997 en Russie, plus
précisément en Tchétchénie.
Afin de faire toutes les
vérifications nécessaires, ses parents ont été placés en garde à vue ce
dimanche matin. Des sources proches de l'enquête ont précisé que l'auteur de
l'attaque était fiché S pour radicalisation.
S'agit-il d'un acte
terroriste ?
L'attaque a été revendiquée
par le groupe État islamique samedi soir, vers minuit, via son agence
habituelle, amaq. Mais l'agence en ligne ne donne ni le nom du terroriste, ni
aucune précision.
Au moment de l'attaque, des
témoins rapportent avoir entendu le jeune homme crier "Allah Akbar"
(Dieu est grand en arabe), avant de poignarder des passants au hasard.
L'assaillant a été abattu
par de policiers. Un équipage de police secours, est intervenu neuf minutes après
le début de l'attaque, selon les précisions données par le Premier ministre
Edouard Philippe. Le terroriste se serait attaqué aux policiers à leur arrivée,
obligeant les agents à riposter.
Qui sont les victimes ?
L'assaillant a blessé
plusieurs personnes à la gorge. Un homme de 29 ans a ainsi succombé à ses
blessures et deux autres personnes, une femme de 54 ans et un homme de 34 ans,
ont été transportés à l'hôpital Georges Pompidou en état d'urgence absolue.
Près de douze heures après l'attaque, le pronostic vital n'est plus engagé.
Deux autres personnes ont
été blessées plus légèrement. Les secours ont également pris en charge six
personnes en état de choc.
En France, les attaques
djihadistes ont plus souvent visé des policiers ou des militaires, plus
rarement des passants comme en octobre dernier à la gare de Marseille, où deux
femmes avaient été tuées. Cette attaque porte à 246 le nombre de morts en
France dans des attentats depuis 2015.
Pourquoi une attaque isolée
?
La menace terroriste ne
faiblit pas et le travail des services antiterroristes n'a pas ralenti, malgré
la déroute militaire du groupe État islamique en Syrie et en Irak. Si
l'organisation terroriste ne semble plus aujourd'hui en mesure de planifier des
attentats de grande ampleur, à l'image du 13-Novembre, elle n'a pas cessé
d'encourager ceux qui adhèrent à son idéologie à passer à l'acte.
L'un des modes d'actions
privilégiés est justement l'attaque au couteau par des individus isolés, qu'ils
soient rentrés de zones de combats où qu'ils n'y aient jamais mis les pieds.
Où en est la section
antiterroriste en France ?
Actuellement, 1 617 personnes
font ou ont fait l'objet d'une enquête antiterroriste dans l'hexagone. La
section antiterroriste du parquet a toujours 511 dossiers en cours, dont 240
enquêtes et 271 informations judiciaires et 447 personnes sont ou ont été mises
en examen.
À ce jour, 294 personnes
ont fait l'objet d'une condamnation ou d'une clôture de dossier et 25 sont en
attente de jugement.
Preuve que l'activité ne
faiblit pas, 42 dossiers ont été ouverts pendant le premier trimestre de
l'année 2018. Les derniers départs vers le djihad connus remontent à fin 2017.
Au total, plus de 500
personnes détenues en France le sont aujourd'hui pour des motifs en lien avec
le terrorisme et les enquêteurs estiment que 700 hommes, femmes et enfants
français sont en zone irako-syrienne aux côtés du groupe État islamique.
https://www.franceinter.fr/justice/attaque-au-couteau-a-paris-le-point-sur-l-enquete
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