Ce musée transmet
l’histoire de deux figures héroïques de la Seconde Guerre mondiale, Philippe
Leclerc de Hauteclocque et Jean Moulin, et celle de la libération de Paris.
Anciennement situé près de la gare Montparnasse, il a repris place au-dessus du
poste de commandement du colonel Rol-Tanguy, à vingt mètres sous terre.
Ouverture le 25 août prochain.
Le nouveau musée de
la Libération de Paris – Musée du Général Leclerc – Musée Jean Moulin sera
inauguré officiellement le 25 août 2019 place Denfert-Rochereau (14e), à
l’occasion des 75 ans de la libération de Paris. C’est sur cette place que la
2e division blindée du général Leclerc arrivait depuis la porte d’Orléans, en
direction de son poste de commandement, gare Montparnasse.
Restauration de deux
pavillons Ledoux
Anciennement situé
sur la dalle Atlantique au-dessus de la gare Montparnasse, le musée souffrait
d’un manque de visibilité et d’accessibilité. En 2015, la Ville de Paris décide
de le déplacer dans un lieu plus visible et porteur des traces de la libération
de Paris : les pavillons de l’architecte Claude-Nicolas Ledoux conçus en 1787
place Denfert-Rochereau. Sous le pavillon ouest se cache un haut lieu de
commandement. Dans cet abri de défense passive, le colonel Rol-Tanguy installe
son poste de commandement le 20 août 1944, dès le début de l’insurrection
populaire contre l’occupant.
Le chantier du
nouveau musée a été lancé en mai 2017. L’opération a consisté à restaurer deux
pavillons patrimoniaux et à réhabiliter le bâtiment adjacent du XIXe siècle. Le
site de Montparnasse a été fermé en juillet 2018 pour débuter le déménagement
des collections avant leur installation cet été. En tout, près de 20 millions
d’euros ont été nécessaires, dont 13 financés par la Ville.
Le musée a gagné en
surface : il compte 2 500 m2, dont 660 m2 destinés aux collections permanentes,
140 m2 aux expositions temporaires et 160 m2 au centre de documentation.
Comprendre
l’histoire au travers du parcours des deux hommes
Né de la donation de
deux fonds, un legs d’Antoinette Sasse, peintre résistante et amie de Jean
Moulin, et un autre de la Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque, le musée
rassemble près de 300 objets. Des documents originaux et des photographies, des
uniformes, des affiches, des journaux ainsi que des témoignages audiovisuels
inédits sont exposés au long du parcours.
Son nom reflète sa
thématique : montrer ce que la libération de Paris et de la France doivent à
l’action de ces deux hommes, Philippe Leclerc de Hauteclocque et Jean Moulin.
« L’enjeu du musée
est de permettre au public d’aujourd’hui de comprendre une page fondamentale de
l’histoire de France au travers du parcours de deux hommes très différents,
Philippe Leclerc de Hauteclocque et Jean Moulin, explique Sylvie Zaidman,
directrice du musée. La défaite de 1940 ébranle les structures du pays,
désormais pour partie occupé par les Allemands et administré autoritairement
par le gouvernement de Vichy, tenant d’un ordre nouveau. Les libertés sont
réduites, le maintien de l’ordre passe par la régression. Chacun selon ses
idées, Philippe Leclerc de Hauteclocque (le futur général Leclerc) et Jean
Moulin se lancent dans un combat pour défendre leur patrie. Dans un monde en
guerre, ils ont des valeurs à défendre et prennent des engagements décisifs.
Leur objectif commun ? La libération de la France dont la libération de Paris
est le symbole plus fort. »
Organisées de façon
chronologique, les différentes salles évoquent la défaite de 1940,
l’Occupation, la résistance intérieure puis les dunes de Libye, où la 2e
division blindée du général Leclerc a combattu. Le musée rend également hommage
aux femmes et aux hommes qui ont choisi de résister. Une quarantaine de
portraits de Parisiens sont affichés dans les salles. Les objets exposés
laissent alors des traces de leur engagement dans la Résistance, dans les
combats en Afrique ou en Normandie, aux côtés du général Leclerc et de la 2e
DB.
Le PC du colonel Rol-Tanguy ouvert pour la première fois au public
Le site de
Denfert-Rochereau est chargé d’histoire puisqu’il abrite également en son
sous-sol le PC du colonel Rol-Tanguy, chef des Forces françaises de l’intérieur
(FFI). À vingt mètres sous terre, cet « abri de défense passive » sera ouvert
pour la première fois au public. Les chemins de câbles, les groupes
électrogènes, la porte blindée et étanche pour protéger des gaz toxiques, le
cyclogénérateur, pour filtrer l’air en cas de bombardement… tout est d’époque.
« Le colonel
Rol-Tanguy, à la tête des Forces françaises de l’intérieur (FFI), rassemble
tout son état-major dans cet abri, indique Sylvie Zaidman. Sa femme, Cécile Rol-Tanguy, assure le secrétariat à côté du bureau du
colonel. Les opératrices passaient des appels d’un endroit à l’autre avec le
standard téléphonique. Les informations arrivaient ici, repartaient d’ici.»
Ce sous-sol de 800
m2 ajoute ainsi un témoignage inédit des journées cruciales qui ont précédé la
libération de Paris. Pour s’immerger encore plus dans ce passé historique, le
musée propose une visite en réalité mixte, avec des lunettes adaptées. Guidé
par un personnage fictif, un résistant FFI, le visiteur découvre les événements
qui se sont déroulés dans cet abri. Pour les personnes à mobilité réduite ne
pouvant accéder à l’abri de défense passive, une visite virtuelle à 360° sur
tablette est disponible sur demande à l’abri du musée.
Ouverture le dimanche 25 août de 18h30 à 22h.
Accueil du public du mardi au dimanche de 10h à 18h. Accès gratuit aux
collections permanentes.
https://www.paris.fr/actualites/dans-les-coulisses-du-nouveau-musee-de-la-liberation-de-paris-6493
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