Par Andrea
Buring
Quand la mythologie grecque rencontre le
cancan ! Le réalisateur australien Barrie Kosky réinvente la célèbre opérette
"Orphée aux Enfers" au Festival de Salzbourg, dans une production
culottée et audacieuse qui fait parler d'elle, autant que la version originale
des années 1850.
Cette année marque le 200ème anniversaire de la naissance de
Jacques Offenbach, compositeur de la célèbre opérette. L'oeuvre se moque ouvertement
des membres de la haute société parisienne en les présentant comme des dieux et
des déesses - mais ces divinités passent leurs soirées à mentir, à tricher, à
gémir.
Créé en 1850, "Orphée aux Enfers" est rapidement devenue
un succès. Barrie Kosky, directeur artistique du Komische Oper de Berlin met en
scène l'opérette à l'occasion du Festival de Salzbourg, un rendez-vous
incontournable de la musique classique, créé en 1920.
Le célèbre orchestre Philharmonique de Vienne accompagne le ténor
espagnol Joel Prieto et la soprano américaine coloratura Kathryn Lewek, qui
interprètent respectivement les rôles d'Orphée et d'Eurydice. Ils sont tous
deux lauréats du prix de chant Operalia (Joel : meilleure voix masculine en
2008 et prix Zarzuela et CulturArte-Prize / Kathryn: lauréate du troisième prix
et du prix du public en 2013).
Une oeuvre "en avance sur son temps"
"C'est tellement en avance sur son temps" s'amuse Joel
Prieto. "C'est la libération sexuelle, le caractère sacré du mariage.
C'est presque comme se moquer de ça" poursuit-il. "Par exemple, la
première scène entre Eurydice et Orphée est une bagarre dans un mariage ruiné.
Ils se détestent".
"Cela me fait penser au féminisme en
2019" indique Kathryn Lewek, qui incarne le personnage d'Eurydice, une
jeune femme qui souhaite se libérer, choisir son propre destin et ses amants. "En 1858,
c'était un concept complètement nouveau [...] il y a, avec elle, un sentiment
de libération irrésistible" décrit la soprano.
Tandis que la musique est jouée dans la langue originelle, le
français, tous les sons (onomatopées) et les voix des personnages sont fournis
par un narrateur. "Ce genre de comédie est à la fois un peu inconfortable,
et tendre" analyse le ténor. «Parfois, vous regardez des scènes et vous
dites : « Je ne devrais pas aimer ça, mais ça me plaît » décrit-il. "Du
début à la fin, on ne veut pas cligner des yeux. On ne veut pas en perdre une
miette".
Un défi athlétique et artistique
"Musicalement, la fin est mon moment préféré" confie
l'interprète d'Eurydice. À ce moment là, la jeune femme "joue avec ses
garçons danseurs et il existe des pyrotechnies vocales et des pyrotechnies
visuelles. Et puis, bien sûr, il y a le cancan, qui est si emblématique. C'est
vraiment incroyable de l'entendre réellement sur scène et d'en découvrir ses
origines dans la pièce".
Le théâtre et la musique sont étroitement liés dans cette
production, le tout à un rythme très élevé.
«Le plus gros défi est l'athlétisme sur scène associé au son. La
plupart du temps, je sors de la scène et je suis essoufflée, j'ai besoin d'eau,
et je transpire. Et ensuite, le plus grand défi consiste à revenir sur scène et
à conserver cette énergie tout au long du spectacle" dit Kathryn Lewek.
"Orphée aux Enfers est au programme du Festival de Salzbourg
jusqu'au 30 août 2019.
_Avec l'aimable participation de l'Arcotel Castellani de Salzbourg.
https://fr.euronews.com/2019/08/22/orphee-aux-enfers-de-kosky-pyrotechnie-visuelle-et-vocale-au-festival-de-salzbourg?utm_source=newsletter&utm_medium=fr&utm_content=&_ope=eyJndWlkIjoiNThkMWI4YjE0MWNmNDE0NDNhZGE5M2E5NjE4ZTFlODEifQ%3D%3D
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