domingo, 18 de agosto de 2019

LE DÉTOURNEMENT DU POÈME SUR LA STATUE DE LA LIBERTÉ PAR LE CHEF DE L'IMMIGRATION AMÉRICAINE INDIGNE


Ken Cuccinelli a également affirmé que le poème "faisait référence aux gens venant de l’Europe".


ICON SPORTSWIRE VIA GETTY IMAGES
INTERNATIONAL -

 Ken Cuccinelli, le directeur par intérim des services américains de l’immigration, a détourné mardi 13 août le célèbre poème “Le Nouveau Colosse”, inscrit sur la statue de la Liberté, pour défendre la politique migratoire du gouvernement Trump, critiquée pour son manque d’humanisme.

Ce poème d’Emma Lazarus, gravé sur une plaque à l’intérieur du socle de la statue, est devenu un symbole historique de l’accueil des immigrés et des plus démunis aux États-Unis, sur lequel le pays s’est développé au 19e siècle.

“Envoyez-moi vos fatigués, vos pauvres / Envoyez-moi vos cohortes qui aspirent à vivre libres / Les rebuts de vos rivages surpeuplés”, avait écrit la poétesse Emma Lazarus dans son sonnet en 1883.

“Envoyez-moi vos fatigués, vos pauvres qui sont autosuffisants et ne deviendront pas une charge publique”, a déclamé, ironiquement, Ken Cuccinelli sur la radio nationale NPR.

Un journaliste lui avait demandé si le célèbre poème - qui ne fait pas référence à l’autosuffisance financière des nouveaux arrivants en Amérique- faisait bien partie du rêve américain, alors que le gouvernement Trump a annoncé lundi une nouvelle offensive contre les migrants, visant cette fois ceux qui dépendent de l’aide sociale. Selon ces nouvelles règles, les migrants bénéficiant de prestations sociales, comme des soins subventionnés ou une allocation logement, risquent de se voir désormais refuser la nationalité américaine.

Ken Cuccinelli s’est ensuite défendu sur CNN: “Je ne réécris pas le poème. Je présente notre politique”. Et d’ajouter que le poème ne s’adressait qu’à certains immigrés, à savoir, les Européens. “Evidemment ce poème faisait référence aux gens venant de l’Europe, où ils ont des sociétés basées sur les classes, où les gens sont considérés comme “malheureux” s’ils ne sont pas dans la bonne classe...”, a-t-il affirmé.

“Le terme ‘le monde entier’ n’est pas si difficile à comprendre”
Le détournement de Ken Cuccinelli tout comme la justification qui a suivi ont indigné non seulement les responsables de l’opposition démocrate, mais également nombre de commentateurs politiques ou d’internautes.

“Nos valeurs sont gravées dans la roche de la statue de la Liberté. Elles ne seront pas remplacées. Et je me battrai pour ces valeurs et nos communautés d’immigrés”, a ainsi tweeté la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, prétendante à la Maison Blanche en 2020.

“Je vais vous dire quelque chose: les États-Unis resteront toujours un endroit d’accueil pour les immigrés et les réfugiés, quel que soit l’argent dont ils disposent”, a renchéri la sénatrice Kamala Harris, également candidate à la primaire démocrate.
Des internautes ont également repris des visuels de la statue de la Liberté, en l’afflublant d’un visage triste ou agacé, tandis que d’autres partageaient l’intégralité du poème de Emma Lazarus, pour démentir les propos de Ken Cuccinelli: “Non, Lazarus ne voulait pas dire “seulement les Européens” quand elle a écrit le sonnet qui apparait sur la statue de la Liberté. Le mot “monde entier” n’est pas si difficile à comprendre”, souligne par exemple cet auteur américain.

Quelques lignes après le sonnet détourné par Ken Cuccinelli, on peut effectivement lire la phrase suivante: “De la main qui porte son flambeau, elle envoie des messages de bienvenue au monde entier”.

https://www.huffingtonpost.fr/entry/le-detournement-du-poeme-sur-la-statue-de-la-liberte-par-le-chef-de-limmigration-americaine-indigne_fr_5d535e1de4b05fa9df067171?utm_hp_ref=fr-homepage

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