Ken Cuccinelli a
également affirmé que le poème "faisait référence aux gens venant de
l’Europe".
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INTERNATIONAL -
Ken
Cuccinelli, le directeur par intérim des services américains de l’immigration,
a détourné mardi 13 août le célèbre poème “Le Nouveau Colosse”, inscrit sur la
statue de la Liberté, pour défendre la politique migratoire du gouvernement Trump,
critiquée pour son manque d’humanisme.
Ce poème d’Emma
Lazarus, gravé sur une plaque à l’intérieur du socle de la statue, est devenu
un symbole historique de l’accueil des immigrés et des plus démunis aux
États-Unis, sur lequel le pays s’est développé au 19e siècle.
“Envoyez-moi vos
fatigués, vos pauvres / Envoyez-moi vos cohortes qui aspirent à vivre libres /
Les rebuts de vos rivages surpeuplés”, avait écrit la poétesse Emma Lazarus
dans son sonnet en 1883.
“Envoyez-moi vos
fatigués, vos pauvres qui sont autosuffisants et ne deviendront pas une charge
publique”, a déclamé, ironiquement, Ken Cuccinelli sur la radio nationale NPR.
Un journaliste lui
avait demandé si le célèbre poème - qui ne fait pas référence à
l’autosuffisance financière des nouveaux arrivants en Amérique- faisait bien
partie du rêve américain, alors que le gouvernement Trump a annoncé lundi une
nouvelle offensive contre les migrants, visant cette fois ceux qui dépendent de
l’aide sociale. Selon ces nouvelles règles, les migrants bénéficiant de
prestations sociales, comme des soins subventionnés ou une allocation logement,
risquent de se voir désormais refuser la nationalité américaine.
Ken Cuccinelli s’est
ensuite défendu sur CNN: “Je ne réécris pas le poème. Je présente notre politique”.
Et d’ajouter que le poème ne s’adressait qu’à certains immigrés, à savoir, les
Européens. “Evidemment ce poème faisait référence aux gens venant de l’Europe,
où ils ont des sociétés basées sur les classes, où les gens sont considérés
comme “malheureux” s’ils ne sont pas dans la bonne classe...”, a-t-il affirmé.
“Le terme ‘le monde entier’ n’est pas si
difficile à comprendre”
Le détournement de Ken Cuccinelli tout comme
la justification qui a suivi ont indigné non seulement les responsables de l’opposition
démocrate, mais également nombre de commentateurs politiques ou d’internautes.
“Nos valeurs sont
gravées dans la roche de la statue de la Liberté. Elles ne seront pas
remplacées. Et je me battrai pour ces valeurs et nos communautés d’immigrés”, a
ainsi tweeté la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, prétendante à la Maison
Blanche en 2020.
“Je vais vous dire
quelque chose: les États-Unis resteront toujours un endroit d’accueil pour les
immigrés et les réfugiés, quel que soit l’argent dont ils disposent”, a
renchéri la sénatrice Kamala Harris, également candidate à la primaire
démocrate.
Des internautes ont
également repris des visuels de la statue de la Liberté, en l’afflublant d’un
visage triste ou agacé, tandis que d’autres partageaient l’intégralité du poème
de Emma Lazarus, pour démentir les propos de Ken Cuccinelli: “Non, Lazarus ne
voulait pas dire “seulement les Européens” quand elle a écrit le sonnet qui
apparait sur la statue de la Liberté. Le mot “monde entier” n’est pas si
difficile à comprendre”, souligne par exemple cet auteur américain.
Quelques lignes
après le sonnet détourné par Ken Cuccinelli, on peut effectivement lire la
phrase suivante: “De la main qui porte son flambeau, elle envoie des messages
de bienvenue au monde entier”.
https://www.huffingtonpost.fr/entry/le-detournement-du-poeme-sur-la-statue-de-la-liberte-par-le-chef-de-limmigration-americaine-indigne_fr_5d535e1de4b05fa9df067171?utm_hp_ref=fr-homepage
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