Par Aurora Velez •
Chaque année,
l'UNESCO met à jour sa liste du Patrimoine mondial qui recense des monuments et
sites remarquables, un classement qui implique une notoriété nouvelle pour les
biens concernés, mais aussi des obligations. Nous découvrons les nouveaux
entrants 2019 et les biens notifiés en péril.
Pour sa 43ème session annuelle, le comité du
Patrimoine mondial de l'UNESCO a choisi un pays de contrastes : l'Azerbaïdjan. Dans la vieille
ville de Bakou par exemple, les ruelles, le Palais des Chahs de Chirvan et la tour
de la Vierge qui date du XIIe siècle sont d'ailleurs tous classés par
l'organisation.
Lors de cette
réunion, comme chaque année, les membres du comité ont actualisé la liste de
monuments et sites protégés. Pendant dix jours, plus de 2500 membres du comité,
délégués et experts ont fait un état des lieux des sites inscrits sur sa liste
et se sont prononcés sur de nouvelles candidatures.
"Le Comité du
Patrimoine mondial est un instrument juridique qui compte 193 pays
signataires," explique Mechtild Rössler, directrice du Centre du
Patrimoine mondial. "Donc ce sont principalement les Etats qui font partie
du Comité qui peuvent présenter une candidature, mais dans certains cas, les
communautés locales, les ONG et les associations font campagne pour qu'un site
soit nominé, donc la société civile est aussi impliquée," affirme-t-elle
avant d'ajouter : "Le critère le plus important pour intégrer la liste,
c'est que le bien ait une valeur universelle exceptionnelle."
Cette année, sur 37
sites proposés, 29 ont été retenus pour être labellisés "Patrimoine
mondial" du fait de leurs caractéristiques culturelles et/ou naturelles. Parmi eux, Babylone, une ancienne cité située sur l'actuel territoire
irakien. Témoignage unique de l'un des empires les plus influents du monde
antique.
Devoir de
préservation
Cette reconnaissance
de l'UNESCO signifie une renommée nouvelle, des retombées et des obligations
pour les autorités des pays où se trouvent les sites.
Abulfas Garayev,
ministre azerbaïdjanais de la Culture dont le pays figure sur la liste du
Patrimoine mondial notamment pour le Palais du Khan à Sheki qui vient de
l'intégrer, l'assure : "Nous devons suivre toutes les recommandations de
la communauté internationale pour améliorer la situation, avoir une meilleure
préservation et s'assurer que les Etats qui présentent leurs sites fassent de
leur mieux pour protéger le patrimoine qu'ils veulent faire labelliser."
Lors de cette
session en Azerbaïdjan, plusieurs dizaines de responsables de sites inscrits au
patrimoine mondial présents sur place ont été invités à découvrir un paysage
classé dans le centre du pays : Gobustan. On y trouve plus de 6000 gravures
d'art rupestre remontant pour certaines, à l'âge de pierre.
Changement
climatique, développement et guerres
La protection est
toujours un défi comme en témoigne ce représentant de l'île labellisée de
Robben Island en Afrique du Sud.
"En tant
qu'île, nous sommes aussi touchés par les conséquences du changement
climatique," précise Pascall Taruvinga, responsable du patrimoine à Robben
Island. "Il faut rappeler que notre île s'appuie sur tout un système
écologique : le moindre changement graduel dans l'habitat a un impact sur les
animaux sauvages qui vivent sur l'île, mais aussi sur les bâtiments pour
lesquels nous devons faire des travaux de maintenance plus souvent que pour les
autres sites et c'est très cher," fait-il remarquer.
Le changement
climatique, les projets de développement et les conflits armés comme à Sanaa,
la capitale du Yémen, sont autant de menaces pour les biens classés qui
rejoignent alors la liste du patrimoine en péril.
Pas de liste noire
Cette année, celle-ci comporte 53 sites.
Figurer dans ce recensement peut être vu comme une sanction par certains, mais
selon l'UNESCO, ce n'est qu'un outil.
"La liste du
patrimoine en péril," assure Mechtild Rössler, directrice du Centre du
Patrimoine mondial, "a été intégrée à la convention du Patrimoine mondial
en tant qu'outil pour aider les pays concernés à obtenir plus de financements
internationaux et attirer davantage l'attention sur les menaces qui pèsent sur
leurs sites. Cela représente une aide et non pas le fait
qu'on leur ferait intégrer une liste noire," insiste-t-elle.
"Nous avons une formation spécifique qui
s'appelle Premiers secours pour le patrimoine culturel en période de
crise," indique Eugene Jo, coordinatrice de programme au Centre
international d'études pour la conservation et la restauration des biens
culturels (ICCROM). "L'idée, c'est d'apprendre aux responsables de site à mieux
répondre à ce type de menaces quand elles surviennent," souligne-t-elle.
L'UNESCO qui veille
sur plus d'un millier de sites classés dans le monde tiendra session en Chine
l'an prochain.
https://fr.euronews.com/2019/07/15/unesco-de-nouveaux-sites-classes-et-de-nouvelles-menaces?utm_source=newsletter&utm_medium=fr&utm_content=&_ope=eyJndWlkIjoiNThkMWI4YjE0MWNmNDE0NDNhZGE5M2E5NjE4ZTFlODEifQ%3D%3D
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