martes, 5 de septiembre de 2017

CENTRE POMPIDOU. LE FAUVISME ET SES INFLUENCES SUR L’ART MODERNE ANDRÉ DERAIN



1880, CHATOU (FRANCE) - 1954, GARCHES (FRANCE) Retour haut de page
André Derain, Les deux péniches, 1906 André Derain, Les deux péniches, 1906
Huile sur toile, 80 x 97,5 cm

La péniche est définitivement l’un des sujets favoris d’André Derain. Les masses glissant sur l’eau offrent au peintre la possibilité de travailler des contrastes forts, technique partagée par Vlaminck, et avec lequel il plante souvent le chevalet à Chatou ou au Pecq.
Observés de haut, comme si le spectateur était situé sur un pont, les deux bateaux glissent, comme écrasés, de la droite vers la gauche et du bas vers le haut, coupés sur leurs bords inférieurs par la limite de la toile. La diagonale ainsi crée est particulièrement dynamique. Le cadrage « photographique » rompt avec les espaces impressionnistes et renvoie à certaines estampes japonaises. De plus, la composition qui supprime la ligne d’horizon accentue la frontalité du tableau.

Les touches larges laissent exploser la couleur pure qu’il compare à « des bâtons de dynamite ». Une touche grasse, ondulante, posée à même la toile grise non apprêtée que l‘on distingue, accroche des jaunes d’or aux verts bleutés de la masse d’eau. Se démarquant nettement, les vermillons et outremers ceinturent la forme des péniches auxquelles le peintre donne une profondeur par l’ombre bleu clair qu’elles projettent sur le côté droit.
Les contrastes sont poussés à leur maximum. Tons froids et tons chauds se tutoient et toutes les déclinaisons des couleurs primaires se répondent. Particulièrement efficace est la succession du rouge, du bleu puis du jaune qu’il applique sur la coque, ou la voile rouge qu’il strie de bleu. S’il s’est, plus tard « tourné vers la sobriété et la mesure », cette toile est bien celle qui représente le mieux ses « turbulences juvéniles », comme l’évoquera Apollinaire en 1916.


https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/c7opqB/rjyMgrA

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