Par Marilyne Letertre
Pour Mon garçon, l’acteur a
relevé le défi d’incarner un homme parti à la recherche de son fils disparu,
sans aucun scénario, sans dialogue, sans filet.
« Un jeu de piste et de
rôle. » Voilà comment Guillaume Canet qualifie sa dernière collaboration avec
Christian Carion, qui l’avait déjà dirigé dans Joyeux Noël et l’Affaire
Farewell. Une performance hors normes et un pari réussi dont nous parle le
comédien.
Madame Figaro. - Comment
est né ce projet fou ?
Guillaume Canet. - Au
moment de Joyeux Noël, Christian m’avait parlé d’un film sur « un père qui
essaie de retrouver son fils disparu ». Quand il l’a à nouveau évoqué l’été
dernier, j’étais débordé et je lui ai dit : « Si tu veux, mais on le fait en
trois jours. » Il m’a pris au mot, enfin presque, et nous nous sommes lancés
dans ce projet dingue de tournage rapide, en équipe réduite, sans loge, sans
maquillage, sans costumes, sans scénario.
C’est-à-dire ?
Christian en avait écrit
un, mais je ne l’ai jamais eu entre les mains. Tout ce que je fais et dis à
l’écran est improvisé. Christian avait répété dans les décors avec la technique
et les autres acteurs, qui, eux, devaient m’aiguiller. Parfois, je partais
complètement ailleurs, et Christian s’adaptait : 90 % des scènes ont été
réalisées en prise unique. Le premier jour, on m’a dit de m’installer à un
comptoir avec un téléphone et, à « moteur ! », les surprises ont commencé.
Chaque action en appelait une autre. Je marchais à l’instinct en gardant en
tête la détermination de ce père qui cherche son fils.
Ne craigniez-vous jamais
d’avoir un blanc ?
Non car je ne jouais plus.
J’étais dans la vie. J’interprétais un personnage, mais sans scénario, j’étais
obligé de me projeter, de m’imaginer dans cette situation. C’était parfois
difficile émotionnellement en raison du sujet.
Dans quel état étiez-vous
sur le tournage ?
J’ai totalement confiance
en Christian, et l’expérience m’excitait énormément. Mais c’est une remise en
question permanente. Stressante et libératrice. On oublie son image, on est
concentré uniquement sur le jeu, l’action ; il n’y a plus d’artifices de
cinéma, plus d’attente. J’avais l’impression de vivre un moment à part. Ce
film, c’est vraiment un cadeau que j’espère pouvoir un jour offrir en tant que
réalisateur à un comédien.
Mon garçon, de Christian
Carion, avec Guillaume Canet et Mélanie Laurent.
http://madame.lefigaro.fr/celebrites/guillaume-canet-dans-mon-garcon-tout-ce-que-je-fais-et-dis-a-lecran-est-improvise-190917-133980
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