miércoles, 20 de septiembre de 2017

GUILLAUME CANET : "DANS "MON GARÇON", TOUT CE QUE JE FAIS ET DIS À L’ÉCRAN EST IMPROVISÉ"

Par Marilyne Letertre
Pour Mon garçon, l’acteur a relevé le défi d’incarner un homme parti à la recherche de son fils disparu, sans aucun scénario, sans dialogue, sans filet.
« Un jeu de piste et de rôle. » Voilà comment Guillaume Canet qualifie sa dernière collaboration avec Christian Carion, qui l’avait déjà dirigé dans Joyeux Noël et l’Affaire Farewell. Une performance hors normes et un pari réussi dont nous parle le comédien.



Madame Figaro. - Comment est né ce projet fou ?
Guillaume Canet. - Au moment de Joyeux Noël, Christian m’avait parlé d’un film sur « un père qui essaie de retrouver son fils disparu ». Quand il l’a à nouveau évoqué l’été dernier, j’étais débordé et je lui ai dit : « Si tu veux, mais on le fait en trois jours. » Il m’a pris au mot, enfin presque, et nous nous sommes lancés dans ce projet dingue de tournage rapide, en équipe réduite, sans loge, sans maquillage, sans costumes, sans scénario.
C’est-à-dire ?
Christian en avait écrit un, mais je ne l’ai jamais eu entre les mains. Tout ce que je fais et dis à l’écran est improvisé. Christian avait répété dans les décors avec la technique et les autres acteurs, qui, eux, devaient m’aiguiller. Parfois, je partais complètement ailleurs, et Christian s’adaptait : 90 % des scènes ont été réalisées en prise unique. Le premier jour, on m’a dit de m’installer à un comptoir avec un téléphone et, à « moteur ! », les surprises ont commencé. Chaque action en appelait une autre. Je marchais à l’instinct en gardant en tête la détermination de ce père qui cherche son fils.
Ne craigniez-vous jamais d’avoir un blanc ?
Non car je ne jouais plus. J’étais dans la vie. J’interprétais un personnage, mais sans scénario, j’étais obligé de me projeter, de m’imaginer dans cette situation. C’était parfois difficile émotionnellement en raison du sujet.
Dans quel état étiez-vous sur le tournage ?
J’ai totalement confiance en Christian, et l’expérience m’excitait énormément. Mais c’est une remise en question permanente. Stressante et libératrice. On oublie son image, on est concentré uniquement sur le jeu, l’action ; il n’y a plus d’artifices de cinéma, plus d’attente. J’avais l’impression de vivre un moment à part. Ce film, c’est vraiment un cadeau que j’espère pouvoir un jour offrir en tant que réalisateur à un comédien.
Mon garçon, de Christian Carion, avec Guillaume Canet et Mélanie Laurent.


http://madame.lefigaro.fr/celebrites/guillaume-canet-dans-mon-garcon-tout-ce-que-je-fais-et-dis-a-lecran-est-improvise-190917-133980

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