Marguerite de
Xavier Giannoli a récolté onze nominations, dont une comme meilleure actrice
pour celle qui incarne une cantatrice à la voix de fausset. Décidément, 2016
est l'année de la consécration pour la comédienne.
LE FIGARO - Être sur la liste
des nominations comme meilleure actrice est-ce une consécration?
CATHERINE FROT (réfléchissant)
- Disons oui, parce que je n'ai jamais eu le César du premier rôle. J'ai eu
celui du second rôle qui m'a ouvert les portes du cinéma (c'était en 1996 pourUn air de famille de Bacri et de Cédric Klapisch d'après la pièce de Jean-Pierre
Bacri et Agnès Jaoui, NDLR). Marguerite est
le fruit d'une période de très bonnes rencontres. Que le public l'apprécie
c'est le bonheur, c'est le cas de la plupart des acteurs populaires. Et
maintenant les gens de la profession, c'est génial. C'est un moment d'harmonie.
Aviez-vous hésité avant d'accepter
ce scénario?
Non, j'ai dit oui tout de suite.
C'est moi qui avais fait savoir àXavier Giannoli que j'avais envie de faire quelque
chose avec lui. J'aimais beaucoup ses films. Il m'a envoyé son scénario que
j'ai trouvé magnifique, hors du commun, original. En France, en tout cas.
Connaissiez-vous cette cantatrice
américaine, Florence Foster Jenkins dont est inspirée Marguerite Dumont?
Pas du tout. Tout le monde la
connaît dans le milieu musical. C'était une référence un peu hallucinante de ce
qu'il ne faut pas faire (en souriant).
Vous avez appris à chanter faux!
Oui. Pour le film, j'ai appris à
chanter faux chez moi pendant un mois avant de commencer à tourner. J'étais
entre Maria Callas chantant Casta Diva et
que j'écoutais en boucle interpréter laReine de la nuit de
Mozart. Entre le vrai et le faux, le sublime et l'épouvantable, ce dont parle
le film.
Qu'est-ce qui vous a touché chez
cette femme?
Sa solitude, son innocence, le fait
qu'elle soit dans une bulle au milieu d'un monde cruel. Je trouvais sa pureté
très belle. Elle n'avait pas conscience du mal tout en ayant une forme
d'intelligence. Chez Xavier Giannoli, ce ne sont pas les paradoxes qui
manquent, le bien, le mal, le vrai, le faux,… Pourquoi on jugerait qu'elle est
épouvantable. Dans ce fil, tout est beau, mais il y a un côté pathétique chez
cette femme en même temps. C'est tout cela qui me touche.
Le rôle tragi-comique de Marguerite
n'est-il pas celui qui vous a obligé à sortir de vous-mêmes?
C'est évident. Il y a de ma part
une forme d'abandon en tant qu'actrice. Il m'est même arrivé de me sentir plus
modèle qu'actrice. C'est un personnage très profond, mystérieux, solitaire. On
s'abîme un peu dans ces sentiments, mais il y a également du plaisir.
Et il y a la collaboration avec
Michel Fau qui joue le professeur de chant de Marguerite?
J'avais déjà vu ses mises en scène.
C'est sur le tournage de Marguerite que
nous avons décidé de monter Fleur de Cactus le
boulevard de Barillet et Grédy ensemble (Au Théâtre Antoine jusqu'à fin
février). C'est un gros succès. Il y aura une tournée en 2017. C'est une
période de rencontres, un peu ambitieuse avec de beaux personnages. En
avril-mai, je tourne La Sage-femme, le film de Martin
Provost (ex-pensionnaire de la Comédie-Française qui a remporté 7 César
dont celui de meilleur réalisateur pour Séraphine en 2009, NDLR),
une histoire contemporaine avec Catherine Deneuve et Olivier Gourmet. Je joue
le rôle titre.
Catherine Deneuve qui est nommée en
même temps que vous…
Oui, vous savez, c'est le jeu.
http://www.lefigaro.fr/cinema/2016/01/27/03002-20160127ARTFIG00327-catherine-frot-pour-marguerite-j-ai-appris-a-chanter-faux.php
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