viernes, 8 de abril de 2016

INTERVIEW: CATHERINE FROT . MARGUERITE –

 Marguerite de Xavier Giannoli a récolté onze nominations, dont une comme meilleure actrice pour celle qui incarne une cantatrice à la voix de fausset. Décidément, 2016 est l'année de la consécration pour la comédienne.



LE FIGARO - Être sur la liste des nominations comme meilleure actrice est-ce une consécration?
CATHERINE FROT (réfléchissant) - Disons oui, parce que je n'ai jamais eu le César du premier rôle. J'ai eu celui du second rôle qui m'a ouvert les portes du cinéma (c'était en 1996 pourUn air de famille de Bacri et de Cédric Klapisch d'après la pièce de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, NDLR). Marguerite est le fruit d'une période de très bonnes rencontres. Que le public l'apprécie c'est le bonheur, c'est le cas de la plupart des acteurs populaires. Et maintenant les gens de la profession, c'est génial. C'est un moment d'harmonie.
Aviez-vous hésité avant d'accepter ce scénario?
Non, j'ai dit oui tout de suite. C'est moi qui avais fait savoir àXavier Giannoli que j'avais envie de faire quelque chose avec lui. J'aimais beaucoup ses films. Il m'a envoyé son scénario que j'ai trouvé magnifique, hors du commun, original. En France, en tout cas.
Connaissiez-vous cette cantatrice américaine, Florence Foster Jenkins dont est inspirée Marguerite Dumont?
Pas du tout. Tout le monde la connaît dans le milieu musical. C'était une référence un peu hallucinante de ce qu'il ne faut pas faire (en souriant).
Vous avez appris à chanter faux!
Oui. Pour le film, j'ai appris à chanter faux chez moi pendant un mois avant de commencer à tourner. J'étais entre Maria Callas chantant Casta Diva et que j'écoutais en boucle interpréter laReine de la nuit de Mozart. Entre le vrai et le faux, le sublime et l'épouvantable, ce dont parle le film.
Qu'est-ce qui vous a touché chez cette femme?
Sa solitude, son innocence, le fait qu'elle soit dans une bulle au milieu d'un monde cruel. Je trouvais sa pureté très belle. Elle n'avait pas conscience du mal tout en ayant une forme d'intelligence. Chez Xavier Giannoli, ce ne sont pas les paradoxes qui manquent, le bien, le mal, le vrai, le faux,… Pourquoi on jugerait qu'elle est épouvantable. Dans ce fil, tout est beau, mais il y a un côté pathétique chez cette femme en même temps. C'est tout cela qui me touche.
Le rôle tragi-comique de Marguerite n'est-il pas celui qui vous a obligé à sortir de vous-mêmes?
C'est évident. Il y a de ma part une forme d'abandon en tant qu'actrice. Il m'est même arrivé de me sentir plus modèle qu'actrice. C'est un personnage très profond, mystérieux, solitaire. On s'abîme un peu dans ces sentiments, mais il y a également du plaisir.
Et il y a la collaboration avec Michel Fau qui joue le professeur de chant de Marguerite?
J'avais déjà vu ses mises en scène. C'est sur le tournage de Marguerite que nous avons décidé de monter Fleur de Cactus le boulevard de Barillet et Grédy ensemble (Au Théâtre Antoine jusqu'à fin février). C'est un gros succès. Il y aura une tournée en 2017. C'est une période de rencontres, un peu ambitieuse avec de beaux personnages. En avril-mai, je tourne La Sage-femme, le film de Martin Provost (ex-pensionnaire de la Comédie-Française qui a remporté 7 César dont celui de meilleur réalisateur pour Séraphine en 2009, NDLR), une histoire contemporaine avec Catherine Deneuve et Olivier Gourmet. Je joue le rôle titre.
Catherine Deneuve qui est nommée en même temps que vous…
Oui, vous savez, c'est le jeu.


http://www.lefigaro.fr/cinema/2016/01/27/03002-20160127ARTFIG00327-catherine-frot-pour-marguerite-j-ai-appris-a-chanter-faux.php

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