Cette exposition est organisée par la Rmn-Grand Palais et la
Secretaría de Cultura / Instituto Nacional de Bellas Artes / Museo Nacional de
Arte, México.
La Réunion des musées
nationaux-Grand Palais, la Secretaría de Cultura / Instituto Nacional de Bellas
Artes / Museo Nacional de Arte, México (MUNAL) se sont associés pour organiser
une exposition dressant un vaste panorama de la modernité mexicaine, depuis les
prémices de la Révolution jusqu’au milieu du XXe siècle, complété par des
interventions ponctuelles d’artistes contemporains. L’art du Mexique au XXe
siècle présente le paradoxe d’être étroitement connecté aux avant-gardes
internationales, tout en présentant une incroyable singularité, une étrangeté
même, et une puissance qui défient notre regard européen.
Dans la première partie de
l’exposition, on découvre comment cette modernité puise son inspiration dans
l’imaginaire collectif et les traditions du XIXe siècle. Cette relation,
évidente dans l’art académique qui se développe après la restauration de la
République en 1867, se prolongera dans les préceptes idéologiques de l’École
Mexicaine de Peinture et de Sculpture, dirigée par José Vasconcelos à partir de
1921.
Les courants internationaux viennent contrebalancer cet ancrage dans la
tradition. Au tournant du XXe siècle, symbolisme et décadentisme trouvent au
Mexique des expressions fascinantes comme le célèbre tableau d’Ángel Zárraga,
La Femme et le pantin (1909). Peu à peu s’affirment les expérimentations
esthétiques d’artistes mexicains en contact avec l’avant-garde parisienne dans
les premières décennies du siècle, au premier rang desquels Diego Rivera.
La deuxième partie de l’exposition
s’attache à montrer comment la Révolution mexicaine, en tant que conflit armé,
comportait la planification d’un nouveau projet national. La création
artistique des années qui ont suivi la révolution revêt un caractère
idéologique ; elle s’appuie sur d’autres moyens que la peinture sur chevalet,
tels que le muralisme et le graphisme. L’exposition met naturellement l’accent
sur les œuvres des trois artistes phares du muralisme mexicain, los tres
grandes : Diego Rivera, David Alfaro Siqueiros, José Clemente Orozco. Cette
révolution masculine, qui a ouvert la voie à de nombreuses possibilités
nouvelles, a permis aux femmes de participer à l’effort économique ; cette
situation les a encouragé à se faire elles aussi une place sur la scène
artistique, en tant que peintres ou mécènes.
La troisième partie de l’exposition
permet de découvrir toute une sélection d’artistes et d’œuvres se présentant
comme des alternatives aux discours idéologiques de l’époque, des masques
hallucinants de Germán Cueto aux portraits énigmatiques de Robert Montenegro et
aux abstractions de Gerardo Murillo « Dr. Atl » ou Rufino Tamayo. Enfin, la
quatrième partie, intitulée Rencontre de deux mondes : Hybridation, montre
comment, depuis le début du XXe siècle, la présence d’artistes mexicains aux
États-Unis, comme Marius de Zayas, Miguel Covarrubias et surtout les grands
muralistes, a joué un rôle décisif pour les mouvements d’avant-garde de villes
comme New York, Détroit ou Los Angeles. Inversement, du fait de la notoriété
acquise par les artistes mexicains à l’étranger durant les premières décennies
du XXe siècle, de nombreux artistes étrangers ont décidé de délocaliser leur
activité au Mexique. En collaboration avec les artistes locaux, ils sont
parvenus à développer une scène particulièrement riche, notamment autour du
surréalisme avec Carlos Mérida, José Horna, Leonora Carrington et Alice Rahon.
L’exposition clôt la chronique de
ces échanges, sources d’une perpétuelle « renaissance », avec l’arrivée de
Mathias Goeritz au Mexique en 1949, mais leur vitalité est encore illustrée
dans les œuvres d’artistes majeurs de la scène actuelle, à l’image de Gabriel
Orozco et de ses « frottages » pris dans le métro parisien.
commissaire: Agustín Arteaga scénographie : Atelier Jodar Architecture
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