du 06 février
au 20 mai 2018
Concorde, Paris
L’œuvre photographique de
Raoul Hausmann est restée longtemps méconnue et sous-estimée. De cet
artiste-clé du XXe siècle, la postérité a d’abord retenu le rôle majeur au sein
de Dada Berlin, les assemblages, les collages, les photomontages, les poèmes optophonétiques,
quand les vicissitudes de l’Histoire ont effacé cette autre facette, à tous
égards prééminente, de son rayonnement.
À partir de 1927, Hausmann
devient pourtant un photographe prolifique. Cette pratique nouvelle pour lui,
immédiatement absorbante, devient la clé de voûte d’une pensée globale
foisonnante qui culmine jusqu’à son départ forcé d’Ibiza en 1936. Au cours de
cette intense décennie, il aura beaucoup réfléchi à la photographie et
développé une pratique profondément singulière du médium, à la fois
documentaire et lyrique, indissociable d’une manière de vivre et de penser. Ses
amis avaient pour nom August Sander, Raoul Ubac, Elfriede Stegemeyer, et Lázló
Moholy-Nagy, lequel ne craignait pas de déclarer à Vera Broïdo, l’une des
compagnes de Hausmann : « Tout ce que je sais, je l’ai appris de Raoul. »
Hausmann trouvera
finalement refuge en France, dans le Limousin où il meurt en 1971, cinq ans
après sa première rétrospective au Moderna Museet de Stockholm.
L’oubli qui a nimbé l’œuvre
de Hausmann redouble sa traversée du siècle clandestine. Lui qui fut taxé
d’artiste « dégénéré » par les nazis et quitta précipitamment l’Allemagne en 1933
dut abandonner bien des clichés sur la route de
ses exils pressés. Son travail
photographique est, dès lors, demeuré
secret, largement invisible, présumé perdu, avant que ne soit presque
miraculeusement découvert, entre la fin des années 1970 et le milieu des années
1980, un fonds jusque-là inconnu dans l’appartement de sa fille à Berlin
(aujourd’hui à la Berlinische Galerie). Les fonds français, principalement
conservés au Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart et au Musée
d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne, ainsi qu’au Musée national
d’art moderne, se sont constitués dans le même temps, et enrichis jusqu’aux
années 2010. Depuis lors, son aura de photographe n’a cessé de croître.
Commissaire : Cécile
Bargues.
Commissaire associé : David
Barriet.
Coproduction Jeu de Paume,
Paris / Le Point du Jour, Cherbourg.
Avec la collaboration du
Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart, du Musée d’art moderne
et contemporain de Saint-Étienne Métropole, de la Berlinische Galerie à Berlin,
du Musée national d’art moderne / Centre Georges Pompidou, ainsi que de collections
privées.
Partenaires médias : A Nous
Paris, L’Obs, Connaissance des Arts, Paris Première et Radio Classique
http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=2947
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