Par Katharina Rabillon &
Stéphanie Lafourcatère
C'est l'un des plus
grands chefs-d'œuvre du bel canto : "Lucia di Lammermoor" de
Donizetti. Laurent Pelly livre une nouvelle version de cet opéra au Staatsoper
de Vienne. Le metteur en scène plonge les amants tragiques interprétés par la
soprano russe Olga Peretyatko et le ténor péruvien Juan Diego Flórez dans un
monde de rêve et de mystère.
Passion, désespoir
et folie sont les maîtres-mots de "Lucia di Lammermoor" de Donizetti.
Le Staatsoper de Vienne qui fête ses 150 ans cette année présente une nouvelle
version de cet opéra dans une mise en scène de Laurent Pelly. Le ténor de légende
Juan Diego Flórez et la soprano star Olga Peretyatko interprètent cette
partition à la puissance délicate dans le rôle des amants tragiques.
Le metteur en scène
français nous livre ses impressions sur cette œuvre : "Il y a toujours
comme une pulsation cardiaque," estime-t-il avant d'ajouter : "Pour
moi, c'est toujours animé d'une énergie et d'une tension."
"L'apogée du
bel canto"
Juan Diego Flórez
renchérit : "Tout s'articule autour du chant : évidemment, il y a
l'expression, le jeu d'acteur, l'intensité dramatique de cette œuvre, mais le
chant, c'est le plus important, l'apogée du bel canto."
Cet opéra composé en
1835 explore le désespoir de Lucia qui aime Edgardo, mais qui est forcée
d'accepter un mariage arrangé. Ce qui l'entraîne dans la folie et la mort.
"C'est que je
voulais surtout dans 'Lucia'," indique Laurent Pelly, "c'est éviter
le réalisme : cette œuvre, c'est pour moi comme une sorte de film d'épouvante.
C'est l'histoire d'une jeune fille psychologiquement fragile qui est manipulée
par tous les hommes qui l'entourent," affirme-t-il.
Divin et sensuel
Instrument rare, le
glassharmonica accompagne la scène emblématique où Lucia perd peu à peu la
raison. "C'est extraordinaire, en particulier avec ce
glassharmonica," fait remarquer la soprano russe Olga Peretyatko. "Sa
sonorité a une dimension divine, on dirait qu'elle vient d'un autre
monde," fait-elle remarquer.
Laurent Pelly
poursuit en évoquant cette scène si intense : "La folie, c'est aussi une
projection : donc, elle voit Edgardo à côté d'elle tout le temps," dit-il.
"Et puis, il y a un grand moment pour moi qui doit être un moment presque
sensuel : devant cette foule de gens, devant leurs yeux, elle mime presque
l'acte d'amour," déclare-t-il.
"Dans la scène
de la folie, on peut montrer des facettes très différentes et passer d'une
couleur à l'autre," s'enthousiasme Olga Peretyatko.
Juan Diego Flórez
évoque pour conclure "ce final grandiose qui est ô combien difficile et
magnifique" selon ses propres termes. "Si on se montre créatif quand
on l'interprète, on peut le rendre encore plus beau," assure-t-il en
entonnant un passage. "En tant que chanteur, je peux vraiment explorer
différentes nuances," se réjouit le ténor.
https://fr.euronews.com/2019/02/21/juan-diego-florez-et-olga-peretyatko-les-amants-tragiques-de-vienne?utm_source=newsletter&utm_medium=fr&utm_content=&_ope=eyJndWlkIjoiNThkMWI4YjE0MWNmNDE0NDNhZGE5M2E5NjE4ZTFlODEifQ%3D%3D
No hay comentarios:
Publicar un comentario