Par Andrea Buring &
Stéphanie Lafourcatère
Salzbourg rend
hommage au plus célèbre de ses enfants à l'occasion de la Semaine Mozart. Ce
festival dirigé pour la première fois par le ténor Rolando Villazón s'est
ouvert sur une mise en scène spectaculaire et futuriste de "Thamos"
imaginée par la compagnie catalane La Fura dels Baus.
De la richesse
visuelle et de l'excentricité, tels étaient les maîtres-mots du spectacle
d'ouverture à Salzbourg, du plus célèbre festival dédié à Mozart dans le monde,
la "Semaine Mozart" : une nouvelle mise en scène de "Thamos",
une œuvre oubliée qui a été composée par Mozart lorsqu'il avait à peine 17 ans.
La soprano
égyptienne Fatma Said qui interprète le personnage de Tharsis nous en dit plus
sur son propos : "Il est question de pouvoir et d'amour, mais aussi d'un
souverain, de technologie et d'une certaine vision de l'avenir, en particulier
dans cette production mise en scène par La Fura dels Baus."
Carlus Padrissa,
metteur en scène de cette compagnie théâtrale catalane connue dans le monde
entier, explique dans quel univers il a voulu emmener l'œuvre :
"L'intelligence artificielle nous connaît encore mieux que nous-même :
google, le big data... Quand on utilise notre smartphone, etc, on se met dans
un nouveau statut d'esclave," estime-t-il avant d'ajouter : "Et si on
regarde vers l'avenir, ce sera probablement un peu comme dans le film adapté du
roman de George Orwell : 1984."
Des robots et la
"Flûte enchantée"
La Fura dels Baus
fait basculer l'œuvre de Mozart dans la science-fiction à grands renforts de
lumière, de laser et d'instruments de musique robotisés. Cette version de
"Thamos" intègre aussi des airs du chef-d'oeuvre de Mozart : "La
Flûte enchantée."
"Mon passage
préféré," indique Carlus Padrissa, "c'est quand on voit Tharsis et le
rocher : c'est comme si elle était un fossile et elle se détache de la roche.
Elle chante l'air de Pamina qui est magnifique, mais elle le chante en arabe en
utilisant des quarts de ton," dit-il en imitant son chant. "Je suis
sûr que si Mozart avait entendu ça, s'il avait su qu'il y avait de la musique
dans ces quarts de ton, il aurait fait : oh !" [ndlr : c'est beau]
assure-t-il.
Des robots et la
"Flûte enchantée"
La Fura dels Baus
fait basculer l'œuvre de Mozart dans la science-fiction à grands renforts de
lumière, de laser et d'instruments de musique robotisés. Cette version de
"Thamos" intègre aussi des airs du chef-d'oeuvre de Mozart : "La
Flûte enchantée."
"Mon passage
préféré," indique Carlus Padrissa, "c'est quand on voit Tharsis et le
rocher : c'est comme si elle était un fossile et elle se détache de la roche.
Elle chante l'air de Pamina qui est magnifique, mais elle le chante en arabe en
utilisant des quarts de ton," dit-il en imitant son chant. "Je suis
sûr que si Mozart avait entendu ça, s'il avait su qu'il y avait de la musique
dans ces quarts de ton, il aurait fait : oh !" [ndlr : c'est beau] assure-t-il.
"Quand je
chante au milieu du public," poursuit la soprano Fatma Said, "je dois
jouer et communiquer avec lui car en réalité, j'ai besoin de son énergie."
"Il y a tout
chez Mozart : la vie, l'amour, la lumière et le triomphe de la lumière"
Rolando Villazón,
directeur artistique de cette "Mozartwoche", de son côté, est emballé
par les choix de la Fura dels Baus : "On ressent toute l'énergie et l'inspiration
de cette compagnie : il y a cette inspiration dans cette mise en scène qui nous
donne des frissons. Quand on ressent toutes les émotions qu'elle procure, c'est
comme si on était bousculé par tant d'intelligence, d'art, de vision et de
poésie," juge-t-il.
"Mozart est
vivant", c'est le thème retenu pour cette édition du festival par Rolando
Villazón. Le célèbre ténor avait à cœur de faire redécouvrir le compositeur
autrichien à un large public en misant sur l'émotion.
"Pour
moi," conclut Rolando Villazón, "il y a tout chez Mozart : la vie,
l'amour, la lumière et le triomphe de la lumière."
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