Le Pérugin a exercé un rôle majeur dans la
peinture italienne au tournant des XVe et XVIe siècles et son œuvre a influencé
certains des plus grands artistes de l’époque. La dernière partie de
l’exposition est consacrée à l’étude des relations du Pérugin et de Raphaël,
entre les œuvres desquels il existe une grande proximité stylistique.
S’il est évident que Raphaël connaissait très bien
l’œuvre du Pérugin, la question de savoir s’il a été directement son
élève reste débattue par les historiens de l’art.Certains pensent que ce
n’est qu’en fréquentant l’atelier du Pérugin que le jeune Raphaël a pu
s’approprier les traits caractéristiques de l’art du maître ombrien, qu’on retrouve
dans sa prédelle du Retable Oddi (Musées du Vatican) : la finesse des figures,
les subtils jeux de lumière et la maîtrise des drapés. La parenté entre cette
œuvre de Raphaël et le Polyptyque de San Pietro du Pérugin confirme en tout cas
l’adhésion du jeune artiste à l’esthétique de son illustre prédécesseur. Les
panneaux provenant de ce polyptyque (Musées des Beaux-Arts de Nantes et de
Rouen) témoignent des sommets atteints par le maître ombrien dans la dernière
décennie du quinzième siècle et constituent l’un des exemples emblématiques de
sa période classique. Le Pérugin y atteint une plénitude des formes qui
préfigure certaines des plus belles réalisations de Raphaël.
Les éléments du Retable de Saint Nicolas de
Tolentino exceptionnellement réunis pour l’exposition (Pinacoteca Tosio
Martinengo, Brescia ; Museo di Capodimonte, Naples ; Musée du Louvre, Paris)
illustrent eux aussi, comme le dessin préparatoire (Palais des Beaux-Arts,
Lille), la forte influence du Pérugin sur l’art de Raphaël. Les traits
délicats, les poses étudiées et les drapés aux plis marqués rappellent à
nouveau l’art graphique du Pérugin.
En fin de parcours sont présentés deux grands
panneaux provenant de l’immense polyptyque réalisé par Le Pérugin pour l’église
Sant’Agostino à Pérouse, de 1500 jusqu’à sa mort en 1523 (Galleria Nazionale
dell’Umbria, Pérouse et Musée des Augustins, Toulouse). Bien qu’âgé, le maître
ombrien fait une nouvelle fois preuve de la perfection de son art : les figures
monumentales et le classicisme du dessin, probablement inspirés de Raphaël,
témoignent de l’influence croisée entre ces deux artistes majeurs de la
Renaissance italienne. Au crépuscule de sa vie, Le Pérugin surprend
encore par sa "peinture libre et souple, à l’harmonie tendre, déjà quasi
crépusculaire" (Scarpellini, 1984).
http://expo-leperugin.com/fr/themes/le-perugin-maitre-de-raphael
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