lunes, 16 de enero de 2017

AVEC LE SUICIDE DE SARAH AARONSOHN, L’HISTOIRE ISRAÉLIENNE A ÉTÉ RÉÉCRITE, CLAME UN AUTEUR

En 1915, les enfants de la famille Aaronsohn ont fondé un réseau d’espionnage dans leur village de Zichron Yaakov pour aider les Britanniques à vaincre les Turcs. Hors d’Israël, pourquoi leur histoire a-t-elle été effacée ?


 Le 11 décembre 1917, le gouverneur impérial britannique, Lord Edmund Allenby, Général des forces de Sa Majesté, est entré à Jérusalem, plaçant la ville sous administration militaire. Il aura fallu encore 10 mois pour que les Turcs reconnaissent finalement leur défaite à proximité de Megiddo, abandonnent la Palestine et mettent un terme à quatre siècles de gouvernance ottomane dans la région.
Hors d’Israël, la majorité des récits historiques soulignent les talents d’Allenby à gérer sa cavalerie dans le désert. On connaît beaucoup moins le groupe d’espions juifs consacré à cette cause et qui a œuvré en arrière-plan pendant presque deux ans, guidant l’officier anglais vers la victoire grâce à des informations livrées sur Beer Sheva et le désert du Néguev lors de la préparation de l’attaque terrestre surprise des Britanniques.
C’est là le thème principal abordé dans l’ouvrage “Spies in Palestine: Love, Betrayal, And The Heroic Life of Sarah Aaronsohn,” un livre récemment publié écrit par l’auteur et journaliste américain James Srodes.

 “Quand [les Alliés] se sont saisis de Jérusalem, cela a été le moment charnière de l’attaque anglaise qui a permis aux Britanniques de capturer la Palestine,” explique Srodes depuis sa maison située à Washington, DC. “Et lorsque les Britanniques se sont emparés du mandat leur permettant d’occuper la Palestine, ils ont reconnu avoir une dette immense envers la communauté juive”.

“Edmund Allenby n’aurait jamais pu assurer sa victoire sans les Aaronsohn,” a ajouté Srodes.
Les Aaronsohn étaient une famille de Juifs roumains aisés venus en Palestine à la fin du 19e siècle durant la Première Alyah – un mouvement migratoire qui avait été financièrement soutenu par les Chrétiens évangéliques et les Juifs qui jouissaient d’une bonne position au sein des nations occidentales.
Ephraim et Malkah Aaronsohn avaient six enfants. Tous avaient grandi dans le village de Zichron Yaakov avec une éducation qui s’était concentrée sur les langues, la politique, la philosophie, l’histoire et la culture.
Elle avait été financée par le riche patron et banquier français Edmond de Rothschild, qui avait alors investi 50 millions de dollars pour fonder des écoles et des infrastructures en direction de la nouvelle vague de migrants juifs s’inst
Et c’est ainsi que les enfants de la famille Aaronsohn ont grandi, l’esprit clair, curieux intellectuellement, et suffisamment sûrs d’eux pour dire ce qu’ils pensaient lorsque c’était nécessaire.

Le livre de Srodes revient sur le NILI, le réseau d’espionnage aux accents de James Bond que trois enfants de la famille Aaronsohn ont formé en 1915 : une organisation secrète, pro-britannique, qui a opéré sous la domination turque en Palestine durant la Première Guerre mondiale et a prioritairement oeuvré aux alentours du petit village de Zichron Yaakov, au sud de Haifa.
A la tête de ce réseau, Aaron Aaronsohn, l’aîné de la fratrie Aaronsohn. L’individu est également un agronome de renommée mondiale, une célébrité internationale, à la fois homme d’Etat, diplomate et sioniste convaincu.
NILI est l’acronyme de la phrase en hébreu “Netzah Yisrael Lo Yeshaker,” qui se traduit par « l’Eternel Unique en Israël ne mentira jamais ». La phrase devait devenir le mot de passe de l’organisation secrète tout au long de son existence.
Comme le rappelle le récit soumis par Srodes, le réseau NILI avait trois principaux objectifs : aider l’invasion par les Britanniques de la Palestine depuis leur base en Egypte ; informer le monde de l’oppression des Juifs locaux par les Turcs et faire avancer les espoirs de la cause sioniste concernant l’établissement d’un foyer juif en Palestine.
C’est le statut de chercheur agricole de renommée international d’Aaron Aaronsohn qui lui a permis de se déplacer librement en Europe, aux Etats-Unis et au Moyen Orient, collectant des fonds auprès de riches américains sionistes ou livrant les informations nécessaires aux Britanniques aux moments les plus cruciaux.
« En tant que géologue et biologiste expérimenté, Aaron avait localisé les puits qui étaient secrets et hautement gardés sur une carte du désert du [Negev] », explique Srodes.
De plus, les Britanniques connaissaient très peu la géographie de la Palestine à l’époque, dit-il.
“L’idée de pénétrer dans le désert [pour attaquer les Turcs] était inenvisageable parce qu’il n’y avait aucun moyen de le traverser sans eau”, explique Sordes.
‘Aaron avait localisé les puits qui étaient secrets et hautement gardés sur une carte du désert du Negev’
“Mais Aaron a déclaré aux Anglais : ‘Tout ce dont vous avez besoin, c’est d’aller là où je vous dirai d’aller, et vous n’aurez plus qu’à vous déplacer d’un point d’eau à l’autre’. Et c’est ce qu’a fait Allenby. Il a traversé le désert et a pris les Turcs sur le flanc. Et après deux tentatives qui se sont avérées plutôt coûteuses, les Britanniques ont réussi à s’emparer des troupes Turques et sont arrivés avant Noël à Jérusalem en 1917 », déclare-t-il.
Pendant la plus grande partie de l’année 1917, Aaron est resté dans la clandestinité au Caire, se liant secrètement aux Britanniques. Sa sœur Sarah, pour sa part, en compagnie de son frère Alexander et de deux de ses amis proches — Avshalom Feinberg et Joseph Lishansky — ont formé le coeur de cette organisation d’espionnage qui continuait à accomplir son recueil de renseignement en Palestine.
A l’occasion de ses voyages dans le monde entier, Aaron a commencé à évoluer dans le milieu de la diplomatie et de la politique internationale. Il est entré en contact avec Chaim Weizmann, qui allait ultérieurement devenir le premier président de l’Etat d’Israël.
Weizmann, à l’époque, était à la tête de l’Organisation Sioniste Mondiale. Il était aussi un conseiller proche du Premier ministre anglais Lloyd George.
“Weizmann avait été chimiste en Grande Bretagne pendant la guerre”, raconte Srodes. “Et il avait des centaines de brevets, un grande nombre d’entre eux étant des [formules vitales] dont avait besoin l’industrie de guerre britannique. Et c’est ainsi qu’il avait acquis de l’influence au sein du gouvernement, et auprès de Lloyd George en particulier.”
Weizman se considérait comme étant capable d’être à la fois un conseiller influent de la politique britannique et un représentant neutre de l’Organisation Sioniste mondiale, indique Srodes.
Très vite, toutefois, un conflit amer a éclaté entre Aaronsohn et Weizmann. Le premier voulait se mettre aux côtés des Britanniques durant la guerre, tandis que le dernier était convaincu que la neutralité était la meilleure option pour les Juifs en quête d’un état.
“L’Organisation Mondiale Sioniste a eu le sentiment que la Première Guerre mondiale était une distraction de son objectif”, dit Srodes. “Alors il ne semblait pas raisonnable pour elle de prendre parti. Maintenant Weizmann a, bien sûr, joué double-jeu”.
‘Maintenant Weizmann a , bien sûr, joué double-jeu’
“Mais Aaronsohn a complètement rejeté cette notion”, ajoute-t-il. “Il a dit à Weizmann : ‘Vous devez prendre parti. Les Allemands sont aussi dangereux que les Turcs dans leur persécution des Juifs.’ Et Weizmann a répondu : ‘Je ne le pense pas. Nous ne savons pas, en plus, qui va l’emporter’”.
“Et ainsi, l’Organisation Sioniste Mondiale a fait un va-et-vient constant sur ce sujet pendant des années”, explique Srodes. “Et plus tard, lors de la Conférence de Paris sur la Paix en 1919, il y a eu des affrontements ouverts [sur cette question de la neutralité] entre Weizmann et Aaronsohn.”
En septembre 1917, toutefois, un pigeon voyageur porteur d’un message codé émanant du groupe d’espionnage clandestin s’est accidentellement posé sur la maison d’un gouverneur turc à Caesarea, ville située à mi-chemin de Tel Aviv et Haifa. La couverture du réseau NILI a été immédiatement levée.
Les soldats turcs ont saccagé Zichron Yaakov, menaçant de détruire le village entier. Ils ont également arrêté un certain nombre de personnes, parmi lesquelles Sarah Aaronsohn…….

http://fr.timesofisrael.com/avec-le-suicide-de-sarah-aaronsohn-lhistoire-israelienne-a-ete-reecrite-clame-un-auteur/?utm_source=A+La+Une&utm_campaign=51b2e0de7c-EMAIL_CAMPAIGN_2017_01_15&utm_medium=email&utm_term=0_47a5af096e-51b2e0de7c-55586581

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