21 juin 2017 - 23 octobre 2017
Le Centre Pompidou en
collaboration avec la Tate Britain de Londres et le Metropolitan Museum de New
York présente la plus complète exposition rétrospective consacrée à l’œuvre de
David Hockney.
L’exposition célèbre les 80
ans de l’artiste. Avec plus de cent soixante peintures, photographies,
gravures, installation vidéo, dessins, ouvrages... incluant les tableaux les
plus célèbres de l’artiste tels les piscines, les double portraits ou encore les
paysages monumentaux.., l’exposition restitue l’intégralité du parcours
artistique de David Hockney jusqu’à ses œuvres les plus récentes.
L’exposition s’attache
particulièrement à l’intérêt de l’artiste pour les outils techniques de
reproduction et de production moderne des images. Animé par un désir constant
de large diffusion de son art, Hockney a, tour à tour, adopté la photographie,
le fax, l’ordinateur, les imprimantes et plus récemment l’I Pad : « la création
artistique est un acte de partage ».
L’exposition s’ouvre avec
les œuvres de jeunesse, réalisées par Hockney à l’école d’art de sa ville
natale de Bradford. Images d’une Angleterre industrieuse, elles témoignent de
l’empreinte sur le jeune peintre du réalisme âpre, prôné par ses professeurs
adeptes du réalisme social du mouvement du Kitchen sink. De l’école d’art de
Bradford au Royal College of Art de Londres, Hockney découvre, assimile la
traduction anglaise de l’expressionisme abstrait élaborée par Alan Davie. De
l’œuvre de Jean Dubuffet, il retient une stylistique (celle du graffiti, de
l’art naïf..;) qui satisfait son projet de produire un art éloquent et
socialement, universellement accessible. Chez Francis Bacon, il puise l’audace
d’une expression qui aborde explicitement la question de l’homosexualité. Sa
découverte de l’œuvre de Picasso achève de le persuader qu’un artiste ne
saurait se limiter à un style donné. Il intitule une de ses premières
expositions : Démonstration de versatilité.
David Hockney découvre en
1964 la côte ouest des Etats-Unis. Il devient l’imagier d’une Californie
hédoniste et solaire. Son Bigger Splash (1967) accède au statut d’icône.
Hockney met en chantier ses grands doubles portraits par lesquels il exalte le
réalisme, la vision perspectiviste empruntés à la photographie qu’il pratique
alors de façon assidue. Aux Etats-Unis, où il réside de façon désormais
permanente, David Hockney est confronté à la prééminence critique du formalisme
abstrait (Art minimaliste, Stain color field..;). Aux grilles du Minimalisme,
il répond par la peinture de façades de building, ou de gazons taillés au
cordeau. Il traduit la peinture du « stain color field » (une peinture qui
procède à l’imprégnation de la toile par une couleur considérablement diluée),
dans une série d’œuvres sur papier illustrant l’eau d’une piscine soumise à un
éclairage diurne et nocturne.
Les décors et costumes que
conçoit David Hockney pour l’opéra l’éloignent d’un réalisme photographique
dont il a conscience d’avoir épuisé les ressources. Renonçant à la perspective
classique induite par l’appareil photographique (la vision du « cyclope
immobile » dira bientôt Hockney ), le peintre expérimente différents types de
constructions spatiales.
Reconsidérant la vision du
Cubisme, qui synthétise la vision d‘un spectateur en mouvement autour de son
sujet, Hockney se munit d’un appareil Polaroïd et assemble ses « joiners » :
images multiples recomposant une figure. Systématisant cette vision «
polyfocale », il compose Perblossom Highway, somme de plus d’une centaine de
photographies qui sont autant de points de vue différents. A la recherche de
nouveaux principes pour une évocation picturale de l’espace, Hockney s’inspire
des rouleaux de peinture chinois qui enregistrent la perception visuelle d’un
spectateur en mouvement. Combiné avec les points de vue multiples de l’espace
cubiste, la cinématique chinoise lui permet de concevoir Nichols Canyon qui
relate son parcours en automobile de la ville de Los Angeles à son atelier sur
les collines.
En 1997, David Hockney
revient dans le nord de l’Angleterre, sur les sites champêtres de son enfance.
Ses paysages intègrent la complexité spatiale de ses recherches reconsidérant
l’espace de la perspective classique. A l’aide de caméras haute définition, il
anime l’espace du cubisme, celui de ses « joiners » de Polaroïds, juxtapose des
écrans de télévision pour composer son cycle des quatre saisons, un sujet qui,
depuis la Renaissance, évoque l’inexorable passage du temps.
Dès les années 1980, David
Hockney s’empare des nouveaux outils infographiques disponibles avec lesquels
il conçoit un nouveau type d’images. Après les ordinateurs et les tablettes
graphiques, viennent le smartphone puis l’I Pad qui lui permettent de réaliser
des images graduellement plus sophistiquées qu’il fait circuler par le web dans
ses cercles amicaux.
L'exposition est organisée
en collaboration avec la Tate Britain (Londres), le Centre Pompidou (Paris) et
le Metropolitan Museum of Art (New York).
Commissaire : Mnam/Cci,
Didier Ottinger
https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/cR8ydbn/rKA9jL9
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