jusqu'au dimanche 16
juillet 2017
Cette exposition explore le
riche devenir de la figure du Golem dans les arts visuels, à travers un
parcours mêlant peinture, dessin, photographie, théâtre, cinéma, littérature,
bande dessinée et jeu vidéo.
Avec 136 œuvres provenant
de 28 institutions et prêteurs privés, cette exposition explore le riche
devenir de la figure du Golem dans les arts visuels, à travers un parcours
mêlant peinture, dessin, photographie, théâtre, cinéma, littérature, bande
dessinée et jeu vidéo. De la présentation d’un remarquable Sefer Yetsirah («
Livre de la Création ») imprimé à Mantoue en 1612 à la projection d’extraits de
Terminator 2, en passant par des œuvres de Boris Aronson, Christian Boltanski,
Gérard Garouste, Antony Gormley, Philip Guston, Amos Gitaï, R.B. Kitaj ou
Anselm Kiefer, l’exposition montre comment cette légende juive médiévale opère
encore aujourd’hui dans un imaginaire mondialisé.
Être d’argile animé à
l’aide de lettres sacrées, le Golem est l’un des mythes juifs les plus célèbres
et l’une des figures majeures de la littérature fantastique. Celui que l’on a
coutume de représenter sous les traits d’un géant aux pouvoirs surhumains n’a
cessé de fasciner et d’endosser de multiples significations au fil du temps.
Au Moyen Âge puis à la
Renaissance, c’est une entité connue des seuls mystiques, qui débattent des
opérations magiques permettant de lui donner vie. Au XIXe siècle, le Golem
devient une figure populaire : une créature destinée à soulager la communauté
juive de travaux pénibles et à la protéger des persécutions. Mais nombre de
récits insistent sur l’épisode ou cet être se retourne contre Rabbi Yehuda
Loew, son créateur, et c’est à ce moment que naissent les premières images du
Golem. Hugo Steiner-Prag lui donne, en 1915, une physionomie mongoloïde et
inquiétante, dans les illustrations du célèbre roman de Gustav Meyrink, et Paul
Wegener lui confère, dans son film de 1920, des traits qui marqueront
durablement l’imagier du XXe siècle. La légende du Golem fascine les artistes,
qui y voient une métaphore de leur position de créateurs face à une matière
inerte à laquelle « donner vie ». D’emblée, ils soulignent l’ambivalence du
personnage : être miraculeux et monstrueux à la fois, il oscille entre humanité
et inhumanité, entre protection et menace.
La plasticité du mythe du
Golem est à l’origine de la plupart des créatures artificielles, imaginaires ou
réelles, et sa féconde descendance ne cesse de croître, notamment dans le domaine
de la robotique et de l’informatique. Précurseur des superhéros et des avatars
numériques, le Golem est aussi une figure qui permet de penser un monde ou
l’homme pourrait perdre le contrôle sur ses inventions.
Commissariat
Ada Ackerman, Thalim-CNRS et
Paul Salmona, mahJ
https://www.mahj.org/fr/programme/golem-avatars-d-une-legende-d-argile-47805
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