jueves, 22 de junio de 2017

113 ORS D'ASIE. MUSEE GUIMET


Du 21 juin au 18 septembre 2017
Sur tout le continent asiatique, l’or tient une place centrale. Présent dans la symbolique bouddhique, le bouddhisme tantrique et, pour une moindre part, l’hindouisme et le jainisme, le lumineux métal ne pouvait que s’inscrire dans une exposition d’envergure. Pour cette occasion le musée national des arts asiatiques – Guimet a choisi d’interroger ses propres collections, dont certaines, ressorties des réserves, restaurées ou nouvellement acquises, viendront former un ensemble de 113 chefs-d’œuvre. C’est avec un regard d’orfèvre que le MNAAG explore et pose ainsi le cadre des échanges du métal inaltérable et des raisons de sa rareté, qu’il soit poudre d’or au Japon, en Chine ou en Corée, émissions monétaires dans l’Afghanistan kouchane ou parure de maharajahs indiens. Les techniques d’extraction et du travail de l’or seront abordées en préambule, avant qu’un florilège de splendeurs ne raconte sa fabuleuse épopée, les raisons de l’attrait et du pouvoir de séduction qu’il suscita en Asie, mille et une histoires en or autour de 113 pièces.


Qu’il s’agisse d’hommage rendu aux reliques de maîtres défunts, d’images d’êtres vénérés, d’objets rituels sur les autels, l’or fut hautement recherché pour sa parfaite pureté comme l’exige la loi bouddhique. C’est d’ailleurs le bouddhisme qui lui ouvre de vastes horizons aux résonances toutes symboliques : comment la lumineuse carnation du Bouddha ne pourrait être mieux évoquée que par l’or ? Vecteur d’éternité, l’or tient dans la parure funéraire, comme dans la conservation de la mémoire, une fonction de premier ordre, offrant à la statuaire de saisir de façon frappante ces facteurs d’unité à l’échelle du continent asiatique, de telle sorte que lorsque l’or est absent, le bronze ou le bois doré en jouent les substituts.

Quand l’or fréquemment mentionné est stimulé dans les sutras, les vêtements rapiécés des compagnons du bouddha historique deviennent les prétextes à la création de luxueux patchworks à bande d’or, tout comme l’or présent dans le costume de Lucknow, dernier bastion de l’Inde moghole. Promesse d’éternité, l’or défie le temps humain et joue la transmission : l’empereur de Chine, Qianlong, ne fit-il pas calligraphier à l’encre d’or des plaques de jade, ses propres écrits sur l’éthique et la philosophie en politique, à l’occasion de son quatre-vingtième anniversaire ?
Investi de la symbolique du pouvoir et de la richesse, l’or et ses fastes sont évoqués à travers le matériel archéologique mais aussi la production d’objets de luxe dans l’Inde moghole. En Afghanistan, durant la dynastie kouchane (1er-3e siècle), le monnayage en or apparaît et la monnaie d’or qui fait référence à l’irruption des nomades dans le monde sédentaire, exprimait aussi l’immense prestige et la puissance du souverain, l’Altaï étant la source de l’or. En écho au monde des steppes, certains objets archéologiques tel que la couronne typique du royaume de Silla (5e-6e siècle) provenant d’une tombe de Kyongung en Corée, attestait de l’importance du faste au temps des Trois Royaumes.
Au Japon, l’or habille de grâce les éblouissants objets de laque, les paravents et textiles de l’apogée bourgeoise, les plus raffinés comme les plus frivoles du monde flottant, rappelant ici que la fascination pour le métal magique n’empêche pas le vieil adage : « tout ce qui brille n’est pas d’or ».


http://www.guimet.fr/fr/expositions/expositions-a-venir/113-ors-d-asie

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