Du 21 juin au 18 septembre
2017
Sur tout le continent
asiatique, l’or tient une place centrale. Présent dans la symbolique
bouddhique, le bouddhisme tantrique et, pour une moindre part, l’hindouisme et
le jainisme, le lumineux métal ne pouvait que s’inscrire dans une exposition
d’envergure. Pour cette occasion le musée national des arts asiatiques – Guimet
a choisi d’interroger ses propres collections, dont certaines, ressorties des
réserves, restaurées ou nouvellement acquises, viendront former un ensemble de
113 chefs-d’œuvre. C’est avec un regard d’orfèvre que le MNAAG explore et pose
ainsi le cadre des échanges du métal inaltérable et des raisons de sa rareté,
qu’il soit poudre d’or au Japon, en Chine ou en Corée, émissions monétaires
dans l’Afghanistan kouchane ou parure de maharajahs indiens. Les techniques
d’extraction et du travail de l’or seront abordées en préambule, avant qu’un
florilège de splendeurs ne raconte sa fabuleuse épopée, les raisons de
l’attrait et du pouvoir de séduction qu’il suscita en Asie, mille et une
histoires en or autour de 113 pièces.
Qu’il s’agisse d’hommage
rendu aux reliques de maîtres défunts, d’images d’êtres vénérés, d’objets
rituels sur les autels, l’or fut hautement recherché pour sa parfaite pureté
comme l’exige la loi bouddhique. C’est d’ailleurs le bouddhisme qui lui ouvre
de vastes horizons aux résonances toutes symboliques : comment la lumineuse
carnation du Bouddha ne pourrait être mieux évoquée que par l’or ? Vecteur
d’éternité, l’or tient dans la parure funéraire, comme dans la conservation de
la mémoire, une fonction de premier ordre, offrant à la statuaire de saisir de
façon frappante ces facteurs d’unité à l’échelle du continent asiatique, de
telle sorte que lorsque l’or est absent, le bronze ou le bois doré en jouent
les substituts.
Quand l’or fréquemment
mentionné est stimulé dans les sutras, les vêtements rapiécés des compagnons du
bouddha historique deviennent les prétextes à la création de luxueux patchworks
à bande d’or, tout comme l’or présent dans le costume de Lucknow, dernier bastion
de l’Inde moghole. Promesse d’éternité, l’or défie le temps humain et joue la
transmission : l’empereur de Chine, Qianlong, ne fit-il pas calligraphier à
l’encre d’or des plaques de jade, ses propres écrits sur l’éthique et la
philosophie en politique, à l’occasion de son quatre-vingtième anniversaire ?
Investi de la symbolique du
pouvoir et de la richesse, l’or et ses fastes sont évoqués à travers le
matériel archéologique mais aussi la production d’objets de luxe dans l’Inde
moghole. En Afghanistan, durant la dynastie kouchane (1er-3e siècle), le
monnayage en or apparaît et la monnaie d’or qui fait référence à l’irruption
des nomades dans le monde sédentaire, exprimait aussi l’immense prestige et la
puissance du souverain, l’Altaï étant la source de l’or. En écho au monde des
steppes, certains objets archéologiques tel que la couronne typique du royaume
de Silla (5e-6e siècle) provenant d’une tombe de Kyongung en Corée, attestait
de l’importance du faste au temps des Trois Royaumes.
Au Japon, l’or habille de
grâce les éblouissants objets de laque, les paravents et textiles de l’apogée
bourgeoise, les plus raffinés comme les plus frivoles du monde flottant,
rappelant ici que la fascination pour le métal magique n’empêche pas le vieil
adage : « tout ce qui brille n’est pas d’or ».
http://www.guimet.fr/fr/expositions/expositions-a-venir/113-ors-d-asie
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