du 21 mars au 23
juin 2019
À l’occasion de la
Semaine du dessin, dédiée cette année aux arts du spectacle, le Musée Nissim de
Camondo présente, du 21 mars au 23 juin 2019, une exposition consacrée aux
rapports privilégiés que le chimiste, peintre et décorateur Édouard Bénédictus
(1878-1930) a entretenus avec l’univers du spectacle. L’exposition « Édouard
Bénédictus. Le spectacle en couleurs » revient sur la contribution aux arts de
la scène de ce créateur prolifique et pluridisciplinaire dont les œuvres
révèlent toute sa virtuosité à jouer des couleurs et des motifs. Celles-ci sont
issues du fonds du département des Arts graphiques du Musée des Arts
Décoratifs, l’un des plus importants en France et qui conserve les plus
remarquables productions de cet artiste dont certaines n’ont jusqu’alors jamais
été exposées.
Édouard Bénédictus
fait l’admiration de ses contemporains par la diversité de ses talents. Ses
découvertes de chimiste sont fameuses : il brevette notamment en 1909 un
procédé de verre feuilleté qui constitue une véritable avancée pour l’industrie
automobile. De même, son œuvre en tant qu’artiste décorateur spécialisé dans le
textile ainsi que ses modèles de compositions décoratives publiés dans les
années 1920 sont présentés dans plusieurs expositions et publications. En revanche,
c’est la première fois que ses dessins de décors et de costumes sont étudiés
pour eux-mêmes.
Féru de musique et
d’arts de la scène, il nourrit très tôt des liens avec le milieu du spectacle
et de la musique. Remarqué à de nombreux galas et spectacles, il devient membre
de la Société des Apaches. Il côtoie dans ce vivier intellectuel des
compositeurs comme Maurice Ravel et Maurice Delage, mais aussi des décorateurs
à l’exemple de Georges Mouveau qui travaille alors pour l’Opéra de Paris.
Édouard épouse également en deuxièmes noces la cantatrice Violette Gounin.
De 1918 à 1920,
Édouard Bénédictus œuvre pour des représentations, pièces de théâtre et
fééries. Ses dessins de décors, rideaux de scène et autres dispositifs
scéniques traduisent tantôt le faste cultivé, tantôt l’ingéniosité sobre,
tantôt la drôlerie de son esprit. Ses productions sont d’une grande diversité
et couvrent un large répertoire, de La Mégère apprivoisée de Shakespeare à la
féérie orientale Les Mille et une nuits en passant par le drame lyrique
Polyphème. Puis, dans les années 1920, il se consacre entièrement aux arts
décoratifs, se focalisant sur la conception de motifs décoratifs pour des
papiers peints et surtout des textiles, dans un style représentatif du
mouvement Art déco. Il collabore notamment avec les maisons Brunet, Meunié et
Cie puis Tassinari & Chatel.
Parmi les
représentations pour lesquelles le Musée des Arts Décoratifs conserve des
œuvres, deux sont particulièrement emblématiques du travail de Bénédictus. La
première est la reprise du 21 septembre 1918 de Plus ça change, féerie comique
de Rip représentée pour la première fois à Paris le 7 septembre 1915 au théâtre
Michel.
La deuxième
représentation est la féérie orientale des Mille et une nuits, écrite par
Maurice Verne et dirigée par Firmin Gémier. Présentée au Théâtre des
Champs-Elysées le 12 mai 1920 puis reprise au Théâtre des Variétés un mois plus
tard, cette représentation réunit de grands noms des arts du spectacle à
l’instar d’Andrée Mégard, Régina Camier, Victor Francen, le clown Footit ou
encore le danseur Habib Benglia. Les dessins de Bénédictus, précieux et
chatoyants, font surgir le palais du Calife, le bain des sultanes ou encore la
mosquée, habillent des bouffons, des princesses, des danseuses ou encore des
cortèges d’animaux parfois fantastiques. Ils sont nourris par des recherches
sur les motifs animaux et géométriques et par une réflexion poussée sur la
construction des éléments de décor, dont on trouve la trace dans les carnets de
l’artiste, qui témoignent de son imagination foisonnante.
Si le Musée des Arts
Décoratifs rend aujourd’hui hommage à Édouard Bénédictus, c’est avant tout
parce qu’il conserve un important fonds de dessins de cet artiste, qui sont
pour l’essentiel rentrés dans les collections en 1939 grâce au don de la veuve
de l’artiste, Violette Gounin. Cette sélection d’œuvres met en lumière toute la
curiosité et l’ingéniosité de son esprit ainsi que son génie et son plaisir à
marier les couleurs et les motifs.
https://madparis.fr/francais/musees/musee-nissim-de-camondo/expositions/expositions-en-cours/edouard-benedictus-le-spectacle-en-couleurs/
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