sábado, 27 de abril de 2019

PHILARMONIE DE PARIS. PETER SELLARS MET EN SCÈNE LES LARMES DE SAINT PIERRE


Le cycle de madrigaux de Roland de Lassus Les Larmes de saint Pierre est interprété par le Los Angeles Master Chorale. Dans la mise en scène de Peter Sellars, le repentir de Pierre après son reniement prend une dimension universelle.
Dans son chant du cygne, Lagrime di San Pietro, Lasso a distillé sagesse, expérience et complexité. « Une polyphonie aussi profonde et avec un tel sens du détail est totalement sculpturale », observe Sellars. Et de remarquer que la composition de Lagrime suit seulement de trente ans la mort d’une autre artiste phare de la Haute Renaissance : Michel Ange.

« On retrouve aussi dans l’écriture de Lasso cette intensité musculaire qui rappelle le langage expressif, si familier à nos yeux, de Michel Ange. » Les deux artistes sont tous deux porteurs d’une vision, celle d’une « spiritualité incarnée : le muscle de l’énergie spirituelle et la lutte contre la douleur pour atteindre la transformation de soi. »

« La genèse de ce projet remonte à 2011 quand Peter et moi travaillions ensemble sur Griselda de Vivaldi à l’Opéra de Santa Fe », rappelle Grant Gershon, directeur artistique Kiki & Davis Gindler de la Los Angeles Master Chorale. « J’ai toujours été particulièrement touché par sa façon d’amener les chanteurs à relier leurs émotions les plus profondes et les plus complexes à la musique. » Gershon a perçu le potentiel qu’offrirait la mise en scène par Sellars d’une œuvre entièrement a cappella, « sans tampon entre les chanteurs et le public. Toute la structure, les couleurs, les textures et l’émotion d’une grande œuvre seraient portées par la sonorité pure de la voix humaine. »


Et Lagrime di San Pietro s’avéra « la pièce idéale » pour tester cette approche – tout en représentant un lot de défis considérables. Gershon explique : « Le problème, et qui ne date pas d’hier, est que l’on a enfermé cette musique pourtant chargée d’émotions, voire d’angoisse, dans une interprétation très corsetée, révérencieuse. (Et pour parler franchement, je dirais qu’il en existe plusieurs enregistrements tout à fait ravissants mais mortellement ennuyeux.) Peter et moi sentions que la vérité de cette musique pouvait être libérée par le mouvement et par un accent très fort mis sur la poésie. »

https://philharmoniedeparis.fr/fr/magazine/peter-sellars-met-en-scene-les-larmes-de-saint-pierre

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