miércoles, 24 de abril de 2019

LE DIRECTEUR DE L'ENA DÉFEND SON ÉCOLE, MENACÉE DE SUPPRESSION, DANS UNE TRIBUNE


Patrick Gérard tient à "rétablir quelques vérités" avant la conférence de presse d'Emmanuel Macron, qui pourrait entériner la disparition de son école.
Le HuffPost avec AFP

Patrick Gérard, directeur de l'ENA, publie une tribune à la veille d'une conférence de presse d'Emmanuel Macron, qui pourrait annoncer la suppression de l'école (ici photographiée en 2013).

POLITIQUE - C’est un plaidoyer, à la veille d’une conférence de presse du président de la République, qui pourrait annoncer la fermeture de l’ENA. Le directeur de l’École nationale d’administration, Patrick Gérard, a pris la plume pour défendre son école, dans une tribune à paraître ce mercredi 24 avril dans Le Figaro.
Tout en se défendant de vouloir “participer au débat actuel sur l’avenir de l’ENA, qui sera tranché par le président de la République”, Patrick Gérard estime de son “devoir de rétablir quelques vérités” face aux critiques visant l’école. Elles “choquent voire blessent profondément ses élèves et ses personnels”, souligne-t-il.
Des étudiants “sincèrement soucieux de s’engager”
“Non, les élèves de l’ENA ne sont pas mus par le désir de compliquer la vie de leurs concitoyens”, commence-t-il, jugeant ses étudiants “sincèrement soucieux de s’engager pour leur pays, pour l’intérêt général et le bien commun”.
“Non, les élèves de l’ENA ne sont pas tous ‘des jeunes de 25 ans’” mais ont un ”âge moyen de 31 ans et demi” à la sortie de l’école et y entrent après “plusieurs années d’expérience professionnelle” ou “après des études supérieures plus longues qu’autrefois”, poursuit-il.
Le patron de l’ENA conteste également que les étudiants y entrent “par favoritisme” puisqu’il passent “un concours exigeant”.
“Il faut encore mieux faire”
La création de l’école en 1945, rappelle-t-il aussi, visait précisément à mettre fin à “un système de cooptation” des hauts fonctionnaires. Et “l’actuelle promotion Molière ne compte aucun enfant d’énarque, de ministre ou de parlementaire”, fait-il valoir.
Pour autant, concède Patrick Gérard, “on peut regretter que seuls 19 % des élèves actuels aient un parent ouvrier, commerçant, employé, agriculteur, artisan ou chômeur” et “il faut encore mieux faire”.
Selon lui aussi, la scolarité a été “profondément rénovée” et “les élèves de l’ENA ne sont pas coupés des réalités de leur époque”, œuvrant notamment “en faveur de personnes défavorisées” à Strasbourg, où l’école est installée depuis les années 90.
4 présidents de la Ve République en sont issus
Seuls 2,5% des anciens élèves de l’ENA exercent “une fonction ou un mandat politique” comme c’est le “cas aujourd’hui de 15 députés sur 577″, ajoute-t-il. L’ENA, assure encore Patrick Gérard, “n’a pas le monopole de la haute fonction publique” puisque “plus de la moitié” des ambassadeurs, préfets ou recteurs n’en sont pas issus.

Emmanuel Macron est susceptible de confirmer jeudi lors d’une conférence de presse la suppression de cette école, une annonce qu’il s’apprêtait à faire lors de son allocution du 15 avril, annulée en raison de l’incendie de Notre-Dame, selon plusieurs médias dont l’AFP.
L’ENA a formé en un peu plus de 70 ans quelque 7000 hauts fonctionnaires français et accueilli plus de 3700 élèves étrangers, venus de 134 pays. Quatre présidents de la Ve République -Emmanuel Macron, François Hollande, Jacques Chirac et Valéry Giscard d’Estaing-, en sont diplômés.

https://www.huffingtonpost.fr/entry/le-directeur-de-lena-defend-son-ecole-menacee-de-suppression-dans-une-tribune_fr_5cbf7222e4b01b6b3ef95f23?utm_hp_ref=fr-homepage

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