27 AVRIL – 17
NOVEMBRE 2019
L’actrice fétiche
d’Alfred Hitchcock, devenue en 1956 princesse de Monaco à la suite de son
mariage avec le prince Rainier III, demeure une figure de légende trente-sept
ans après sa disparition en 1982. A l’occasion du quatre-vingt-dixième
anniversaire de sa naissance, le musée Christian Dior de Granville a souhaité
mettre en lumière la personnalité et le style de la princesse, icône éternelle.
Dès sa rencontre
avec le prince Rainier, Grace montre un goût tout particulier pour les
créations Dior. Lors du bal donné pour ses fiançailles à l’hôtel
Waldorf-Astoria de New York, elle apparaît vêtue d’une robe réalisée
spécialement par les ateliers de la Maison et pose, la même année, pour un
portrait officiel, signé Yousuf Karsh, habillée du modèle haute couture
Colinette, imaginé par le couturier-fondateur pour sa collection automne-hiver
1956-1957. Après la disparition de Christian Dior, Marc Bohan, devenu directeur
artistique de la Maison en 1961, trouve en elle l’incarnation parfaite d’une
élégance racée, moderne, sobre et raffinée, en symbiose avec sa vision de la
couture. La princesse voit en Marc Bohan non seulement le couturier de l’air du
temps et du glamour monégasque, mais aussi un ami, proche de la famille. En
1967, la princesse accepte d’être la marraine de la griffe Baby Dior et
inaugure la boutique pour enfants en compagnie du directeur artistique. Elle
décore sa propre salle de bains de flacons de parfum de la Maison et reçoit, au
Palais princier, Serge Heftler-Louiche, l’ami d’enfance granvillais de
Christian Dior, devenu président de Christian Dior Parfums.
Riche d’une
sélection d’environ quatre-vingt-dix robes issues de la garde-robe
précieusement conservée au Palais de Monaco, l’exposition propose une « vision
double » de la princesse : celle de son personnage public, distingué et
gracieux dans ses apparitions officielles, et celle d’une femme moderne, épouse
et mère attentionnée. Autour de ses robes de haute couture Dior, des portraits,
des photographies, des reportages, des extraits de films d’actualités, des
dessins de décors de fêtes créés par le décorateur et costumier de théâtre
André Levasseur, des croquis, des flacons de parfum et des lettres témoignant
de sa correspondance avec la Maison célèbrent le charme et la beauté de Grace.
Des grands bals aux
voyages officiels à travers le monde, en passant par des événements artistiques
et des œuvres de charité, l’exposition révèle l’habileté de la princesse à
toujours choisir des tenues appropriées pour chaque moment, avec un sens du
spectacle hérité de ses années hollywoodiennes, que tempèrent les nécessités de
sobriété propres à son statut de princesse. En famille et dans sa vie privée,
Grace retrouve l’attrait pour le confort, une simplicité contemporaine et une
allure sportive, souvenirs de sa jeunesse américaine.
Parmi ses robes
griffées Dior se devinent ses préférences pour les robes chemisiers, les
tailleurs en tweed, les robes blouses, les tenues à la coupe nette et
structurée. Pour le soir, cette ambassadrice des arts favorise les déploiements
de broderies-bijoux ainsi que les robes en mousseline vaporeuse et les
ornements de plumes qui laissent un sillage de légèreté et de délicatesse sur
son passage. Les nombreuses robes imprimées ou brodées de fleurs rappellent ses
créations personnelles de tableaux floraux et son goût pour le jardinage. Un
vif intérêt qu’elle partage avec Christian Dior qui, fasciné par la beauté de
la nature, nourrit une passion pour les fleurs et les jardins depuis son
enfance passée à Granville, ville normande baptisée la « Monaco du Nord », avec
laquelle les Grimaldi ont un lien historique fort, noué au XVIIIe siècle.
Grace de Monaco
était une femme de son temps, pour qui la mode et le style Dior en particulier
étaient nécessaires au prestige de son rôle de première dame tout en
s’accordant avec une vie active engagée au service des autres. Elle aurait pu
trouver en l’actuelle directrice artistique de la Maison, Maria Grazia Chiuri,
une âme sœur, elle qui déclarait : « Je suis fondamentalement une féministe. Je
pense que les femmes peuvent accomplir tout ce qu’elles décident de faire*. »
*Traduit de
l’anglais : « I am basically a feminist. I think that women can do anything
they decide to do. » Citation extraite du livre The Grace Kelly Years: Princess
of Monaco, de Frédéric Mitterrand (Editions Skira/Grimaldi Forum Monaco, 2007,
p. 223).
Commissariat de
l’exposition
Florence Müller,
commissaire générale
Gwénola Fouilleul,
commissaire associée
Scénographie
Agence Alighieri :
Simon Jaffrot et Noémie Bourgeois
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