Par Joël Chatreau
L'émotion est grande à travers toute la France et dans de nombreux
pays étrangers. Jacques Chirac, ancien président durant deux mandats et chef de
la droite française pendant des décennies, est décédé jeudi matin. D'abord
frappé par un accident vasculaire cérébral en 2005, il était malade depuis
quelques années et n'apparaissait plus en public; il avait 86 ans.
La triste nouvelle a été annoncée par sa famille : "Le
président Jacques Chirac s'est éteint ce matin au milieu des siens,
paisiblement", a déclaré Frédéric Salat-Baroux, qui est l'époux de Claude
Chirac, la fille du défunt.
Jacques Chirac était considéré comme un "grand fauve" de
la politique française. Créateur du RPR, l'ex parti de droite remplacé
désormais par Les Républicains, il a été maire de Paris pendant trois mandats
entre 1977 et 1995, ministre dans nombre de gouvernements, également deux fois
Premier ministre sous Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand et bien
sûr président de la République durant 12 ans, de 1995 à 2007. Il n'avait réussi
à atteindre le sommet de l'Etat qu'après deux défaites successives aux
élections présidentielles de 1981 et 1988.
Des prises de position historiques... et des ennuis judiciaires
L'ancien locataire de l'Elysée a connu au cours de sa longue carrière
des hauts et des bas, il a obtenu d'importants succès mais a aussi commis des
erreurs "magistrales". Entre autres, il est l'homme qui a dit
"non" à la deuxième guerre qui a été menée en Irak, celui qui a enfin
clairement reconnu la responsabilité de l'Etat français dans la déportation des
Juifs lors de la Seconde Guerre mondiale, et puis qui a poussé un cri d'alarme
pour essayer de sauver la planète - sa fameuse petite phrase "Notre maison
brûle et nous regardons ailleurs !" - bien avant ceux qui sont maintenant lancés
au niveau international.
En revanche, le premier mandat présidentiel de Jacques Chirac a été
notamment marqué par une gaffe politique lourde de conséquences : en 1997, en
décrétant la dissolution de l'Assemblée nationale, il va provoquer une large
déroute de son camp de droite, l'obligeant à cohabiter avec un Premier ministre
socialiste, Lionel Jospin. En 2011, il va également réaliser une première à son
corps défendant, devenant le premier chef d'Etat français condamné par la
justice à une peine de prison - deux ans avec sursis - pour une affaire
d'emplois fictifs à la Mairie de Paris.
Les réactions de la classe politique française sont tombées en
cascade :
L'ancien président socialiste, François Hollande, salue "un
combattant", "un humaniste" qui "avait su établir un lien
personnel avec les Français".
L'ex-président de droite, Nicolas Sarkozy, qui avait des relations
parfois tendues avec lui, estime qu' "il a incarné une France fidèle à ses
valeurs universelles et à son rôle historique" et qu' "il n'a jamais
rien cédé sur notre indépendance".
Alain Juppé, fidèle parmi les fidèles, qui fut son Premier
ministre, pleure un ami : "Pendant plus de 40 ans, j'ai vécu avec Jacques
Chirac une relation exceptionnelle de fidélité, de confiance, d'amitié
réciproques, qui n'était pas seulement politique mais d'abord
personnelle".
https://fr.euronews.com/2019/09/26/jacques-chirac-l-ancien-president-francais-longtemps-chef-de-la-droite-est-mort-a-l-age-de
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