miércoles, 26 de marzo de 2014

VAN GOGH/ ARTAUD EN EL ORSAY



Vincent van GoghPortrait de l'artiste au chevalet© Amsterdam, Van Gogh Museum (Fondation Vincent van Gogh)

Quelques jours avant l'ouverture d'une rétrospective Van Gogh à Paris en 1947, le galeriste Pierre Loeb suggéra à Antonin Artaud (1896-1948) d'écrire un texte sur le peintre.
Prenant le contrepied de la thèse de l'aliénation, Artaud s'attacha à démontrer comment la lucidité supérieure de Van Gogh gênait les consciences ordinaires. En voulant l'empêcher d'émettre "d'insupportables vérités", ceux que sa peinture dérangeait le poussèrent au suicide.

En s'appuyant sur les catégories ou les désignations singulières mises en avant par Artaud dans Van Gogh le suicidé de la société, le parcours de l'exposition se déroule à travers une quarantaine de tableaux, un choix de dessins et de lettres de Van Gogh ainsi qu'une sélection d'oeuvres graphiques du poète-dessinateur.

Lecture dans l'exposition, tous les jeudis entre 19h et 20h30, du Suicidé de la société d'Antonin Artaud par Jean-Luc Debattice, comédien.
Van Gogh le suicidé de la société


Man RayAntonin Artaud© Centre Pompidou, MNAM-CCI, dist. RMN-Grand Palais / Jacques Faujour © Man Ray Trust / ADAGP, Paris 2014

Cette exposition a été conçue et mise en scène à partir du texte d'Antonin Artaud (1896-1948), Van Gogh le suicidé de la société.
A la fin de l’année 1946, Pierre Loeb (1897-1964), fondateur de la galerie Pierre à Paris, suggéra à Artaud d'écrire sur Van Gogh en pensant qu'un artiste comme lui, qui avait été interné pendant 9 ans dans un hôpital psychiatrique, était le mieux placé pour écrire sur un peintre considéré comme fou.
Artaud, qui s'occupait alors de l'édition de ses oeuvres, ne fut pas emballé par le projet.

La publication d'extraits du livre du psychiatre François-Joachim Beer, Du démon de Van Gogh, à l'occasion de l'ouverture d'une exposition Vincent Van Gogh au Musée de l'Orangerie à Paris à la fin du mois de janvier 1947, mit le feu aux poudres. Artaud s'insurgea contre le tableau clinique de la folie du peintre dressé par Beer et prenant le contre-pied de cette analyse, il accusa la société toute entière d'avoir poussé Van Gogh au suicide par indifférence ou pour l'empêcher d'émettre d'insupportables vérités.
"Et c'est ainsi que Van Gogh est mort suicidé, parce que c'est le concert de la conscience entière qui n'a plus pu le supporter".
Après une brève visite à l'exposition de l'Orangerie, Artaud s'appuya sur le catalogue et sur deux livres illustrés en couleurs - Vincent van Gogh avec un texte de Wilhelm Uhde, publié par Phaidon en 1936 et Van Gogh de Anne Marie Rosset, publié par P. Tisné 1941 – pour s'immerger dans l'oeuvre du peintre.
Il se fit lire à voix haute les lettres de Vincent à son frère Theo par Paule Thévenin qui l'assistait dans son travail. Le texte rédigé sur un cahier d'écolier de manière fragmentaire, avec des reprises, et en partie improvisé fut dicté entre le 8 février et le 3 mars 1947 à Paule Thévenin qui le transcrivit.
Le livre parut à la fin de l’année 1947 chez K éditeur.

En s'appuyant sur l'analyse et les expressions d'Artaud, l'exposition propose un parcours inédit à travers des oeuvres de Van Gogh connues de lui et regroupées selon les désignations du poète.

Le titre de l'exposition est issu du titre de l'ouvrage d'Antonin Artaud, Van Gogh le suicidé de la société, © Editions Gallimard, 1974.

http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/au-musee-dorsay/presentation-detaillee/article/van-gogh-artaud-37162.html?tx_ttnews[backPid]=254&cHash=602ad3b13e

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