Le nouveau président de la République aurait-il des goûts musicaux
un peu plus tournés vers le répertoire classique que ses prédécesseurs ?
Emmanuel Macron, le plus
mélomane des présidents ?, © Getty / Aurelien Meunier
Pendant la campagne
d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle, certains médias ont révélé une
anecdote sur le candidat : il a été pianiste, pendant 10 ans, et a même reçu le
3ème prix au conservatoire d’Amiens.
Ce qu’il reste de son
éducation musicale, c’est un goût prononcé pour la musique classique et l’opéra.
Dans une interview donnée à ClassiqueNews, le nouveau président de la
République (encore candidat au moment de la publication de l’article), révèle
ses goûts musicaux, assez éloignés de ses prédécesseurs.
J’ai une grande admiration
pour Rossini. [...] Du Barbier au Voyage à Reims en passant par La Cenerentola,
il a créé un style irrésistible, mais je suis sensible aussi à ses opéras
sérieux, comme Moïse ou Maometto II qu’on donne si rarement.
Rossini mais aussi Bach qui
a « beaucoup compté pour [lui] ». « Son oeuvre pour clavier (orgue, clavecin)
et pour violoncelle est d’une précision qui n’empêche pas l’élévation
spirituelle, mais pour ainsi dire la favorise », confie Emmanuel Macron au journaliste
de Classique News.
Et dans ses coups de cœur
musicaux, le président de la République mentionne aussi les œuvres de Schumann
qui « porte des images et des sentiments qu’[il] ne trouve nulle part ailleurs
», et un « grand attachement à Liszt ».
La chanson française à
l’honneur
Dans l’histoire de la
Cinquième République, c’est la première fois qu’un président semble vraiment
apprécier la musique classique et l’opéra. Si l'on remonte le temps, ses deux
prédécesseurs, François Hollande et Nicolas Sarkozy préfèrent, par exemple, la
chanson française.
Les deux présidents, lors
de leurs mandats respectifs, avaient participé à l'élaboration d’une ‘playlist’
de musiques qu’ils écoutaient. Dans la sélection musicale de Nicolas Sarkozy on
trouvait Brassens, Elvis Presley, Céline Dion ou Aznavour. Tandis que François
Hollande écoutait plutôt Léo Ferré, Zaz, Christine and the queens, Nolwenn
Leroy, Joe Dassin ou La Grande Sophie. Pas l’ombre d’un compositeur de musique
'classique'.
Jacques Chirac aimait dire,
selon le journaliste Benoît Duteurtre, qu’il écoutait Pierre Boulez, sans que
cette information ne soit vérifiée. Ses goûts musicaux n’ont jamais été révélés
clairement, sauf ceux pour la musique asiatique. En revanche, sa fille
Laurence, décédée en avril 2016, était mélomane. Dans un documentaire diffusé
en 1975 et rapporté par France 3, elle raconte qu’elle aurait aimé que son
père, s’il n’avait pas fait de politique, soit auteur-compositeur car elle
aimait beaucoup la musique classique.
Un début de Ve République
plus littéraire que mélomane
Les autres présidents
n’étaient pas beaucoup plus attirés par le grand répertoire, ou même la
musique… Charlesde Gaulle n’écoutait pratiquement jamais de musique, n’aimait
pas l’opéra, et préférait largement la littérature classique aux œuvres
musicales.
Même constatation pour
Georges Pompidou, président très cultivé mais relativement désintéressé de la
musique. Il pouvait cependant se plonger dans la poésie et a participé à une
anthologie de la poésie française… Pompidou vouait aussi une passion pour l’art
: « l’expression d’une époque, d’une civilisation, [...] le meilleur témoignage
que l’homme, et aussi une nation, puisse donner de sa dignité »témoignait-il.
Dans la même veine de ces présidents très littéraires, François Mitterrand
préférait les livres aux disques, ce qui se révélait dans ses discours remplis
de formules habiles.
Seul Valéry Giscard
d’Estaing, accordéoniste à ses heures perdues, semble s’approcher le plus du
monde de la musique. « La musique c’est quelque chose de fondamental, c’est un
univers intemporel, un espace qu’on ne peut pas visualiser. La musique c’est
une autre dimension dans laquelle on se sent libre, mobile […]. C’est un
bonheur inqualifiable, un plaisir, une chose raffinée et savante, un bien-être
», racontait l’ancien président à la radio.
Le « Mozart de l'Elysée »,
comme le surnommait ses collègues du ministère de l'Economie quand il était à
Bercy, a déjà avancé quelques mesures qui pourraient être prises pour la
culture, mais n'a pas encore désigné son/sa futur(e) ministre.
https://youtu.be/GPxVgPGM-DQ
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