Emmanuel Macron
rencontre le président italien Sergio Mattarella ce 2 mai au château d'Amboise,
à l'occasion du 500e anniversaire de la mort de l'artiste.
DIPLOMATIE - Il n’y
avait que Léonard de Vinci pour apaiser les relations franco-italiennes.
Refroidies fin 2018, elles semblent désormais au beau fixe. Symbole de cette
accalmie: la visite du président italien Sergio Mattarella au château d’Amboise,
en Indre-et-Loire, aux côtés d’Emmanuel Macron, ce jeudi 2 mai.
Cette rencontre a
lieu là où Léonard de Vinci a passé les trois dernières années de sa vie aux
côtés de François Ier. Il s’y est éteint et y repose depuis. Les deux chefs
d’État se retrouvent en France à l’occasion du 500e anniversaire de la mort de
l’artiste, symbole de la richesse des échanges culturels entre la France et
l’Italie... mais également l’un des objets de discorde entre les deux pays ces
derniers mois, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.
À l’origine de ce
différend, un accord passé entre la France et l’Italie en 2017, prévoyant le
prêt d’œuvres entre les deux pays. Avant que l’extrême droite n’arrive au
pouvoir et ne s’empare du sujet pour mettre de l’huile sur le feu.
“Léonard de Vinci
est italien, il est seulement mort en France. Le prêt de ces tableaux au Louvre
placerait l’Italie à la marge d’un événement culturel majeur” affirme en
novembre 2018 la toute fraîche secrétaire d’État à la Culture, Lucia
Borgonzoni, membre de la Ligue du Nord.
Léonard de Vinci,
symbole de la discorde
Les œuvres de
Léonard de Vinci rejoignent alors la liste de griefs que les nationalistes
italiens collectent contre le gouvernement français.
En juin, la longue
errance du bateau Aquarius et de ses 629 naufragés avait vu Emmanuel Macron
dénoncer “l’irresponsabilité” de l’Italie qui refusait d’accueillir le navire.
Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur italien, répondait en blâmant
“l’arrogance” du chef d’État français.
Les provocations et
piques s’étaient ensuite multipliées. Jusqu’au 5 février, jour où le leader
nationaliste Luigi Di Maio décide de poster une photo de lui prise en présence
de figures emblématiques des gilets jaunes, dans le Loiret. C’est la goutte d’eau
qui fait déborder le vase pour le gouvernement français, qui décide de rappeler
son ambassadeur à Rome. Un geste fort, qui mettra fin à l’escalade des tensions
entre les deux pays.
Réconciliation au
château d’Amboise
Pour illustrer cet
apaisement, Emmanuel Macron avait annoncé le 3 mars à la télévision italienne
qu’il recevrait son homologue italien Sergio Mattarella à Amboise et à
Chambord, deux célèbres châteaux de la Loire, “avec la jeunesse française et
italienne”.
À l’exception d’une
question sur la liaison ferroviaire Lyon-Turin ―dont il a souligné
l’importance―, le président français s’est gardé d’évoquer les sujets qui
fâchent. Il a en revanche longuement parlé de son amour pour l’Italie, de ses
voyages, de ses lectures, de Naples...
“Aucun pays, aucun
en Europe, ni l’Italie, ni la France, ne règlera les problèmes qui sont les
siens en s’opposant aux autres pays européens et en se repliant juste sur le
plan national”, a-t-il insisté.
https://www.huffingtonpost.fr/entry/seul-leonard-de-vinci-pouvait-reconcilier-la-france-et-litalie_fr_5cc6fa77e4b04eb7ff990386?utm_hp_ref=fr-homepage
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