2016
marquera le 25e anniversaire de la mort de Serge Gainsbourg. Trois livres,
parus cet automne, le consacrent déjà. Au travers d’un beau livre, d’une bande
dessinée et d’un essai, l’artiste ne cesse de se rappeler à notre bon souvenir.
Le temps laisse la place désormais au musicien et auteur de génie, au-delà des
frasques et des préjugés.
Nul n’ignore Serge
Gainsbourg. Pléthore de livres lui ont été consacrés. La corde du peintre raté
reconverti en musicien de talent fut tant usée qu’elle ravirait le premier des
condamnés. Ses excès du moins les qualifie-t-on ainsi furent filmés et racontés,
ses provocations commentées et ses talents demeurent gravés en microsillon,
quand sa progéniture directe ou indirecte garnit les feuilles de chou
vernissées de papier glacé. Ses
origines russes et son « étoile de shérif », P (l’étoile jaune NDLR) ne
souffrent plus aucun mystère. Ses amitiés
fructueuses avec Vian ou Gréco s’érigent aujourd’hui en mythes.
Et au rang des références éditoriales, culmine toujours «
Mort ou Vices », de Bayon (1992), critique rock historique de « Libération ».
En ces mois d’automne où « les feuilles mortes » nous rappellent à son
souvenir, paraissent trois livres consacrés à l’Homme à la tête de chou. Leur
mérite est de porter un regard, sinon neuf, du moins décalé et approfondi sur
l’artiste.
« Le Génie sinon rien », de Christophe Marchand-Kiss, se range au rayon des beaux livres. Tout en élégance, l’auteur confronte l’artiste et l’homme. Riche de documents rares (photos, partitions, notes ou nsionner.indd 8dessins), il offre une visite du répertoire d’un désormais « monument de la chanson », selon la formule consacrée. Les prises de recul et de hauteur sont les sels de cet ouvrage. Découpé au rythme des périodes traversées par Lucien Ginsburg, le livre ne cède jamais à la petite phrase ou à l’hagiographique écervelée. L’histoire du siècle dernier se niche en filigrane dans la formation et le parcours d’un homme.
C’est un « Gainsbourg » plus sombre qu’ont tenu à mettre en avant François Dimberton et Alexis Chabert. La bande dessinée, quoique relatant la vie de l’artiste, laisse percevoir ses doutes, ses frustrations et ses échecs. À la lecture de ce roman graphique et poétique, les compères dressent un Gainsbourg à la fois Prométhée au mégot de Gitanes et Icare alcoolisé.
« Le Génie sinon rien », de Christophe Marchand-Kiss, se range au rayon des beaux livres. Tout en élégance, l’auteur confronte l’artiste et l’homme. Riche de documents rares (photos, partitions, notes ou nsionner.indd 8dessins), il offre une visite du répertoire d’un désormais « monument de la chanson », selon la formule consacrée. Les prises de recul et de hauteur sont les sels de cet ouvrage. Découpé au rythme des périodes traversées par Lucien Ginsburg, le livre ne cède jamais à la petite phrase ou à l’hagiographique écervelée. L’histoire du siècle dernier se niche en filigrane dans la formation et le parcours d’un homme.
C’est un « Gainsbourg » plus sombre qu’ont tenu à mettre en avant François Dimberton et Alexis Chabert. La bande dessinée, quoique relatant la vie de l’artiste, laisse percevoir ses doutes, ses frustrations et ses échecs. À la lecture de ce roman graphique et poétique, les compères dressent un Gainsbourg à la fois Prométhée au mégot de Gitanes et Icare alcoolisé.
Laurent Balandras, quant à lui, s’est intéressé à « la
Marseillaise ». En 1979, associé aux Wailers d’un certain Bob Marley,
Gainsbourg revisite l’hymne national avec « Aux armes et cætera » et importe
publiquement, par là même, le reggae dans l’Hexagone. Les franges les plus
réactionnaires goûtent peu aux saveurs caribéennes, quand la presse des plus
droitières exhume et exhibe les origines du chanteur. Michel Droit dans « le
Figaro Magazine » met le feu aux poudres. Par son irrévérence, le « juif »
Gainsbourg attiserait l’antisémitisme. Les paras veulent la tête de l’auteur de
« Nazi Rock ». Les faits sont connus.
À grands renforts de lettres et d’articles d’époque,
Balandras montrent les détails d’un sordide procès en sorcellerie. Les 160
pages se lisent comme un fait-divers haletant. De cette expérience, Gainsbourg
restera marqué éternellement, nous apprend « Anatomie d’un scandale ». Nul ne
l’empêchera toutefois d’acquérir, en 1981, le manuscrit original de Rouget de
Lisle. Un pied de nez républicain aujourd’hui encore salvateur.
Par JSSNews
http://jssnews.com/2015/11/08/2016-sera-lannee-serge-gainsbourg/
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