1878, Kiev –
1935, Leningrad
Né en Ukraine, le peintre Kasimir
Severinovitch, dit Malevitch, longtemps méconnu à l’Ouest, s’installe
rapidement à Moscou, où la « Cathédrale de Rouen » de
Monet, découverte en 1904, l’influence durablement. Membre de l’avant-garde
à partir de 1907, il se tourne d’abord vers les mouvements néo-primitivistes,
puis cubo-futuristes. En 1915, il trouve la forme d’expression qui fera sa
célébrité, la simplicité radicale du tableau suprématiste (« Carré
noir »). Les années suivantes sont marquées politiquement par la
transformation de la Révolution en État totalitaire, une période au cours de
laquelle Malevitch se consacre notamment à des écrits théoriques et à des
maquettes d’architecture utopique. Au cours de ses dernières années, sa
peinture est essentiellement figurative. Mais loin de se rapprocher du réalisme
socialiste prescrit, ses portraits se rattachent davantage, ne fût-ce que par
les vêtements représentés, aux modèles de la Renaissance.
composition
suprématiste, 1915
Huile sur toile, 80,4 x 80,6 cm
Photo: Robert Bayer, Basel
Huile sur toile, 80,4 x 80,6 cm
Photo: Robert Bayer, Basel
En 1915,
Malevitch a placé tout en haut, dans un angle d’une salle d’exposition de
Saint-Pétersbourg, telle une icône, son célèbre Carré noir, qui créait un
nouveau rapport entre figure et fond. À la place de la structure picturale
cubiste en losange entourée de coins vides, il introduit la forme absolue du
carré suspendu sur le fond blanc. C’est l’acte de naissance du suprématisme de
Malevitch, qu’il définit en 1927 comme « la suprématie de la sensation
pure dans les beaux-arts. » Dans la composition de la Fondation, le carré
s’associe au cercle et au rectangle, autres formes fondamentales. Ils sont
complétés par des éléments de plus petites dimensions d’un rouge éclatant, à
travers lesquels Malevitch introduit également le motif dynamique de la
diagonale. Le blanc du fond devient ici la surface sans dimension du néant,
dans laquelle la dynamique des formes peut se déployer comme dans l’univers du
non figuratif.
http://www.fondationbeyeler.ch/fr/collection/kasimir-malewitsch
No hay comentarios:
Publicar un comentario