Par Alicia.Paulet , AFP agence
DISPARITION - La soprano française, égérie du
compositeur et pianiste Francis Poulenc, s'est éteinte le lundi 25 janvier, à
l'âge de 94 ans en Suisse, où elle vivait depuis son retrait de la vie
artistique.
Une voix qui donnait des frissons. La cantatrice Denise Duval, est morte ce lundi 25 janvier, à l'âge de 94
ans en Suisse, où elle vivait depuis son retrait de la vie artistique. Dans les
années 1950, elle connaît un vif succès notamment pour son interprétation dans Dialogues des carmélites, composé par le pianiste Francis
Poulenc.
Née à Paris le 23 octobre 1921, la chanteuse avait fait ses études au
conservatoire de Bordeaux où elle a débuté au théâtre.Très vite, elle se tourne
vers la chanson et est remarquée par Francis Poulenc aux Folies-Bergère.
Ravissante et dotée d'un vrai tempérament - elle «monte» à Paris en dépit
de l'opposition de son père militaire pour se lancer dans la chanson - Denise
Duval séduit immédiatement Poulenc et une amitié exceptionnelle les lie
jusqu'au décès de ce dernier, en 1963.
«Elle a été pour lui un rayon de soleil, ils étaient confidents l'un de
l'autre jusqu'au bout», a témoigné auprès de l'AFP son biographe Bruno
Berenguer, délégué artistique à la création à Radio France. «Nous étions
vraiment très unis», avait confié la soprano lors de la sortie d'un DVD autour
de La Voix humaine, en 2009.
«Denise Duval représente exactement ce que j'aurais
voulu être si j'avais été femme! »
Francis Poulenc
Francis Poulenc fait appel à elle
dès 1947, pour la création à la Salle Favart des Mamelles de Tirésias, opéra-bouffe tiré du drame
surréaliste d'Apollinaire. Denise Duval enchaîne les œuvres de son temps
(Darius Milhaud, Germaine Tailleferre...) et promène sa voix de soprano gracile
dans quelques productions de l'Opéra de Paris (La Flûte enchantée, Oberon, Les
Indes galantes).
Mais c'est Poulenc encore et toujours qui la fera triompher, d'abord dans
le rôle de Blanche lors de la première française de Dialogues des carmélites (Palais Garnier, 1957) et
surtout dans La Voix humaine, composée à son
attention d'après une pièce de Jean Cocteau.«Si je n'avais pas été l'interprète de
Poulenc, personne ne parlerait de moi», disait-elle modestement.
Si son nom reste indissociablement lié à celui du compositeur de Dialogues des carmélites, sa carrière s'est cependant
développée au travers d'un très large répertoire (L'Heure espagnole, Manon,
Tosca, Thaïs, Madame Butterfly... ). Elle fut aussi une grande
Mélisande (Debussy). Le compositeur lui écrira un jour: «Tu représentes
exactement ce que j'aurais voulu être si j'avais été femme!».
Outre sa présence sur les scènes françaises, Denise Duval s'est produite
dans les plus grandes salles lyriques internationales: Scala de Milan, La
Fenice de Venise, festivals de Glyndebourne et d'Edimbourg, Opéra de Monte
Carlo, Liceu de Barcelone, São Carlos de Lisbonne, Carnegie Hall de New York,
Théâtre Colón de Buenos Aires...Denise Duval avait quitté la scène en 1965, à
la suite d'un accident vocal mal traité, qui l'avait laissée quasiment aphone.
http://www.lefigaro.fr/musique/2016/01/26/03006-20160126ARTFIG00294-la-cantatrice-denise-duval-est-morte-a-l-age-de-94-ans.php
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