DÉCÈS - Le
chanteur Michel Delpech est mort samedi à l'âge de 69 ans des suites d'un
cancer, a annoncé son épouse à l'AFP. "Michel est mort ce soir à
21h30", a déclaré Geneviève Delpech. "Cela faisait trois ans qu'il se
battait contre un cancer", a-t-elle ajouté. Michel Delpech était
hospitalisé à l'hôpital de Puteaux (Hauts-de-Seine), a précisé son beau-fils.
Michel
Delpech, idole hippie à la française dans les années 70, a connu le succès très
vite en 1965 avec "Chez Laurette". Dans ses chansons, il a notamment
chroniqué la France des années 70, de la nouvelle conception de la famille à
l'exode rural en passant par l'écologie, avec "Les divorcés",
"Le Loir-et-Cher", "Le chasseur", "Pour un
flirt", "Wight is Wight" ou "Quand j'étais chanteur".
Michel
Delpech, également auteur et compositeur, avait raconté son combat contre le
cancer et ses craintes de ne plus pouvoir chanter dans un livre paru en mars
2015, "Vivre !". Touché une première fois par la maladie en février
2013, il avait connu ces derniers mois une récidive avant de succomber samedi.
Son premier tube "Chez Laurette", en 1965
"Il a une chose effrayante
Michel Delpech, il a un cancer à la base de la langue. Vous imaginez ce que
c'est pour un chanteur de ne plus pouvoir parler?", avait confié son ami Michel Drucker en juin dernier.
"Michel
Delpech est mort sans avoir vieilli. Ses chansons nous touchaient car elles
parlaient de nous. De nos émotions comme
de nos épreuves. Il avait traduit mieux que personne les années 70", a
salué le président François Hollande dans un communiqué.
Voici ses plus célèbres
succès:
- "Chez Laurette" (1965)
- "Inventaire 66" (1966)
- "Il y a des jours où on ferait mieux de rester au lit" (1968)
- "Wight is Wight" (1969)
- "Et Paul chantait Yesterday" (1970)
- "Un coup de pied dans la montagne" (1970)
- "Pour un flirt" (1971)
- "Que Marianne était jolie" (1972)
- "Les divorcés" (1973)
- "Rimbaud chanterait" (1973)
- "Le chasseur (Les oies sauvages)" (1974)
- "Le fille avec des baskets" (1975)
- "Le Loir-et-Cher" (1977)
- "Inventaire 66" (1966)
- "Il y a des jours où on ferait mieux de rester au lit" (1968)
- "Wight is Wight" (1969)
- "Et Paul chantait Yesterday" (1970)
- "Un coup de pied dans la montagne" (1970)
- "Pour un flirt" (1971)
- "Que Marianne était jolie" (1972)
- "Les divorcés" (1973)
- "Rimbaud chanterait" (1973)
- "Le chasseur (Les oies sauvages)" (1974)
- "Le fille avec des baskets" (1975)
- "Le Loir-et-Cher" (1977)
Il
n'aura finalement pas atteint les 73 ans qu'il fredonnait dans "Quand
j'étais chanteur" (1975) dans lequel il se mettait en scène frappé par
l'insuccès d'une fin de carrière. Cette épreuve de la
maladie contrastait avec une enfance paisible, "douce et simple",
avait lui-même confié le chanteur.
Né le 26 janvier 1946 à Courbevoie
(Hauts-de-Seine), il était issu d'une famille modeste. Il avait deux sœurs. Son
père tenait un petit atelier de chromage de métaux, sa mère était femme au
foyer. Il avait
sorti à 18 ans un premier 45 tours, "Anatole", chez Vogue. Puis très
vite, son premier tube "Chez Laurette", en 1965. L'impresario de
Mireille Mathieu, Johnny Stark, l'avait alors pris sous son aile.
Contemporain
de Julien Clerc et Michel Fugain, Michel Delpech, qui écrivait mais ne
composait pas, s'était inscrit dans une époque charnière entre la fin des yéyés
et l'arrivée des hippies, cheveux longs et rouflaquettes. Dans ses chansons, il
chroniquait avec simplicité et finesse la France des années 70, de la nouvelle
conception de la famille à l'exode rural en passant par l'écologie, avec
"Les divorcés", "Le Loir-et-Cher", "Le chasseur",
"Pour un flirt", "Wight is Wight"...
Une dépression qui durera sept ans
Il
vivait à fond la devise de l'époque: "sexe, drogue et rock &
roll", dilapidant l'argent, consommant des substances illicites et
accumulant les conquêtes. "Je collais à une image qu'on m'imposait: le
prince charmant, le chanteur pour filles avec ses chemises à pois. J'avais en moi un mélange d’orgueil et d'arrogance mais
aussi de pureté qui pouvait être touchant", dira-t-il à France-Soir.
La chute est brutale lorsqu'en 1978,
sa femme lui annonce qu'elle part en Polynésie, lui laissant la garde de leurs
deux enfants. L'artiste sombre alors dans la dépression qui durera sept ans.
Pour en sortir, il se tourne vers l'hindouisme, consulte des voyantes, passe
par la psychanalyse, lit les Ecritures. Une traversée du désert qu'il retracera
dans son autobiographie "L'homme qui avait construit sa maison sur le
sable" (1993).
Le cauchemar s'achève grâce à sa
rencontre en 1992 avec Geneviève, qu'il épouse et qui l'aide à retrouver le
chemin de la scène. "Avoir explosé en plein vol et ne plus être au sommet
m'a sauvé du pire", confiera-t-il.
"Je suis impatient, le public me manque"
Grand
admirateur des Beatles, des Beach Boys, mais également de Neil Young et du
post-punk australien Nick Cave, Michel Delpech recommence à publier des albums
à la fin des années 90. L'homme a mûri.
Surtout, la génération de la nouvelle chanson française, Bénabar en tête, se
reconnaît en lui et contribue à le réhabiliter.
Mais en 2013, nouveau coup dur: il
est atteint d'un cancer de la langue et de la gorge, inopérable. Il raconte sa
découverte de la foi dans un livre "J'ai osé Dieu". Il annonce en
avril 2014 être en rémission et avoir pour objectif de remonter sur les
planches. "Je suis impatient, le public me manque. J'espère que ce sera
l'an prochain" en 2015, disait-il au Parisien en novembre 2014.
Les obsèques de Michel Delpech
seront célébrées vendredi 8 janvier à 11h en l'église Saint-Sulpice à Paris. Son inhumation aura lieu
ensuite au cimetière du Père Lachaise.
http://www.huffingtonpost.fr/2016/01/02/michel-delpech-mort-cancer_n_8905874.html
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