A LA VUELTA DEL VIAJE DE FIN DE AÑO A PARÍS, ALGUNAS NOVEDADES, PORQUE...PARÍS, A PESAR DE LOS PESARES, SIGUE SIENDO PARÍS, SIEMPRE UN MILAGRO
Chefs d’Etat
De Gaulle n’aimait pas l’opéra, ni Pompidou, ni Mitterrand, ni
Hollande. Chirac le haïssait, et Sarkozy n’y a pas mis les pieds. Seul Giscard
d’Estaing s’y rendait régulièrement.
Médecin
Il y a toujours un médecin pendant
les représentations (non rémunéré, mais qui jouit de deux places gratuites). Il
y a en moyenne un mort tous les deux ans. Une spectatrice accidentée a dû être
évacuée un jour à l’horizontale, du deuxième balcon, à l’aide d’une grue
extérieure. Une autre a perdu les eaux pendant la représentation. On a voulu
donner un abonnement à vie au bébé, puis renoncé de peur que la chose ne crée
un précédent.
Quart
d’heure
Au-delà
de quatre heures, entractes compris, des quarts d’heure supplémentaires sont
payés aux musiciens. Le «Crépuscule des dieux» peut donner jusqu’à sept quarts
d’heure de bonus. Lorsque l’oeuvre frise les quatre
heures, on a tendance à raccourcir les entractes, à presser les musiciens de
regagner leur pupitre, et à espérer que le chef va diriger plus vite.
Passages secrets
Des deux boyaux souterrains,
obscurs, étroits, qui partent des cinquièmes dessous du Palais-Garnier et
grimpent jusqu’au quatrième étage par des échelles de métal scellées, un seul
est encore praticable. L’autre est à présent occupé par une descente
d’évacuation pluviale.
Bals
Avec des éclipses, il s’est tenu
toute sorte de bals au Palais-Garnier, qui rapportaient plus qu’une
représentation: un plancher est posé sur les sièges du parterre. On y a fêté le
centenaire des Antilles, les 150 ans de la Révolution et la «locomotion
automobile et nautique». Le bal de Polytechnique, qui existe depuis 1879, s’est
installé à Garnier en 1925 et s’y est tenu presque tous les ans. Garde républicaine, élèves
officiers en grand uniforme, représentation, puis bal. Entre 2500 et 6000
personnes se pressent pour cet événement, qui a même attiré François Mitterrand
et Jacques Chirac.
Caprices
Un
artiste exige une limousine pour aller de son hôtel à l’Opéra (290 mètres); une chanteuse attend du
concierge qu’il lui dise merde avant son entrée, tous les soirs, fût-ce par
télégramme; une autre voyage avec sept domestiques; une autre demande que les
bijoux qu’elle doit porter en scène soient tiédis avant; celle-ci ne quitte son
ours en peluche qu’au dernier moment; une autre enfin exige par contrat une
certaine taille de serviette de bain.
Cachets
Bravant l’accusation d’entente
illicite, les cinq plus grands directeurs d’Opéra (Paris, Vienne, New
York, Milan et Londres) s’entendent sur le cachet maximum des chanteurs: 17.000
euros par soir en 2014. C’est beaucoup moins qu’autrefois, quand Margaret Price
en touchait 18.000, Shirley Verrett 23.000, José Carreras 21.000, et le cher
Pavarotti 35.000: plus du double d’aujourd’hui. Les chefs, plus rares, ne sont pas
assujettis au cachet maximum : 20.000, 25.000 euros par représentation...
Chiffres
La subvention publique est passée de 77% du budget de l’Opéra en 1984
à 45% en 2014. Le poste principal est celui du personnel permanent: 1500
personnes en 2014, soit 55% du budget. Les spectacles représentent 20% du
budget: artistes, décors, costumes... Une
nouvelle production peut dépasser les 2 millions d’euros. Les recettes de
billetterie sont passées de 48 millions (2008) à 70 (2014). Le mécénat atteint
10 millions en 2014. Les visites du Palais-Garnier rapportent 6 millions !
Ascenseur
L’Aga Khan, qui aimait la
danse et les petites danseuses, mais dont l’obésité rendait pénible l’ascension
vers sa loge et surtout le foyer de la danse du Palais-Garnier, s’était fait
construire un ascenseur particulier et hydraulique (boiseries, banquette). Il sert
aujourd’hui aux handicapés.
Théâtrophone
La première tentative de diffusion de spectacles date de 1891. La société
de Clément Ader, le Théâtrophone, avait signé un contrat avec l’Opéra, qui se
prolongea jusqu’en 1932: elle retransmettait à ses abonnés les opéras par
téléphone. Proust a écouté six fois «Pelléas et Mélisande» de Debussy. La
question des droits d’auteur mit fin au procédé.
Jacques Drillon
L’Opéra de Paris, coulisses et secrets du Palais-Garnier
par Jean-Philippe Saint-Geours et Christophe Tardieu
par Jean-Philippe Saint-Geours et Christophe Tardieu
http://bibliobs.nouvelobs.com/theatre/20151224.OBS1929/les-10-petits-secrets-de-l-opera-de-paris.html
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