FESTIVAL INTERNACIONAL DE LA BANDE DESSIN D´ ANGOULÊME

UN FESTIVAL, ÇA SERTÀ QUOI ?

À ce qu’il est toujours bon de se rappeler et de remettre en perspective dans des temps où la culture apparaît, selon les jours et les discours, comme fondatrice et salvatrice (cf. les propos de Matteo Renzi, président du Conseil des ministres italien, en novembre dernier) ou pas vraiment prioritaire, voire, pour certains, plus que secondaire.

Un festival, ça sert d’abord à se rencontrer. À parler, s’écouter, échanger, partager, entre personnes de toutes conditions sociales, entre Français et étrangers, entre citoyens du monde, entre hommes et femmes, entre enfants et parents, entre amis, entre créateurs, entre journalistes et lecteurs, auditeurs, télé- spectateurs, internautes... Bref, à « vivre ensemble » (pour ceux que ce qualificatif énerve, l’écoute de la chanson «Les loups sont entrés dans Paris», chantée et popularisée par Serge Reggiani, peut être utile). Un festival, ça sert à promouvoir des artistes libres. Ceux qui sont à l’origine de toute création et sans qui il n’y aurait pas de sujet, d’histoire, d’éclairage, d’événement.

Des artistes, oui, mais lesquels? Tous ceux qui ont du talent? Ce serait l’idéal. Mais le talent ne s’atteint pas, par définition, et ils sont très nombreux à en avoir. Alors, le Festival d’Angoulême, depuis quatre décennies, apporte sa propre subjectivité, porteuse de choix. Il y en a de faciles : s’intéresser aux génies – ceux qui sont bien souvent les fondateurs de leur art. Il y en a d’autres évidents, mais déjà plus délicats à mettre en œuvre : rechercher les nouveaux talents pour les valoriser et leur apporter un concours aussi modeste soit-il (parfois en leur proposant de participer, justement, à des concours).

Il y a, enfin, des choix qui s’inscrivent dans une équation impossible à résoudre: rendre compte du foisonnement créatif de toutes les formes de bandes dessinées du monde. Alors, l’actualité, le caractère universel, les sentiments, les sensibilités, l’enthousiasme prévalent. Et finalement, on retrouve là une forme de logique, inhé- rente à la perception toujours très personnelle de la confrontation à toute forme de création artistique. Des débats s’ensuivent, courtois, animés, passionnés, violents même parfois. L’histoire (avec un petit « h ») nous apprend qu’ils sont inhérents à ce genre de manifestations et qu’ils font avancer la cause. Ici, celle du 9e art. Et seul le temps permet finalement d’apprécier la portée d’un événement tel que le Festival international de la bande dessinée, de dire quand il a eu raison ou quand il s’est trompé et, finalement, ce qui constitue in fine son apport à son univers de référence.

http://www.bdangouleme.com/