viernes, 16 de febrero de 2018

FEBRERO, TEATRO DE LA ABADÍA: VINCENT MACAIGNE "EN MANQUE". THÉÂTRE DATES ET LIEUX


Une richissime collectionneuse ouvre une fondation qui contient toutes les œuvres de l’art occidental... Tel est le point de départ à partir duquel Vincent Macaigne confronte ses rêves de jeunesse et ses contradictions d’adulte, entre rébellion et résignation. Au nom d’une certaine idée de l’art.

La reprise, au sens de Kierkegaard, mais aussi de Beckett (« rater mieux »), semble aujourd’hui au cœur de la réflexion théâtrale de Vincent Macaigne. Avant Je suis un pays, il y avait eu, en 2016, En manque. Un spectacle qui renvoie à l’un des premiers textes qu’il entreprit de monter au début de son parcours. Madame Burini, femme dépressive bien qu’immensément fortunée, ayant amassé toutes les œuvres de l’art occidental, décide d’en faire profiter le commun des mortels, et descend de sa montagne pour ouvrir au bord d’un lac une fondation... où les œuvres sont présentées cachées derrière des reproductions du Caravage ! Ce « pitch » de départ est en réalité la matière sans cesse mouvante à partir de laquelle le metteur en scène réactive chaque soir le plateau. Avec la grâce grinçante et exubérante qu’on lui connaît, il confronte ses rêves et les nôtres à la réalité, célébrant le deuil d’une certaine idée de l’art, d’une lointaine envie de changer le monde – et du désir chimérique d’accorder celui d’« en haut » et celui d’« en bas ». Joyeusement hanté par la difficulté de vivre, En manque est une apocalypse tribale, tripale et trippante, à travers laquelle l’artiste se regarde en face comme il toise le monde. « L’art sert à entendre le monde », disait-il un jour. Idéaliste autant que nihiliste, le théâtre selon Macaigne nous provoque au sens salutaire du terme.

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