Relativement méconnue la
sculpture polychrome du XIXe siècle, est l'une des facettes importante de
l'histoire de la discipline. Jusqu'au début du siècle, les seules couleurs
admises pour la statuaire était le blanc du marbre ou les patines monochromes
des bronzes. Mais la découverte de la polychromie de l'architecture et de la
sculpture antiques, tout en suscitant de vifs débats, fait évoluer le regard.
La question de
l'application de la couleur à la sculpture contemporaine prend le relais des
débats archéologiques. Dès les années 1850, des sculpteurs pionniers, tel
Charles Cordier, en firent leur spécialité. Une fois les polémiques apaisées,
la couleur s'affirme à partir du second Empire grâce à son caractère décoratif
pour triompher à partir des années 1880 sous l'influence du symbolisme et de
l'Art nouveau.
Henri Lombard, sculpteur et
Jules Cantini, marbrier
Hélène
© Musée d'Orsay, Dist.
RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
La diversité des matériaux
employés témoigne alors de recherches souvent raffinées, aboutissant parfois à
des résultats esthétiques surprenants. Cires et marbres peints, marbres de
couleur assemblés, bronzes dorés et argentés, pâte de verre, grès émaillé
deviennent le nouveau langage de toute une veine de la sculpture française,
témoignant du goût de l'expérimentation des artistes de la fin du siècle.
L'illusionnisme de la représentation constitue un enjeu majeur de la couleur
appliquée à la sculpture, comme en témoigna le scandale causé par la Petite
danseuse de quatorze ans de Degas. La sculpture en couleurs devient ainsi le
médium privilégié d'Henry Cros, Jean-Léon Gérôme, Louis-Ernest Barrias,
Jean-Désiré Ringel d'Illzach, Jean Carriès, Paul Gauguin.
L'exposition présente,
autour d'un ensemble d'une cinquantaine d'oeuvres des collections du musée d'Orsay,
un panorama sélectif de cet aspect très particulier de l'art du XIXe siècle.
Commissariat
Edouard Papet, conservateur
général, musée d'Orsay
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