Rédaction Le HuffPost avec
AFP
GUGLIELMO MANGIAPANE /
REUTERS
Des migrants débarquant de
l'Aquarius en Sicile, fin mai 2018
AQUARIUS - Peut-être une
sortie de crise en mer Méditerranée. Le nouveau premier ministre Pedro Sanchez
a annoncé ce lundi après-midi, le 11 juin, que l'Espagne accueillerait
l'Aquarius, le bateau affrété par l'ONG SOS Méditerranée avec 629 migrants à son
bord et que refusaient de recevoir Malte et l'Italie.
"Il est de notre
obligation d'aider à éviter une catastrophe humanitaire et d'offrir un 'port
sûr' à ces personnes", indique un communiqué de la présidence du
gouvernement, précisant que le port de Valence (est) avait été choisi comme
destination de l'Aquarius.
"Il y a 1.300
kilomètres à parcourir"
La proposition de
l'Espagne, que SOS Méditerranée n'avait pas sollicitée, "est
encourageante, cela montre qu'il y a des Etats sensibles à l'urgence humanitaire",
a déclaré la directrice générale de l'association, Sophie Beau.
A 15H10, l'Aquarius n'avait
pas encore reçu l'ordre du centre de coordination des secours de Rome,
compétent en la matière, de se diriger vers l'Espagne, et Sophie Beau appelait
à la prudence quant à l'annonce du gouvernement espagnol, qui s'est dit prêt à
l'accueillir.
"Il y a 1.300
kilomètres à parcourir" pour rallier la péninsule ibérique, a souligné la
directrice générale de cette association de sauvetage des migrants en péril en
mer: "Demain, on n'aura plus de nourriture sauf des biscuits
énergétiques".
"Concrètement, il faut
qu'on puisse débarquer au plus vite", a-t-elle ajouté, soulignant que le
droit maritime international prévoyait un débarquement "au plus près
possible" du lieu où se trouve le bateau, soit l'Italie ou Malte.
Le premier ministre
maltais, qui a lui-même refusé d'accueillir l'Aquarius, a remercié sur Twitter
son homologue espagnol et proposé de faire parvenir des provisions à
l'Aquarius. « Nous devrons nous réunir pour éviter qu'une telle situation se
reproduise », écrit-il, ajoutant : « Il s'agit d'un problème européen. »
"L'Italie en a fini de
courber l'échine et d'obéir"
La Commission européenne
avait appelé à un "règlement rapide" de ce bras de fer en
Méditerranée, tout comme un porte-parole du gouvernement allemand, qui en
appelait au devoir "humanitaire" et au sens de la responsabilité de
toutes les parties.
Le Haut-commissariat des
Nations unies aux réfugiés (UNHCR) s'était montré plus direct en enjoignant
Malte et l'Italie à autoriser "immédiatement" le débarquement de ces
629 migrants, dont sept femmes enceintes, 11 enfants en bas âge et 123 mineurs
isolés.
Le ministre de l'Intérieur
italien et patron de la Ligue (extrême droite) Matteo Salvini avait lui
confirmé sur Twitter qu'il n'entendait pas plier: "sauver des vies est un
devoir, transformer l'Italie en un énorme camp de réfugiés, non. L'Italie en a
fini de courber l'échine et d'obéir, cette fois IL Y A QLe ministre réagissait
à l'arrivée dans la matinée, au large de la Libye, d'un autre navire affrété
par une ONG allemande, Sea Watch. "Association allemande, navire
néerlandais, Malte qui ne bouge pas, la France qui rejette et l'Europe qui s'en
fiche, assez", a ajouté le ministre, toujours sur Twitter.
C'est la première fois
depuis l'arrivée au pouvoir de la coalition entre la Ligue et le Mouvement Cinq
étoiles (M5S, antisystème) que l'Italie bloque ainsi ses ports. Matteo Salvini
avait fait campagne avant les législatives sur le thème de la fermeture des
frontières aux migrants, et prévenu à maintes reprises qu'une fois au pouvoir,
il ferait tout pour empêcher ces débarquements, particulièrement lorsqu'ils
sont le fait des ONG qui patrouillent régulièrement au large de la Libye pour
sauver ces migrants.
https://www.huffingtonpost.fr/2018/06/11/aquarius-lespagne-sengage-a-accueillir-le-bateau-et-ses-629-migrants-bloques-en-mer_a_23455956/
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