Le comique français était
de passage à Tel Aviv avec son spectacle « My story », entre deux dates de sa
tournée dans toute la France
Par STÉPHANE BELAISCH
Ary Abitan. (Autorisation)
Ary Abittan est un
sarcellois, presque de souche pourrait-on dire tant il revendique son identité.
Et il peut en être fier car de Sarcelles à l’Olympia où il a déjà joué, il n’y
a pas qu’un pas, mais toutes une séries d’étapes comprenant des challenges, des
moments de doute, des remises en question et la persévérance qu’implique le show-biz.
Mais il les a toutes
gravies au fil des ans.
D’abord en se produisant
sur des petites scènes puis en assurant les premières parties d’artistes comme
Enrico Macias, Gad Elmaleh ou Elie Sémoun. Quelques rôles secondaires au
cinéma, comme dans « Coco » de Gad Elmaleh, ou « Fatal » et « Vive la France »
de Michael Youn, on l’a vu aussi à la télévision dans des émissions telles que
« Ce soir avec Arthur » et « Vendredi tout est permis », un rôle principal dans
« La fête des voisins » de David Haddad puis un premier spectacle en 2010 « A
la folie » et enfin dans « Qu’est-ce qu‘on a fait au bon dieu », carton du
cinéma français 2014 avec 13 millions d’entrées, dans lequel il tient un des
rôles principaux.
Aujourd’hui il est en
tournée dans toute la France avec une petite parenthèse tel-avivienne, ayant eu
lieu début décembre, avec son nouveau spectacle « My story », qui évoque son
enfance, ses réussites, ses échecs, son divorce, ses enfants… en attendant de
retrouver Christian Clavier, pour jouer dans « Qu’est-ce qu’on a fait au bon
dieu 2 » qui sortira à la fin de l’année.
Times of Israël : A
l’époque où vous avez commencé, à part Boujenah et Gad Elmaleh qui n’avait
encore qu’une petite carrière, il y avait peu de comiques juifs, comment
avez-vous réussi à vendre à vos parents que vous souhaitiez faire ce métier ?
Ary Abittan : moi au
contraire ma famille m’a toujours soutenu. Il ne s’agissait pas de la famille
sépharade type qui demande à ses enfants d’être soit médecin soit avocat. De
toute façon c’était pas possible vu les bulletins de notes !
Donc ils se sont vite
résignés au fait qu’il fallait que je fasse ce que j’aime. J’ai vécu entre
Garges-lès-Gonesse et Sarcelles et j’ai commencé mes premiers spectacles
là-bas. Quand j’ai dit ça à mes parents ils étaient contents mais pas trop
confiants. A la fin de mon premier spectacle, mon père s’est mis debout en
levant les bras au ciel. C’est comme s’il m’avait donné l’autorisation de faire
ce métier…
Aujourd’hui faire du
stand-up c’est devenu tendance tout le monde en fait, vous pensez quoi de ce
tinder des comiques ?
J’ai beaucoup de respect
pour eux, à partir du moment où tu montes sur scène depuis des années, que tu
tiens, que les gens viennent te voir, après ça reste que du travail en vérité.
Moi j’ai pas de velléité de
réalisateur, je suis au service d’un auteur, d’un réalisateur, je raconte mes
histoires, mes anecdotes, on m’a proposé de faire le film de Michel Varuk (NDLR
: un fameux personnage de son précèdent spectacle) ou le film du mec qui veut
divorcer parce qu’il est heureux en ménage, mais j’en éprouve pas le besoin.
Votre nouveau spectacle
s’appelle « My story », mais c’est aussi un terme utilisé par la génération
Instagram et Snapchat, celle qui se met en scène, qui a besoin de parler d’elle
et d’exposer sa vie aux autres, pourquoi vous avez ressenti cette envie ?
Moi je suis divorcé, j’ai
trois filles, en leur parlant du spectacle que j’allais écrire, je voyais
qu’elles étaient tout le temps sur leur portable avec leurs trucs story et je
me suis dit c’est ça, c’est comme ça qu’il faut que je l’appelle en fait : « My
story ».
Après ça a toujours été le
cas des artistes de se raconter, de parler de soi.
Dans mon spectacle
précédent, j’étais caché derrière des personnages, là c’est très
autobiographique, je parle d’un sujet que je connais bien puisqu’il s’agit de
moi, j’avais envie que ce soit interactif, d’une immense liberté sur scène,
comme une séance de psy mais c’est pas moi qui paye !
Comment la vie a changé
depuis “Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu” ?
C’est pas la vie qui a
changé, ce sont les propositions, c’est un miracle de faire 13 millions
d’entrées évidemment, personne ne s’attendait à ça.
Les Israéliens eux-mêmes me
reconnaissent car le film est beaucoup passé à la TV et en VOD, ça s’appelait «
lama ze magya li ».
Le succès de ce film a
changé peut-être quelques mentalités, je me souviens en France les gens
venaient me voir en disant que cette histoire ça leur était arrivé, ça a réuni
beaucoup de gens et c’est ce que je vivais moi à Sarcelles en bas de la tour
avec les copains. Il y avait des juifs, des arabes, des chinois, on se vannait,
on faisait que se vanner, mais fallait que ce soit drôle, c’était l’école. On
va bientôt tourner la suite, « Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu 2 ».
C’est la start-up nation
ici, quand vous arrivez à l’aéroport, à la douane, pour passer on vous demande
quelle est l’appli que vous voulez développer vous répondez quoi ?
J’ai beaucoup de respect
pour ceux qui créent, j’ai appris que Tel-Aviv est une mini Silicon Valley du
Moyen Orient.
Moi je ne suis pas vraiment
un entrepreneur mais ce que j’aimerais avoir sur mon téléphone c’est un
référencement de tous les comiques depuis 1930 sur mon appli avec des
traductions dans toutes les langues des sketchs connus, populaires ou moins
connus avec les vidéos.
Je pense qu’ils vous
laissent passer. Votre lien avec Israël ?
La famille de mon père est
israélienne, je venais passer mes vacances entre Ashdod et Netanya chez ma
famille, des Marocains, je passais un mois de vacances, c’était mon adolescence,
mes copains allaient en colo, moi c’était ici.
https://fr.timesofisrael.com/ary-abittan-se-confie-sur-sa-success-story/?utm_source=A+La+Une&utm_campaign=5bed2b233e-EMAIL_CAMPAIGN_2018_07_18_05_55&utm_medium=email&utm_term=0_47a5af096e-5bed2b233e-55586581
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