Jimmy Boursicot
Le "Centre Pompidou de la musique", comme le nomme son père
spirituel Pierre Boulez, va être inauguré ce soir, avec une représentation
donnée par l'Orchestre de Paris. Huit ans après le démarrage du chantier,
les travaux autour de cette réalisation pharaonique ne sont néanmoins pas
terminés.
"Paris n'était pas au niveau des autres capitales, de Londres à
Berlin en passant par l'Europe du Sud, Rome, Porto, les Etats-Unis, l'Asie et
les pays du Golfe", note son président Laurent Bayle.
Elle a bénéficié des meilleurs acousticiens mondiaux, le Néo-Zélandais
Harold Marshall et le Japonais Yasuhisa Toyota. Son architecture futuriste,
avec ses balcons suspendus évoquant des "nappes immatérielles de
musique et de lumière", selon Jean Nouvel, son architecte, met le
spectateur le plus éloigné à 32 mètres du chef d'orchestre, contre 48 m pour
Pleyel.
Une réalisation presque deux fois plus chère que prévu
Le bâtiment, recouvert de 340 000 oiseaux métalliques, domine comme
une colline escarpée le périphérique de Paris, au nord-est de la capitale. Dans
plusieurs mois, lorsque les travaux seront terminés, le public pourra se
promener sur le toit à 37 mètres au-dessus du parc de la Villette.
Laurent Bayle devra jongler avec un budget de 30 millions d'euros, au
lieu des 36 initialement prévus, la Ville de Paris ayant réduit de 3 millions
sa contribution.
Le projet, lancé en 2006 par l'Etat et la ville de Paris, a vu son
coût s'envoler de 200 à 386 millions d'euros. Ses détracteurs lui reprochent
son gigantisme et sa localisation excentrée (dans le parc de la Villette, à
côté de la Cité de la musique) alors que le public de la musique classique
avait ses habitudes Salle Pleyel, dans le très chic 8e arrondissement.
500 musiciens, 10 studios, 6 salles de répétition…
500 musiciens (deux orchestres résidents et trois formations associées)
"habiteront" cette maison de la musique, qui comprend aussi 6 salles
de répétition, 10 studios de travail, un café, un restaurant, des bars, des
ateliers pédagogiques et un espace d'exposition.
Lundi soir, après une première répétition, la flûtiste Florence
Souchard-Delépine se disait "époustouflée par le son. J'ai
rarement entendu une salle qui résonne et en même temps qui est aussi
précise."
Ce week-end, une opération portes ouvertes permettra aux visiteurs
d'assister à des concerts gratuits, dont une performance de 101 pianistes
dirigés par le Chinois Lang Lang, samedi à 16 heures.
Une expo consacrée à Bowie, une programmation éclectique, des
ateliers…
Avec ce nouvel outil, les responsables de la Philharmonie espèrent
élargir leur horizon et attirer un nouveau public. En vitesse de
croisière, ils espèrent atteindre le million de spectateurs, la moitié
pour les concerts et l'autre pour les ateliers, activités éducatives et
expositions.
"Le week-end est un moment idéal pour créer une espèce de mini
festival, où vous pouvez écouter différents genres de musique, mais aussi voir
une exposition comme en mars avec David Bowie, ou pratiquer de la musique dans
des ateliers, acheter des disques, aller à la médiathèque (...) chacun fait son
propre menu", résume Emmanuel Hondré, le directeur de la programmation.
La programmation est largement ouverte, avec 70 concerts de musiques
actuelles, jazz et musiques du monde sur 270 manifestations d'ici juin.
http://radio-monaco.com/la-musique/34-l-info/le-reste-du-monde/autres/musique/2696-la-philharmonie-de-paris-va-enfin-ouvrir-ses-portes
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