Sans annonces nouvelles à
faire, le chef de l'État a répondu à Laurent Delahousse dans un style inédit
pour un président.
CAPTURE FRANCE 2
L'interview de Macron sur
France 2 révolutionne le style à défaut d'éclairer l'avenir.
POLITIQUE - Emmanuel Macron
a été fidèle à ce qu'il avait fait pour sa première grande interview à la
télévision. Et il va falloir sans doute s'y habituer. Ce n'est pas lors de ces
rendez-vous très suivis (10 millions de personnes l'avaient écouté mi-octobre
sur TF1) que le chef de l'Etat va multiplier les annonces.
Ce dimanche 17 décembre sur
France 2, le président de la République s'est contenté de faire savoir qu'il
lancera en début d'année prochaine "une grande réflexion sur l'audiovisuel
public". Il a également promis la fin de la guerre en Syrie contre l'Etat
islamique pour "la mi ou fin février" 2018. Ne cherchez rien d'autre,
son discours sur l'écologie (notamment le rôle du nucléaire dans la lutte
contre le réchauffement climatique) étant conforme à ce qu'il a déclaré dans Le
Monde.
"Je fais ce que j'ai
dit"
Mais le parallèle entre les
deux exercices s'arrête ici. En octobre, il avait beaucoup assumé sa politique
libérale (évoquant le concept de "premier de cordée"). S'il n'a rien
rejeté de son action et annoncé des résultats d'ici à deux ans, il a -ne lui en
déplaise- beaucoup plus commenté son action.
Pour une personnalité qui
n'aime pas le commentaire ("cela n'intéresse pas le président de la
République", a-t-il déclaré), il en a effet été amené à beaucoup regarder
ce qu'il a fait et la façon dont il s'y est pris depuis sept mois.
Morceaux choisis. "Je
fais ce que j'ai dit. Ca étonne peut-être, ça en contrarie d'autres, ça fait
peut-être longtemps que ce n'était pas arrivé", a-t-il par exemple déclaré
pour répondre aux esprits critiques. "J'essaie de faire au mieux, parfois
j'y arrive tout de suite, parfois il y a des choses qu'on explique mal. Bon. Il
faut reconnaître ses erreurs", a-t-il également affirmé. En élisant
"un président de 39 ans, qui n'avait aucun parti, que personne ne
connaissait et qui sortait de nulle part, la France a stupéfait l'Europe et le
monde" et cette victoire "m'oblige à rassembler tous ceux qui sont
prêts à faire avancer le pays", estime-t-il encore.
Une émission d'un genre
nouveau
L'autre grosse différence
avec son interview du mois d'octobre est à chercher dans la forme. Cette fois,
pas de tension comme en octobre sur TF1 quand le chef de l'Etat avait dû se
justifier sur son style jupitérien qui l'avait fait plonger dans les sondages.
En pleine remontée dans l'opinion depuis deux mois, Emmanuel Macron était
nettement plus à l'aise.
Le format l'aidait
également beaucoup. Le rendez-vous enregistré en milieu de semaine à l'Elysée
avec Laurent Delahousse n'avait pas grand chose à voir avec les interviews
données traditionnellement au palais présidentiel. Il a, d'une certaine
manière, révolutionné le genre. Durant près de cinquante minutes, Emmanuel
Macron et son interlocuteur ont échangé debout, discutant comme à bâtons rompus
dans les différents espaces de travail du chef de l'Etat. C'est même sur le pas
de la porte que l'entretien s'est achevé.
Signe que la forme a pris
le pas sur le fond, c'est cet aspect qui a été le plus commenté par les
adversaires d'Emmanuel Macron. Mais les reproches étaient tout autant adressés
au locataire de l'Elysée qu'à son intervieweur.
http://www.huffingtonpost.fr/2017/12/17/linterview-de-macron-sur-france-2-revolutionne-le-style-a-defaut-declairer-lavenir_a_23310040/?utm_hp_ref=fr-homepage
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