Rian Johnson était face à
un défi: faire mieux que J.J. Abrams
LUCASFILM
"Star Wars: les
Derniers Jedi" : notre critique de l'épisode 8 (garantie sans spoilers)
CINÉMA - Quels sont les
ingrédients d'un bon Star Wars? Il y a certainement autant de réponse possible
que de fans de cet univers, inventé de toutes pièces par George Lucas en 1977.
Il y aura donc surement autant de déçus que de ravis, ce mercredi 13 décembre,
une fois sortie des salles diffusant l'épisode 8 de Star Wars, "Les
Derniers Jedi".
D'autant que Rian Johnson,
le réalisateur aux manettes, était face à un véritable défi. Faire mieux que
l'épisode 7, réalisé par J.J. Abrams en 2015, qui a relancé une nouvelle
trilogie. Pire: égaler "L'Empire contre-attaque", le deuxième film de
la saga, réalisé par Irvin Kershner en 1980. Or, cet épisode 5 est souvent
considéré comme le meilleur, toutes trilogies confondues.
Pari réussi? Difficile à
dire, tant le film, de 2h30, est dense et navigue entre prise de risque et
hommage classique. Entre remake appuyé et volonté de renversement. Entre une
sorte de photo vintage de l'Empire contre-attaque et un pur négatif du film
culte.
Le côté obscur de l'hommage
Surtout que l'épisode 7 est
passé par là. "Le Réveil de la force", avait touché la planète en
deux temps. D'abord, un film magnifique, tourné d'une manière vintage, où l'on
retrouvait les grands éléments classiques de Star Wars. Un bonheur sur le moment
pour une bonne partie des critiques et des fans.
Mais un bonheur qui, pour
beaucoup, fut de courte durée. Difficile en effet, à tête reposée, après
l'avoir regardé plusieurs fois, de ne pas voir l'épisode 7 comme un simple
remake du 4. Avec une étoile de la mort de la taille d'une planète, des
personnages à l'archétype proches des héros de la première trilogie, le tout
dans un scénario très, très similaire.
Et l'épisode 8 peut aussi
donner cette impression. Les références sont nombreuses, omniprésentes, sur le
fond comme sur la forme. Que ce soit du côté de l'apprentissage de Rey auprès
de Luke. Ou de la lutte entre le Premier Ordre et la Résistance. Que ce soit
dans les répliques cultes, répétées jusqu'à l'indigestion. Ou dans les arcs
scénaristiques des personnages.
Si on s'arrête à ces
séquences, si l'on butte sur ces évidences, difficile pour un fan connaissant
bien la première trilogie de ne pas être désappointé. Malgré la qualité de la
réalisation. Malgré les séquences haletantes. Mais ce serait dommage. Car à
côté de cela, Rian Johnson a réussi à sortir du simple hommage, du remake
classique et un peu trop sage.
L'équilibre dans la Force
Non pas, comme on aurait pu
s'y attendre, en fonçant simplement dans l'inconnu, avec un scénario sans aucun
lien avec celui de "L'Empire contre-attaque". Mais en retournant
totalement certains ressorts scénaristiques. Comme une vieille chaussette. Pour
le dire de manière plus flatteuse, Rian Johnson fait osciller "Les
Derniers Jedi" entre une belle photo de l'épisode 5 et son négatif. Et ce
de manière assez habile.
Parfois en inversant le
rapport de la précédente trilogie entre dominé et dominant. Entre lumineux et
Obscur. Parfois en changeant à la marge un détail, comme les forces en
présence. Ou en modifiant la fin d'une intrigue, qui semblait jusque-là une
copie conforme de celles, si justes, de L'Empire contre-attaque. Ou encore en
travaillant des personnages auxquelles on ne s'attendait pas.
À la fin, on se retrouve
donc un peu perdu. Surtout que le film, le plus long de toute la saga Star
Wars, est extrêmement dense. Alors même que toute l'intrigue se déroule, pour
les personnages, en une poignée de jours seulement.
Quelques jours pendant
lesquelles les acteurs, notamment Adam Driver, réussissent à exister et à nous faire
vivre leurs décisions difficiles, leurs espoirs et leurs déceptions.
http://www.huffingtonpost.fr/2017/12/12/star-wars-les-derniers-jedi-notre-critique-de-lepisode-8-garantie-sans-spoilers_a_23304473/?utm_hp_ref=fr-homepage
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