En 1955, Alfred Barr fait
entrer au Museum of Modern Art de New York un grand panneau des Nymphéas
(W1992) de Monet, alors que ces grandes "décorations" demeurées dans
l’atelier de Giverny commencent à attirer l’intérêt des collectionneurs et musées.
Monet est alors présenté
comme "une passerelle entre le naturalisme du début de l’impressionnisme
et l’école contemporaine d’abstraction la plus poussée" de New York, ses
Nymphéas mis en perspective avec les tableaux de Pollock, tels que Autumn
Rhythm (number 30), 1950. La réception du dernier Monet s’opère alors en
résonnance avec l’entrée au musée de l’expressionnisme abstrait américain. Au
même moment est forgée la notion d’"impressionnisme abstrait".
Claude Monet (1840-1926),
Saule pleureur, entre 1920 et 1922
Huile sur toile. H. 110 ;
L. 100 cm
Paris, musée d'Orsay.
Donation de M. Philippe Meyer, 2000
© RMN-Grand Palais (musée
d'Orsay) / Adrien Didierjean
C’est sur ce moment précis
de la rencontre entre la redécouverte des grandes décorations du maître de
Giverny et la consécration de l’École abstraite new-yorkaise que l’exposition
du musée de l’Orangerie s’arrêtera, à travers une sélection de quelques œuvres
tardives de Monet et une vingtaine de grandes toiles d’artistes américains tels
que Jackson Pollock, Mark Rothko, Barnett Newman, Clyfford Still, Helen
Frankenthaler, Morris Louis, Philip Guston, Joan Mitchell, Mark Tobey, Sam
Francis, Jean-Paul Riopelle et Ellsworth Kelly.
A l’entrée des Nymphéas, un
hommage sera rendu à Ellsworth Kelly, artiste américain abstrait disparu en
2015 et dont l’oeuvre ne cessa de dialoguer avec celle de Monet. Cet accrochage
est conçu par Eric de Chassey avec le soutien des American Friends of the Musée
d’Orsay and the Musée de l’Orangerie.
Commissaire général
Cécile Debray, conservateur
en chef, directrice du musée de l'Orangerie
Avec le généreux soutien de
la Terra Foundation for American Art, de Ponticelli, Grand Mécène, et de
Wilhelm & Associés
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