Alors qu’une exposition sur
le « testament photographique » de Willy Ronis a lieu au Pavillon Carré de
Baudoin à Paris du 27 avril au 29 septembre, c’est avec un immense plaisir que
l’on saisit l’occasion de revenir sur la carrière de l’un des plus grands
photographes français du siècle passé.
Destiné à devenir artiste
Appartenant au courant
humaniste de photographie, Willy Ronis a toujours eu une sensibilité supérieure
à la norme. Passionné de musique, il avait d’ailleurs pour objectif au départ
de devenir compositeur à la fin de ses études. Le destin en décidera autrement.
Son père, gravement malade, lui demande de s’occuper du studio qu’il tenait
dans le quartier du boulevard Voltaire à Paris. Après le décès de ce dernier et
la revente du studio, il se met à faire de la photographie pour gagner sa vie,
dans un esprit de survie. C’est donc par défaut que cet artiste dans l’âme est
devenu photographe, néanmoins, la musique et même la peinture ont fait partie
de ses sources d’inspiration tout au long de sa carrière.
Un style très intimiste
Photographe de presse, mais
très doué pour la photographie de rue, Willy Ronis photographie avant tout des
personnes. Il rend à travers son œuvre un panorama de la vie des classes
modestes parisiennes dans ce qui y a de plus intime finalement, les gestes du
quotidien. Ces petits moments qui semblent anodins mais qui s’avèrent détenir
la beauté réelle de l’existence. On trouve dans ses expositions des couples
amoureux, des enfants qui jouent, des gens qui se reposent ou qui marchent dans
la rue. Les photographies ne sont pas toutes prises en extérieur, beaucoup
saisissent des instants de vie à l'intérieur des maisons, là où la routine
s'exprime le mieux.
N’étant pas un grand fan
des photographes « mitrailleurs », encore moins du numérique, qui apparu à la
fin de sa carrière, il partait toujours du principe qu’il ne fallait pas gâcher
de la pellicule et qu’un bon cliché « se méritait », par l’instinct, la
patience et le timing. Willy Ronis était particulièrement doué pour appuyer sur
le bouton au moment parfait, de façon à saisir l’acmé de la situation observée.
Ce moment où les poses et les lumières se complètent pour un rendu harmonieux.
Il avait l'habitude de dire « La belle image, c’est une géométrie modulée par
le cœur ».
Un monument de la photographie française
Au cours de sa vie de
photographe, Ronis a beaucoup fréquenté les autres humanistes tels que Doisneau
ou Garban. Il se distingue notamment dans le paysage photographique français en
remportant la médaille d’or à la Biennale de Venise 1957, le prix Kodak en
1947, et en devenant le premier français à travailler pour le magazine Life.
Crédit Photos : Willy Ronis
https://www.la-croix.com/Culture/Expositions/Willy-Ronis-160-photos-dune-oeuvre-humaniste-2016-12-12-1200809894
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