Du 15 mars au 25
août 2019
les Abattoirs
Les Abattoirs, Musée
- Frac Occitanie Toulouse proposent une exposition consacrée pour la première
fois aux rapports entre Picasso et l'exil espagnol. Déployée sur deux étages
des Abattoirs, elle explore comment le bouleversement historique et personnel de
l’exil a touché Picasso, et aussi nombres d'artistes qui lui étaient
contemporains.
En 1937, un an après
le début de la guerre civile espagnole, alors qu’il travaille à la commande
d'une peinture pour le Pavillon de la République espagnole de l’Exposition
internationale à Paris, Picasso apprend le bombardement de Guernica et
bouleverse son thème initial.
En 1939, après trois
ans de guerre, 500 000 espagnols traversent la frontière franco-espagnole avant
de transiter par des camps de réfugiés aux conditions de vie effroyables. Suite
à la Retirada, de nombreux Espagnols résidant à l’étranger, tel Picasso
installé à Paris depuis 1900, deviennent de fait des exilés politiques.
La situation
espagnole renforce l’engagement politique de Picasso contre le franquisme et
pour la paix, tant dans son art que dans son soutien aux exilés espagnols, en
particulier les artistes. Ils sont exposés ici à ses côtés, tels Óscar
Domínguez, Apel.les Fenosa, Luis Fernández, Pedro Flores, Carles Fontserè,
Julio González, Roberta González, Hans Hartung, Antonio Rodríguez Luna, Joan
Miró, Manuel Ángeles Ortiz, Remedios Varo, etc. Créer alors qu'on est retenu
dans un camp de réfugiés, comme pour Antoni Clavé ou les artistes J.Fín
(Josefin Vilató) et Javier Vilató, neveux de Picasso, ou lorsqu'on y est
soignante, comme la photographe Friedel Bohny-Reiter, est aussi évoqué.
L'exposition aborde
ensuite le thème de la résistance culturelle, artistique et humaniste qui se
poursuit dans l'après Seconde Guerre mondiale, alors que s'organisent des
expositions militantes d'artistes exilés et des comités de soutien, toujours en
lutte contre le régime de Franco.
Faisant le vœu de ne
revenir que dans une Espagne libérée du franquisme, Picasso meurt en 1973 sans
avoir revu sa terre natale. Existe-t-il alors une culture littéraire et
picturale spécifique chez un artiste émigré par choix devenu un exilé malgré
lui ? Picasso, nostalgique de l’Espagne, et qui a depuis longtemps compris son
poids médiatique, met en scène son hispanité et puise dans l’histoire de l’art
comme dans la tradition espagnole. Le débat sur le retour de Guernica en
Espagne, dans les années 1970 et 1980, souligne combien cette œuvre est devenue
et demeure un symbole politique, qui en fait jusqu’à aujourd’hui une des œuvres
les plus reproduites, filmées et réinterprétées.
Un volet
contemporain, invitant un peu plus d'une vingtaine d'artistes, complète cette
exposition sur le site des Abattoirs. Ils témoignent de l'importance de Picasso
dans le message de liberté artistique et indivi- duelle tandis que d'autres
s'attaquent au thème de l'exil aujourd'hui.
Dans le cadre d’un
ensemble pensé à l’échelle du territoire, des expositions d’art contemporain
sur les thèmes de l’histoire et de l’exil sont également développées dans
d’autres sites toulousains et dans toute la région Occitanie, sous l'intitulé
Je suis né étranger..
Commissariat :
- Annabelle Ténèze,
conservatrice en chef, Directrice des Abattoirs
- Emilie Bouvard,
conservatrice, Musée national Picasso-Paris
- Géraldine Mercier,
historienne de l’art
- Valentin
Rodriguez, conservateur, Direc- teur des collections, les Abattoirs
https://www.lesabattoirs.org/expositions/picasso-et-lexil
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