domingo, 31 de marzo de 2019

QUI ÉTAIT TOM MOREL, LE HÉROS DU PLATEAU DES GLIÈRES AUQUEL MACRON A RENDU UN HOMMAGE APPUYÉ


Depuis le plateau des Glières, Emmanuel Macron a fait le récit héroïque des combats menés par les maquisards, au premier rang desquels Tom Morel et Maurice Anjot.
Par Anthony Berthelier


POLITIQUE - Il est l’homme de la devise “vivre libre ou mourir”. Présent ce dimanche 31 mars sur le plateau des Glières pour commémorer le 75e anniversaire des combats, Emmanuel Macron -accompagné de Nicolas Sarkozy- a rendu un hommage appuyé au lieutenant Tom Morel, le chef emblématique de ces maquisards hauts savoyards mort au combat en mars 1944.

Après “le chant des partisans” entonné par des enfants, le chef de l’État a salué les 105 résistants inhumés à la nécropole nationale de Morette, à Thônes, ces héros, qui, “dans la neige” du plateau des Glières, “tenaient un petit bout de France où ils pouvaient fièrement défendre les valeurs” du pays. Situé dans le massif des Bornes à 1450 m d’altitude, ce plateau est devenu dès 1944 un haut lieu symbolique de la Résistance, malgré une récente remise en cause de l’ampleur de la bataille qui s’y est jouée.

“Ils avaient pris les armes pour combattre la milice de Pétain et l’armée d’Hitler, non plus dans l’obscurité épaisse de la nuit, mais dans la clarté terrible du jour et de la neige”, a notamment fait valoir le président de la République dans un discours poignant au cours duquel il est revenu en détail sur les batailles et le sang coulé sur le plateau. De janvier à fin mars 1944, 465 maquisards s’y étaient regroupés pour recevoir des parachutages d’armes des alliés.

“Tom Morel tombe d’une balle dans le cœur”
Et le président de la République de rendre un hommage tout particulier aux deux chefs qui ont mené cette épopée ”à la fois sublime et tragique”: le lieutenant Tom Morel puis le capitaine Maurice Anjot sans qui “la France ne serait pas la France.”
Alors que le général de Gaulle réussit à convaincre Winston Churchill d’armer la résistance intérieure au cours de l’hiver 1944, “les maquisards vivent leur premier accrochage avec les groupes mobiles de réserve de la police de Vichy”, raconte ainsi Emmanuel Macron avant de poursuivre:

“Les hommes des Glières se défendent (...), mais les armes manquent. Les premiers parachutages se révèlent vite insuffisants. Le refuge du plateau menace de se transformer en piège. Il faut gagner du temps, prendre l’initiative. Dans la nuit du 9 au 10 mars, 150 maquisards commandés par Tom Morel descendent à Entremont pour neutraliser les groupes mobiles de réserve. L’opération est un succès. Les hommes des Glières font 60 captifs”, relate le chef de l’État avant de trancher: “mais Tom Morel tombe d’une balle dans le cœur.”

Ce jeune soldat de 28 ans, issu d’une famille lyonnaise catholique aisée, est “enterré par ses troupes dans la solennité des montagnes.” “Il ne verra pas le nouveau parachutage qui le lendemain largue 60 tonnes de matériel et tout son poids d’espoir”, raconte encore Emmanuel Macron.

“Une incarnation du patriotisme français”
Quatre ans auparavant, celui qui était encore le lieutenant du 27e bataillon de chasseurs alpins d’Annecy, était décoré de la Légion d’honneur pour ses faits d’armes lors de combats contre les Italiens. Il rejoint dès 1942 la France occupée et entre dans une clandestinité qui l’entraînera quelques mois plus tard à organiser la réception des parachutages sur le plateau des Glières.

Bien avant Emmanuel Macron, nombreux sont les chefs de l’État français à avoir salué la mémoire du chef des maquisards savoyards. Le premier d’entre eux, le général de Gaulle lui décerne même la croix de Libération à titre posthume, quelques mois après sa mort. Il “restera dans l’épopée de la Résistance une incarnation du patriotisme français”, est-il écrit à son sujet dans le journal officiel du 22 novembre 1944.

“Déjà fait chevalier de la Légion d’honneur à vingt-quatre ans pour avoir capturé une compagnie italienne sur le front des Alpes en juin 1940. Instructeur à Saint-Cyr en novembre 1942, a aiguillé ses élèves vers la Résistance, s’est lancé lui-même corps et âme dans la lutte contre l’envahisseur, agissant tour à tour comme camoufleur de matériel, agent de renseignements, propagandiste. Démasqué par l’ennemi, s’est jeté avec une immense foi dans le maquis savoyard. Sans arme, a attaqué en combat singulier un officier allemand qu’il a réduit à l’impuissance. Devenu chef du bataillon des Glières, a été l’âme de la Résistance du Plateau, son chef et son organisateur. Le 9 mars 1944, après avoir enlevé d’assaut le village d’Entremont, a été assassiné lâchement au cours d’une entrevue qu’il avait demandée à ses vaincus pour épargner une effusion inutile de sang français. Restera dans l’épopée de la Résistance une incarnation du patriotisme français et l’un des plus prestigieux martyrs de la Savoie.”

Soixante-quinze ans plus tard, le président de la République a donc une nouvelle fois salué la mémoire de ce combattant, tout comme celle de son successeur au plateau des Glières, le capitaine Maurice Anjot. Cet autre héros s’est proposé de lui-même pour prendre le commandement aux Glières, alors que la situation était perdue. “Jai décidé de monter au plateau. Je sais que je n’en reviendrai pas. Ma vie importe peu si je peux sauver celle des autres”, aurait-il déclaré alors à ses compagnons avant de rejoindre le plateau pour y mourir le 27 mars 1944.

https://www.huffingtonpost.fr/entry/tom-morel-plateau-des-glieres_fr_5ca0a37ce4b00ba6327e63e6?utm_hp_ref=fr-homepage

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