Parler d’Eux à
l’imparfait
Toujours cette
interrogation.
Imaginer une
rédaction
Un jour de rentrée
Entre bons vœux T’as
fait quoi à Noël Wouaaaa J’ai une de ces flemmes
A jamais on
ressasse. Comment cela a-t-il pu être possible
Toujours cette haute
considération pour Vous. Qui continuez.
Sans faillir
Le courage c’est
incontestablement Vous
Du Tout est pardonné au Retour des
anti-lumières
Trois ans dans une
boîte de conserve, titriez-vous en 2018, évoquant cette liberté devenue un
produit de luxe. Comme le sont les voitures de sport ou les rivières de
diamants de la place Vendôme[1]
Votre adresse à
Cherif : Passe nous voir au journal quand tu auras 5 minutes
Votre coucou à
Houellebecq[2] dans la rubrique Trouillards Hebdo : la dernière fois ça ne nous
a pas franchement réussi
Apprendre à Vivre
sous protection. Locaux blindés. Menaces répétées
En être, des
douloureuses et insupportables commémorations officielles.
Vous êtes encore là ?
Entendre Riss nous
demander : Vous êtes encore là ?
Les lecteurs sont
là.
Un abonnement sur
deux finance le service de sécurité, lequel frise le million d’euros
Vous êtes encore là
?
On doit pas avoir
fait assez de bruit
Vous êtes encore là
?
Sur fond noir, Un évêque et un imam soufflent
la flamme d’une bougie qui n’éclaire plus la Une du numéro historique : Tout
est pardonné
Le ton est amer. A
en croire Riss, beaucoup se seraient déjà lassés des combats du journal
La société
anti-lumières. Riss dit qu’elle n’est plus uniquement une hostilité venue
d’extrémistes religieux. Elle viendrait aussi d’intellectuels
Ecoutez-le plutôt :
Ce ne sont pas seulement nos histoires personnelles qu’on oublie, c’est aussi
ce qu’a signifié ce qui nous est arrivé. On a l’impression qu’on tourne le dos
à ça, alors que ces phénomènes de réactions rétrogrades sont toujours présents.
Encore plus qu’il y a quatre ou cinq ans. La situation à l’égard du
totalitarisme islamiste n’a fait que se dégrader. Comme la créature d’Alien qui
pond ses œufs sans interruption, Le blasphème a fait des petits. Tout est
devenu blasphématoire.
Si ça n’est pas un
cri.
Sur une double page
centrale, Juin a dessiné les Obscurantistes en train de célébrer l’anniversaire
de l’attentat : Le pape Les Le Pen. Donald Trump. Dieudonné. Zemmour. Cyril
Hanouna. Houellebecq, objet de la caricature du numéro du 7 janvier 2015.
Lançon, qui raconte
dans Le lambeau sa lente reconstruction, écrit : Que le dernier qui s’en va
éteigne les Lumières. Même s’il n’y voit rien.
Zineb El Rhazoui ?
La fière La courageuse n’est pas en reste : S’ils me tuent, des milliers se lèveront.
A ma place.
Eux, ce sont les
quelques lampes résistantes.
(à gauche) Coco , (à
droite) Riss, (en bas) Zined
Souvenez-vous : en
2015, le PEN club international[3] avait remis à New York le Prix du courage et
de la liberté d’expression à l’équipe des survivants de Charlie.
Vous êtes encore là
?
Comme au concert.
Faites du bruit. Dites-leur que vous êtes là. A Riss. Biard. Catherine. Coco.
Foolz. Gros. Juin. Vuillemin. Willem.
A Zineb et tous les
rédacteurs.
Sarah Cattan
http://www.tribunejuive.info/hommage-2/riss-zineb-coco-nous-sommes-la-par-sarah-cattan
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