Du 12 juillet au 2 novembre 2014
Guêpières, jupons, jupes à corolle, escarpins
pointus, imprimés fleuris ou rayés de couleurs vives, tailleurs à jupe « crayon
» et taille de guêpe, robes bustiers-fourreaux, robes de cocktail, broderies
rocailles de cristaux : telle est la couture des années 1950. À la même époque,
une mode décontractée – pulls moulants, pantalon corsaires et jeans – est
portée par la génération du baby-boom.
Début 1947, Christian Dior lance la
première collection de sa maison de couture. Il jette aux orties l’image de la
«femme-soldat à la carrure de boxeur » : la guerre est finie ! Apparaissent,
chics et féminines, les femmes fleurs à la poitrine marquée, à la taille
soulignée et au ventre creusé, aux hanches arrondies et à la jupe ample…
Aussitôt, Carmel Snow, rédactrice en chef de Harper’s Bazaar, baptise cette
collection « New Look ». Cette silhouette « sablier » si généreuse en tissu
fait scandale en même temps qu’elle connaît un succès fulgurant et devient
emblématique de la décennie.
D’autres styles concurrents sont
tout aussi remarquables : la ligne Balenciaga, dite « tonneau », au volume
s’évasant dans le dos et autour de la taille ou encore, à l’opposé du New Look,
la ligne Chanel au tailleur droit et strict qui crée la rupture dès 1954.
Ces années 1950 sont décisives pour
la haute couture française qui, fragilisée depuis la crise de 1929 et la
guerre, renaît pour devenir éternelle…
Il suffit d’égrener le chapelet mythique
des noms de maisons parisiennes devenues « patrimoine national » : Jacques
Heim, Chanel, Schiaparelli, Balenciaga, Jacques Fath pour les plus anciennes ;
Pierre Balmain, Christian Dior, Jacques Griffe, Hubert de Givenchy, Pierre
Cardin nouvellement apparues... Paradoxalement, cette puissance de la mode
française repose autant sur le prestige de ces noms synonymes de luxe,
d’élégance et d’innovation que sur la capacité de la profession à se convertir
au révolutionnaire prêt-à-porter. Dès 1950, « Les Couturiers Associés » –
Jacques Fath, Robert Piguet, Paquin, Carven et Jean Dessès – fondent la
première société spécialisée dans la diffusion sous licence de prêt-à-porter de
couturiers.
Issues des collections du Palais
Galliera, griffées des plus célèbres couturiers ou de maisons aujourd'hui
tombées dans l'oubli (Jean Dessès, Madeleine Vramant, Lola Prusac), les pièces
exceptionnelles de cette exposition retracent, en quelque 100 modèles et
accessoires, l'évolution de la silhouette de 1947 à 1957, de la naissance du
New Look à la disparition de Christian Dior et l’avènement d’Yves Saint
Laurent.
Dans les années 1950, couture et
prêt-à-porter sont non seulement l’un des premiers secteurs économiques en
France mais aussi un laboratoire de la mode. C’est l’âge d’or de la haute
couture et Paris regagne son titre de capitale mondiale de la mode.
http://www.palaisgalliera.paris.fr/fr/expositions/les-annees-50
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